Plus tôt cette semaine, les Alouettes ont commencé leur séance d'entraînement en faisant retentir le classique I Got You (I Feel Good), de James Brown, dans leurs haut-parleurs. Était-ce une façon de dire à tout le monde que le moral est bon malgré leur position de plus en plus précaire au classement?

Avec leur fiche de 5-8, les Moineaux accusaient déjà un retard non négligeable sur leurs rivaux de la division Est dans la course aux séries éliminatoires. Mais voilà que mardi, les Argonauts de Toronto - que les Als affronteront lundi après-midi - ont vaincu le Rouge et Noir d'Ottawa pour se donner une avance de trois victoires sur les Montréalais.

«On sait que nous ne sommes pas habitués à cela ici, avec les Alouettes. Je pense que c'est la première fois que je me considère, surtout à ce point-ci de la saison, exclu des séries éliminatoires», a avoué le receveur Éric Deslauriers en entrevue avec La Presse, hier.

Il y a toujours la possibilité pour eux de se qualifier grâce à la division Ouest. Or, les Lions de la Colombie-Britannique, qui occupent actuellement la troisième et dernière place donnant accès aux séries, possèdent aussi un dossier de 5-8. Pour qu'un croisement puisse s'opérer, les Als devront absolument totaliser plus de gains. Une égalité ne suffira pas.

Dans cette optique, le match de samedi soir entre les Lions et les Blue Bombers de Winnipeg devient drôlement important pour l'avenir des Als en 2015.

«On peut seulement contrôler ce qu'on fait, et si on gagne, on a le contrôle, a observé le garde Kristian Matte. C'est sûr qu'on peut regarder ce que font les autres équipes. L'année passée, Toronto était exclu et regardait passer les derniers matchs. Personnellement, je ne veux pas être dans cette position.»

Une triste première?

Les Alouettes n'ont jamais raté les séries depuis leur retour à Montréal en 1996. Et personne dans l'équipe n'a envie de passer à l'histoire en tant que membre de la première cuvée en près de deux décennies à ne pas lutter pour la Coupe Grey.

«Vous avez des joueurs qui arrivent d'autres organisations et qui racontent à quel point Montréal est une équipe redoutable, et que chaque fois qu'ils affrontaient cette équipe, c'était un rude duel. C'est la mentalité que nous devons avoir et à laquelle nous devons revenir. Faire en sorte que les autres équipes ne veuillent pas nous affronter», a fait valoir le demi inséré S.J. Green.

Quoi qu'il en soit, on jure que personne n'a baissé les bras dans le vestiaire. Même si on reconnaît que la marge de manoeuvre se rétrécit dangereusement.

«Je sais que c'est un cliché, mais on prend cela un match à la fois. On y va victoire par victoire. Ça se fera comme ça», a conclu Deslauriers.

Le frère de l'un, le fils de l'autre

Les Alouettes ont par ailleurs annoncé hier l'embauche de six joueurs au sein de leur équipe d'entraînement. Du nombre, on retrouve le receveur Kelvin Muamba, frère cadet du secondeur et lui-même nouvel Oiseau Henoc Muamba.

«Je suis très content pour lui, s'est réjoui ce dernier. C'est ma cinquième année [dans le football professionnel] et je sais que ç'a toujours été un rêve pour lui. Je suis content qu'il ait aussi la chance de réaliser ses rêves. J'ai déjà joué avec mon grand frère, et d'avoir maintenant la possibilité de jouer avec mon petit frère, je ne crois pas que beaucoup de personnes puissent dire qu'elles ont fait ça.»

On retrouve également dans cette cohorte le receveur Jerry Rice Jr. Comme son nom l'indique, il s'agit du fils de l'ancienne gloire des 49ers de San Francisco, Jerry Rice. Fiston avait obtenu un essai avec les Als il y a deux ans, avant de se joindre aux Redskins de Washington. Une blessure au genou est toutefois venue freiner ses projets dans la NFL.

Les autres joueurs ajoutés à l'équipe d'entraînement sont les receveurs Jonathan Bryant et Jonathon Rumph, le demi de coin Will Brown et le joueur de ligne offensive Vincent Brown.