Après une audience qui a duré dix heures, Tom Brady doit maintenant attendre pour savoir si son appel d'une suspension de quatre matchs, mardi, aura une influence quelconque sur le commissaire de la NFL Roger Goodell.

Le quart vedette des Patriots de la Nouvelle-Angleterre a été suspendu pour son rôle dans l'utilisation des ballons dégonflés lors du match de championnat de l'Association américaine, remporté par les Patriots aux dépens des Colts d'Indianapolis.

La noirceur s'installait de plus en plus lorsque Goodell a quitté les quartiers généraux de la ligue, après qu'il eut entendu Brady et des représentants de l'Association des joueurs durant le long meeting.

Des responsables de la sécurité au bureau de la ligue ont fait savoir que Brady était également parti.

Brady est arrivé aux bureaux de la NFL sur Park Avenue, mardi matin, tout comme l'avocat Jeffrey Kessler, qui s'occupe de sa défense.

La rencontre devait être ajournée en fin d'après-midi mardi, mais s'est poursuivie bien au-delà.

«Je pense que nous avons présenté un dossier très convaincant», a confié Kessler, ajoutant qu'aucun échéancier n'avait été avance quant à une décision finale de Goodell.

Kessler a ajouté qu'il n'émettrait aucun autre commentaire mardi soir, et aucun porte-parole de l'Association des joueurs et de la ligue n'a réagi.

Si l'on ignore à quel moment le commissaire fera part de sa décision, il pourrait annoncer le maintien de la suspension, une réduction ou son annulation complète.

Alors que les camps d'entraînement s'amorceront dans cinq semaines, le commissaire a encore du temps devant lui pour évaluer les éléments d'information qui lui ont été présentés pendant la rencontre. Mais les Patriots ne peuvent compléter leurs plans à la position de quart-arrière en vue du camp tant qu'ils ne connaîtront pas la disponibilité de Brady pour la prochaine saison.

Si Goodell laisse la suspension à quatre matchs - ou la réduit sans l'éliminer entièrement - Brady pourrait se tourner vers les tribunaux. Cela pourrait retarder un dénouement pendant plusieurs mois.

L'Association des joueurs de la NFL avait demandé à Goodell de se récuser dans cette procédure d'appel, prétextant qu'il ne pouvait être impartial et qu'il pouvait être appelé comme témoin dans cette affaire.

Mais Goodell a soutenu qu'il était de sa responsabilité de superviser l'audience pour protéger l'intégrité de la ligue.

Sur la base du rapport Wells, Brady a écopé une suspension et les Patriots ont été mis à l'amende - 1 million $ - et perdu deux choix au repêchage.

Dans le cadre de sa procédure d'appel, Brady espérait savoir qui a ordonné sa suspension de quatre matchs et si la science soutient les conclusions de la ligue au sujet des ballons dégonflés.

La ligue affirme que Goodell a autorisé la sanction imposée par Troy Vincent, vice-président exécutif des opérations football de la NFL. Vincent a signé les lettres envoyées à Brady et aux Patriots les informant des pénalités. L'Association des joueurs remet en question les pouvoirs de Vincent à imposer des pénalités en se fiant à l'article 46 de la convention collective liant les joueurs à la ligue.

«Je n'ai pas délégué mes pouvoirs disciplinaires à M. Vincent; j'ai approuvé sa recommandation et je lui ai permis de communiquer à M. Brady la nature de la pénalité imposée sous mon autorité à titre de commissaire», a écrit Goodell dans une lettre acheminée à l'Association des joueurs le 2 juin.

«L'identité de la personne qui signe la lettre n'a aucune importance.»

Les sanctions ont été annoncées à la lumière des conclusions de l'enquête menée par l'avocat Ted Wells, qui a constaté que les champions du Super Bowl avaient utilisé illégalement des ballons sous-gonflés lors de la finale de l'Association américaine. Les Patriots ont gagné ce match 45-7 avant de vaincre les Seahawks de Seattle lors du Super Bowl, deux semaines plus tard.