Depuis leur retour à Montréal en 1996, les Alouettes n'ont jamais eu un choix de repêchage plus élevé que celui qu'ils détiennent actuellement en vue de l'encan annuel de la LCF, qui se déroulera ce soir. L'organisation sait-elle vers quel espoir elle se tournera avec la deuxième sélection du repêchage?

«Nous débattons encore et nous avons encore plusieurs choses à vérifier. Nous discutons avec plusieurs personnes afin de nous assurer que les joueurs sont en santé et afin de savoir quel genre de contrat ils recherchent», a expliqué le directeur général et entraîneur-chef des Alouettes, Jim Popp, hier.

En raison des salaires relativement modestes des joueurs de la Ligue canadienne, on a souvent l'impression que l'argent est rarement un facteur décisif. C'est de moins en moins vrai. Il y a le plafond salarial à respecter et certains espoirs et leur agent se sont montrés gourmands dans les dernières années.

Les Alouettes l'ont eux-mêmes constaté pas plus tard que le printemps dernier lorsque leur premier choix, Chris Ackie, s'est présenté au camp d'entraînement en retard de quelques jours en raison d'une dispute contractuelle. Popp veut s'assurer que ce genre de situation ne se reproduise plus.

«On négocie actuellement avec les agents de plusieurs joueurs différents afin de connaître leurs exigences salariales», a précisé le DG des Als, qui estime que le repêchage de ce soir sera dominé par l'attaque.

«Il y a quelques bons joueurs à toutes les positions, mais c'est une cuvée qui est particulièrement relevée du côté de l'attaque. Le nombre de bons joueurs de ligne offensive est très élevé.»

Il ne serait pas étonnant que les Alouettes optent justement pour l'un de ces joueurs de ligne offensive avec le deuxième choix, eux qui ont perdu les services de Josh Bourke il y a quelques mois. Les espoirs Charles Vaillancourt, Jason Lauzon-Séguin et Philippe Gagnon, tous du Rouge et Or de l'Université Laval, pourraient donc être des candidats intéressants.

«Ce n'est normalement que quelques heures avant le repêchage qu'on décide du joueur qu'on veut et ce sera probablement la même chose cette fois», a indiqué Popp, qui a reçu l'appel d'un directeur général rival qui s'est informé de la disponibilité du deuxième choix, il y a une dizaine de jours.

«On leur a donné notre prix, mais les discussions se sont arrêtées là», a-t-il raconté.

Des risques calculés

Le nombre d'espoirs canadiens qui obtiennent un contrat ou un essai dans la NFL ne cesse d'augmenter. La tâche des équipes de la LCF, qui doivent tenir compte de cette réalité lorsqu'elles procèdent à leur classement final des espoirs, n'est donc pas simple.

«C'est ce qui rend notre repêchage si particulier. Ce ne sont pas nécessairement les meilleurs joueurs qui sont repêchés les premiers», a noté Popp.

«La principale conséquence, c'est qu'on doit terminer notre préparation le plus tard possible. On veut savoir de quelle façon les choses se sont déroulées pour certains espoirs qui ont participé à un mini-camp dans la NFL.»

Popp choisit rarement des joueurs qui ont été repêchés par une équipe de la NFL. Et lorsqu'il le fait, c'est dans les rondes tardives. C'est ce qu'il a fait en 2011 en sélectionnant le garde Philip Blake au troisième tour et le plaqueur Vaughn Martin au cinquième, même s'ils venaient d'être repêchés par les Broncos de Denver et les Chargers de San Diego, respectivement.

Blake a disputé sa première saison avec les Alouettes en 2015 et a été le meilleur joueur de ligne offensive de l'équipe, au dire d'un dépisteur. Martin amorcera sa carrière dans la LCF cette année et les Alouettes pensent qu'il deviendra rapidement un joueur-clé de leur défense.

Un tour supplémentaire

Popp est l'un des directeurs généraux qui ont fait pression auprès de la Ligue canadienne afin qu'elle augmente le nombre de rondes de son repêchage, et c'est ce qu'elle a fait. Après avoir ajouté un septième tour en 2013, la LCF a annoncé la semaine dernière qu'il y aurait huit rondes dès cette année.

«Ça fait plusieurs années que je pousse afin qu'on augmente le nombre de tours. J'aurais aimé qu'on passe de sept à neuf, mais certaines équipes s'y opposent», a expliqué Popp.

Les équipes récalcitrantes ne veulent pas augmenter le nombre de rondes pour des raisons économiques, entre autres. Popp admet qu'il faut tenir compte de l'aspect financier. Mais il est convaincu qu'il y a maintenant assez de bons jeunes joueurs au pays pour ajouter une ou d'autres rondes au processus.

«C'est la meilleure façon de développer les joueurs canadiens, en donnant à un plus grand nombre d'entre eux la chance de participer à un camp d'entraînement professionnel», a-t-il fait valoir.

«Plusieurs joueurs n'ont pas réussi à se tailler une place dans notre équipe à leur premier essai. Mais en participant à notre camp d'entraînement, ils sont revenus mieux préparés l'année suivante et ont réussi à obtenir un poste. Scott Flory et Luc Brodeur-Jourdain en sont deux bons exemples.»

Photo Mike Blake, archives Reuters

Vaughn Martin