Le 6 janvier 1991. C'est la dernière fois que les Bengals de Cincinnati ont gagné un match éliminatoire. Ils avaient alors vaincu les défunts Oilers de Houston.

L'équipe de l'Ohio aura une autre occasion de mettre fin à cette mauvaise et gênante séquence ce soir (20 h 15). En fait, les Bengals pourraient se débarrasser de plusieurs complexes en vainquant les Steelers de Pittsburgh.

C'est connu, les Bengals sont allergiques aux matchs disputés en heure de grande écoute, comme celui de ce soir. Selon ESPN, leur fiche dans pareilles circonstances est de 8-19 depuis 2003, l'année où Marvin Lewis est devenu leur entraîneur-chef.

Les Bengals ne gagnent pas en séries (0-6 sous les ordres de Lewis), jouent rarement bien lors des « gros » matchs en soirée et ils ont perdu 19 de leurs 28 derniers affrontements contre les Steelers, dont le seul qu'ont disputé les rivaux de division en séries, il y a 10 ans.

La domination des Steelers est encore plus nette à Cincinnati, eux qui ont remporté 14 de leurs 17 matchs au Paul Brown Stadium depuis son ouverture, en 2000. Disons que les conditions gagnantes ne sont pas tout à fait réunies pour les tigrés, qui seront privés de leur quart partant Andy Dalton, qui s'est fracturé le pouce de la main droite lors de la défaite de 33-20 des siens contre les Steelers, le 13 décembre.

Un total de 140 000 $ d'amendes a été distribué aux deux équipes après le match d'il y a quatre semaines. On se souviendra que les deux équipes en étaient presque venues aux coups au milieu du terrain avant même le botté d'envoi.

Il y avait aussi eu des menaces sur les médias sociaux dans les semaines précédentes, notamment parce que certains joueurs des Steelers sont convaincus que le secondeur Vontaze Burfict a blessé Le'Veon Bell intentionnellement, le 1er novembre à Pittsburgh. Pour la deuxième année de suite, l'as porteur de ballon a vu sa saison prendre fin à cause d'un plaqué douteux d'un joueur des Bengals.

Bref, ces deux équipes ne se sont pas envoyé des cartes de Noël. Elles ont de l'aversion l'une pour l'autre, et c'est pour cette raison que la NFL a choisi cette rencontre pour sa case du samedi soir.

LE FLEGME DE McCARRON

À première vue, on pourrait croire que les Steelers ont un avantage majeur au poste de quart. Ben Roethlisberger a autant de bagues du Super Bowl qu'A.J. McCarron a de victoires dans la NFL. Mais McCarron joue plutôt bien depuis qu'il a pris la relève de Dalton. Il affiche le même flegme qui l'a aidé à remporter deux championnats nationaux avec Alabama dans la NCAA.

La clé pour McCarron sera de ne pas forcer la note. La défense des Steelers carbure aux revirements et aux sacs, mais donne beaucoup de verges et de longs jeux en raison de ses déficiences en couverture de passe et de ses mauvais plaqués.

Les Bengals possèdent deux très bons demis en Giovanni Bernard et Jeremy Hill, deux des cibles les plus imposantes et talentueuses de la ligue en A.J. Green et Tyler Eifert et une excellente ligne offensive. Alors, même si l'attaque des Bengals sera menée par un quart peu expérimenté, elle est outillée pour marquer beaucoup de points.

Si les Steelers passent au tour suivant, ce sera grâce à leur propre attaque, qui en a arraché à ses deux dernières sorties. L'unité avait toutefois établi une marque d'équipe en inscrivant au moins 30 points dans 5 matchs consécutifs avant ce passage difficile.

La présence du vétéran DeAngelo Williams, blessé à un pied, est incertaine, ce qui pourrait forcer Roethlisberger à lancer le ballon une quarantaine de fois. Antonio Brown, Markus Wheaton, Martavis Bryant et Heath Miller devront donc connaître une grosse soirée de travail.

ONZE DE SUITE POUR LES CHIEFS ?

Le premier match du week-end opposera les Chiefs de Kansas City aux Texans, aujourd'hui à Houston (16 h 40), des équipes qui avaient des fiches respectives de 1-5 et de 1-4 à un certain moment.

Les Chiefs ont remporté leurs 10 derniers matchs, la plus longue série victorieuse de leur histoire, rien de moins. Un bel exploit, il va sans dire, mais notons que seulement deux de ces victoires ont été obtenues contre des équipes ayant une fiche gagnante. C'est une situation similaire du côté des Texans, qui ont pu bénéficier d'un calendrier particulièrement facile parce qu'ils font partie de la pire division de la ligue.

Cela étant dit, les deux équipes soutirent le maximum de leur potentiel, surtout en défense. Les deux meneurs pour le nombre de sacs depuis 2012 participeront d'ailleurs au match de cet après-midi. J.J. Watt reste le joueur défensif le plus dominant de la NFL et Justin Houston fera un retour au jeu.

La perte du bloqueur Duane Brown risque de faire mal aux Texans. Les Chiefs ont plusieurs bons chasseurs de quart et quelques demis défensifs dangereux si Brian Hoyer est trop pressé de dégainer. La recrue Marcus Peters, entre autres, qui a terminé au premier rang de la ligue avec huit interceptions.

Autre facteur qui joue en faveur des Chiefs, Alex Smith a deux bons receveurs à sa disposition, soit Jeremy Maclin et Travis Kelce. Hoyer, lui, peut compter sur le spectaculaire DeAndre Hopkins (111 attrapés, 1521 verges et 11 touchés cette saison), mais les autres joueurs offensifs des Texans sont médiocres. Attendez-vous à un match axé sur le jeu défensif, contrairement à celui entre les Bengals et les Steelers.

Photo Troy Taormina, USA TODAY Sports

Les deux meneurs pour le nombre de sacs depuis 2012 participeront au match entre les Texans et les Bengals : J.J. Watt (photo) et Justin Houston.

Photo Gary Landers, archives Associated Press

Si les Steelers passent au tour suivant, ce sera grâce à Ben Roethlisberger et à leur attaque.

Photo Gary Landers, archives Associated Press

Si les Steelers passent au tour suivant, ce sera grâce à Ben Roethlisberger et à leur attaque.