Lorsqu'une attaque accorde autant de sacs qu'elle obtient de premiers jeux, les chances sont bonnes qu'elle souhaite oublier ce match au plus vite. Mais hier, les Alouettes ont dû parler de leur récente contre-performance en attaque contre les Eskimos d'Edmonton.

Les Moineaux ont totalisé 8 premiers jeux, 241 verges d'attaque et 12 points - dont 7 ont été inscrits à l'aide d'un touché défensif -, jeudi dernier. Le feuilleton Michael Sam étant derrière nous, c'est l'inefficacité de l'attaque qui est maintenant à l'avant-plan.

Turk Schonert est celui qui a essuyé le plus de critiques à la suite du revers de 15-12 contre les Eskimos. Le coordonnateur ne croit toutefois pas que le rendement de son attaque lors de la rencontre de jeudi soit représentatif de sa réelle valeur.

«La défense des Eskimos est première de la ligue, alors ce n'est pas comme si on s'attendait à marquer 35 points et à empiler 450 verges. On savait que ce serait un match serré et difficile, on n'a tout simplement pas réussi assez de jeux», s'est défendu Schonert.

Avec le recul, le résultat du match entre les Eskimos et les Als ne devrait pas étonner. Lorsqu'il était coordonnateur défensif, Chris Jones a souvent muselé l'attaque des meilleurs stratèges de la LCF, dont Marc Trestman et John Hufnagel. Le pilote des Eskimos allait-il vraiment se faire battre par une verte recrue comme Rakeem Cato et un coordonnateur offensif qui continue de se familiariser avec la LCF? Poser la question, c'est y répondre.

«Il n'est pas un entraîneur-chef pour rien. Chose certaine, c'est que comme coordonnateur défensif, il a toujours donné de la difficulté à tous les coordonnateurs offensifs. Il s'ajuste bien à toutes les attaques qu'il affronte», a convenu Luc Brodeur-Jourdain.

«La raison pour laquelle notre attaque n'a pas été aussi bonne, c'est que nous avons affronté une défense qui est impressionnante», a de son côté analysé Tom Higgins.

De l'avis de tous les membres des Alouettes avec lesquels La Presse a discuté hier, le plan de match défensif des Eskimos était particulièrement bien ficelé.

«Ils n'ont pratiquement rien fait défensivement qu'ils avaient fait depuis le début de la saison», a noté Brodeur-Jourdain.

«Ils ont utilisé beaucoup de couverture homme à homme et il y avait toujours l'un de leurs joueurs qui se dirigeait directement vers notre demi offensif. Ils nous ont enlevé toute possibilité d'utiliser des passes voilées et des jeux plus courts», a expliqué Schonert.

«Il y avait presque toujours neuf de leurs joueurs qui se repliaient en couverture, alors les fenêtres pour réussir des passes étaient très petites. Ils ont fait de l'excellent travail et leur plan de match était très bon», a estimé Cato.

Le poste de Cato en danger?

Même si le jeu de Cato est inconstant et que les vétérans Jonathan Crompton et Tanner Marsh sont remis de leurs blessures respectives, les Alouettes ne procéderont pas à un changement au poste de quart - du moins, pas pour l'instant.

«Ce n'est pas comme si Jonathan avait connu un départ fulgurant lors de notre camp d'entraînement. On veut faire les choses correctement et, à l'heure actuelle, je ne sais pas comment elles se dérouleront», a indiqué Higgins.

«Seul le temps nous dira si Cato poursuivra sa progression ou non. On doit continuer de le soutenir. N'importe quel quart-arrière aurait eu de la difficulté la semaine dernière», a pris soin de préciser l'entraîneur-chef.

«La LCF est nouvelle pour lui, et les défenses qu'il affronte utilisent de nouvelles stratégies toutes les semaines. Celle des Eskimos a été la plus complexe qu'on a vue jusqu'à présent», a dit Schonert.

Cato a soutenu qu'il ne ressentait aucune pression supplémentaire avec le retour au jeu de Crompton et Marsh. «Au contraire, j'aime la compétition. J'ai toujours été un négligé», a-t-il commenté.

«Il y a une chose dont vous pouvez être certain: ma confiance ne sera jamais ébranlée. Que voulez-vous que je fasse, que je reste dans ma chambre toute la journée et que je pleure? Il y a toujours des hauts et des bas au football», a dit le quart-arrière.

Cinq courtes défaites

La saison est jeune, et les Alouettes ont encore 11 matchs à disputer, dont celui de jeudi soir contre les Lions en Colombie-Britannique. Il n'en demeure pas moins qu'ils accusent déjà un retard important sur les trois autres équipes de la division Est, qui ont toutes deux ou trois victoires de plus qu'eux.

«Trop de gens semblent paniquer. Je peux vous assurer qu'il n'y a aucune panique dans le vestiaire», a dit Higgins, qui a rappelé que son équipe avait subi cinq courtes défaites depuis le début de la saison (toutes par quatre points ou moins).

«On n'a pas été battus facilement une seule fois et on aurait pu remporter tous ces matchs. Mais la réalité, c'est qu'on ne l'a pas fait. Le moment est donc venu d'amorcer une série victorieuse.»