L'entraîneur-chef et directeur général des Alouettes, Jim Popp, avoue avoir été profondément surpris d'apprendre que Noel Thorpe souhaitait quitter l'organisation. Il s'attend néanmoins à le revoir au travail comme prévu avec le club pour la saison prochaine et ne s'inquiète pas d'éventuelles répercussions à l'interne.

En entrevue avec La Presse hier, Popp a raconté que le coordonnateur défensif et adjoint à l'entraîneur-chef des Als ne l'avait jamais avisé de ses intentions. Il s'est plutôt directement adressé au président de l'équipe, Mark Weightman. Ce dernier a ensuite appelé Popp pour l'informer de la nouvelle.

«[Thorpe] a eu une conversation avec les autres entraîneurs de la défense le jour même où il a parlé à Mark. Ils étaient sous le choc. Ils n'ont rien vu venir du tout. Personne n'a vu ça venir», raconte-t-il.

«Quand quelqu'un remet sa démission, nous avons toujours le choix de l'accepter ou de la refuser. Nous n'avons jamais accepté sa démission. [...] Lorsqu'un joueur signe un contrat, vous vous attendez à ce qu'il joue jusqu'à la fin de ce contrat. Il peut prendre sa retraite, il peut arrêter, mais il ne peut certainement pas jouer pour une autre équipe.»

Le pilote et DG n'a cependant pas voulu commenter les raisons que Thorpe avait données à Weightman pour expliquer son départ. «C'est une question qu'il faudra leur poser», a-t-il indiqué.

Tard mardi soir, on apprenait que Thorpe avait remis sa démission aux Alouettes afin de se joindre aux Eskimos d'Edmonton. Son contrat avec les Alouettes est valide pour deux ans de plus et il ne contient aucune clause échappatoire.

Devant cette controverse, qui s'ajoutait à plusieurs incidents survenus au cours des jours précédents et concernant l'embauche d'entraîneurs déjà liés à d'autres formations, le commissaire de la LCF, Jeffrey Orridge, a décrété mercredi un moratoire sur tout mouvement d'entraîneur qui a actuellement un contrat avec l'une des neuf équipes de la ligue.

Hier, Orridge a déclaré que la démission de Thorpe était invalide, puisque les Eskimos n'avaient pas obtenu la permission écrite des Alouettes pour s'entretenir avec lui. Le patron du circuit a cependant précisé que les Eskimos n'avaient transgressé aucun règlement existant de la ligue et qu'ils ne feraient donc l'objet d'aucune sanction.

Relations intactes

Popp refuse de «parler à la place de [Thorpe]» lorsqu'on lui demande s'il est possible que celui-ci ait été déçu de ne pas avoir été choisi au poste d'entraîneur-chef.

Il souligne cependant avoir toujours suggéré le nom de Thorpe lors des discussions entourant le choix d'un candidat pour cette fonction.

Il explique aussi que c'est Thorpe lui-même qui a demandé à signer un contrat de plusieurs saisons (trois ans) avec l'équipe l'an dernier afin de profiter d'une sécurité d'emploi accrue. Sécurité qu'il dit avoir bonifiée en le nommant adjoint à l'entraîneur-chef.

«Il ne voulait pas avoir à déménager. C'est pour cette raison qu'il a demandé une entente à long terme», a-t-il fait savoir.

Popp soutient qu'il ne craint pas de voir les rapports entre Thorpe, ses joueurs et ses collègues entraîneurs perturbés par cette histoire. Il affirme d'ailleurs entretenir une «très bonne relation» avec lui et le considère comme «un bon ami».

«C'est une business de contrats, affirme Popp. En ce qui me concerne, il s'agit d'un accident de parcours. Lorsqu'il rentrera au travail, ce sera comme si tout cela n'était jamais arrivé.»

«Je veux qu'il fasse partie du personnel d'entraîneurs des Alouettes, a-t-il poursuivi. Je sais qu'il voudrait devenir entraîneur-chef un jour. Il pourrait être l'entraîneur-chef des Alouettes un jour. Mais c'est encore un jeune homme.»