Même s'il les a placés dans l'embarras après avoir été expulsé pendant la rencontre face au Rouge et Noir d'Ottawa au troisième quart, jeudi, les coéquipiers de Duron Carter au sein de l'unité offensive des Alouettes sont derrière lui.

La direction de l'équipe l'a par contre puni, en lui imposant une amende dont le montant n'a pas été dévoilé.

Après avoir marqué un touché qui a permis à la formation montréalaise de réduire l'écart 14-12 dans un match finalement perdu 28-13, Carter, victime d'un plaqué douteux après son touché, s'est dirigé vers le banc des visiteurs. À quelques pas de la ligne de côté, l'entraîneur-chef d'Ottawa, Rick Campbell, s'est placé au travers du chemin du receveur, qui l'a heurté, l'envoyant au sol.

«À vrai dire, je ne sais même pas ce qui s'est passé, a raconté Carter dans le vestiaire après la rencontre. Je n'ai vu qu'à la reprise, une fois de retour dans le vestiaire, que j'étais entré en contact avec l'entraîneur. (...) Je me suis dirigé vers le banc en raison des choses qu'ils m'ont dites - ils savaient que le jeu s'en venait vers moi et, malgré tout, j'ai marqué.

«C'est un sport émotif. J'étais excité. J'ai été sévèrement plaqué sur le jeu - je suis coupé en deux endroits - et mes émotions ont eu le dessus sur moi.»

Après une longue et virile échauffourée, Carter et le demi défensif du Rouge et Noir Jerrell Gavins ont été expulsés. Le hic, c'est que les Alouettes étaient déjà privés des services de S.J. Green, blessé à une jambe un peu plus tôt dans le match. Les Alouettes ont annoncé vendredi que le nom de Green avait d'ailleurs été inscrit sur la liste des blessés pour six matchs.

«C'était un très mauvais timing, a admis Carter. Mais je suis humain. Je n'ai pas de regret dans la vie. C'est arrivé. Je vais apprendre de tout cela et aller de l'avant.»

Il semble que ce soit le sentiment général chez ses coéquipiers, qui n'ont pas cherché à le dénoncer après la rencontre.

«Quand on est jeune, on fait des erreurs, a noté Nik Lewis. C'est certain que j'aurais souhaité qu'il ne l'ait pas fait, mais c'est arrivé. On fait tous des erreurs tous les jours. Je ne vais pas m'acharner sur lui pour une erreur. Je vais l'encourager afin qu'il devienne meilleur, comme je souhaiterais qu'il le fasse à mon endroit ou envers mes coéquipiers.»

«C'est un bon gars; j'aurais souhaité que ça ne lui arrive pas, car nous avons besoin de lui, a indiqué Kyries Hebert. Je pense qu'il est allé trop près du banc. Dorénavant, je suis convaincu qu'il célébrera plus loin du banc et qu'on ne reverra plus ce genre d'incidents.»

Mais certains ont quand même voulu le mettre en garde.

«Je n'ai pas vu ce qui s'est passé, mais j'ai vu Carter se diriger vers leur banc. Je pense qu'il ne devrait pas faire ça, a laissé tomber le vétéran ailier défensif John Bowman. J'imagine qu'il était excité. J'aurais aimé qu'il ne le fasse pas, mais les gens n'ont pas tous le même tempérament. Je ne sais pas ce qui l'a incité à le faire, s'il a été provoqué ou quoi que ce soit.»

«(Sa réaction) est difficile à expliquer. Parfois, on joue avec émotions et c'est difficile de contrôler tout ça, a analysé le centre-arrière Jean-Christophe Beaulieu. Je ne peux pas parler pour lui, mais, à mon avis, au point de vue de l'équipe c'est «plate': c'est un très bon joueur. Il faut savoir garder ses émotions en dedans.»

«Vous ne pouvez pas aller vers le banc adverse, a ajouté Lewis. Vous devez être meilleur que ça.»

Pas de commentaire

S'il en avait contre son joueur, l'entraîneur-chef Jim Popp n'a rien laissé transparaître au moment de rencontrer les médias.

«Je n'ai pas vu l'incident, je dois visionner la séquence avant de pouvoir commenter, a-t-il simplement expliqué. Ce sont nos entraîneurs qui m'en ont parlé. Mais je devrai vraiment le voir avant de commenter.

«Par contre, il y a toujours des problèmes quand les bancs des deux équipes se retrouvent sur le même côté du terrain et qu'il y a des célébrations. C'est arrivé souvent dans ce stade. Je ne suis pas d'accord avec ces incidents, ça ne devrait pas se produire, mais ils se sont produits.»

Par contre, Popp en voulait aux officiels d'avoir expulsé son receveur étoile.

«J'aurais aimé savoir pourquoi il a été expulsé, s'est-il questionné. Même si je l'ai demandé pendant plusieurs minutes, on n'a pas pu me répondre. Mais c'est venu «d'en haut» (lire: de Toronto).»

Carter et les Alouettes ne savaient toujours pas, jeudi soir, si le joueur allait faire face au comité de discipline du circuit.

En attendant, les Alouettes bénéficient d'une semaine de congé avant de reprendre le collier le 15 juillet prochain, contre les Tigers-Cats de Hamilton.