Anthony Calvillo a franchi une autre étape dans sa deuxième carrière, samedi soir à Québec. Même s'il ne s'agissait que d'un match préparatoire, Calvillo était sur les lignes de côté pour la première fois dans son rôle d'entraîneur des receveurs des Alouettes.

Calvillo semble se plaire dans ses nouvelles fonctions. Cela dit, il constate depuis le début du camp d'entraînement que l'horaire des entraîneurs est pas mal plus chargé que celui des joueurs.

«Contrairement aux joueurs, on n'a pas le temps d'aller faire une sieste l'après-midi. On doit regarder l'enregistrement de nos entraînements du matin afin d'évaluer le jeu de tous les joueurs. Il y a ensuite les réunions d'équipe et je dois préparer les exercices que les receveurs feront le lendemain. Je ne suis donc jamais couché avant minuit ou 1 h et je me lève vers 5 h», a relaté celui qui se couchait généralement vers 21 h lorsqu'il jouait.

Quand Calvillo lance des ballons aux receveurs qu'il dirige dans les entraînements, ses passes sont aussi précises qu'elles l'étaient il y a quelques années. Sans vouloir dénigrer qui que ce soit, il est même assez clair qu'il est encore le meilleur passeur sur le terrain...

Mais les Alouettes devront se contenter de Calvillo l'enseignant. Car même si c'est Turk Schonert qui est l'entraîneur des quarts-arrières en plus d'être le coordonnateur offensif, Calvillo est encouragé à prodiguer des conseils aux jeunes quarts de l'équipe.

«Les quarts-arrières me posent des questions et je leur donne mon opinion. Dans l'ensemble, ils relèvent de Turk, mais il ne s'oppose pas à ce que je les conseille», a dit Calvillo.

«Nous sommes deux anciens quarts-arrières, alors nous voyons souvent les choses du même oeil. Il m'apprend certaines choses grâce à son immense expérience dans la LCF. Je n'ai pas peur de lui demander conseil. Il a joué 20 saisons dans cette ligue. Et c'est la même chose pour nos autres entraîneurs qui ont beaucoup d'expérience dans la LCF, je leur demande souvent leur avis», a expliqué Schonert, qui n'était pas habitué au jeu canadien lorsqu'il s'est joint aux Alouettes, la saison dernière.

«C'est surtout au niveau des règlements que je continue d'apprendre des choses. Je suis arrivé au milieu de la saison l'année dernière et personne ne m'a rien expliqué, alors j'ai appris au fur et à mesure. Certaines situations se produisaient pendant les matchs et je regardais Tom [Higgins] sans trop comprendre ce qui venait de se dérouler», a raconté Schonert.

«Turk fait confiance à ses adjoints et c'est très apprécié. C'est plaisant pour nous et ça en dit beaucoup sur le genre de personne qu'il est. Il est très réceptif et c'est un plaisir de travailler avec lui. Un coordonnateur offensif doit toutefois constater certaines choses de ses propres yeux et c'est normal», a noté Calvillo. «Plusieurs jeux semblent bons sur papier, mais ne fonctionnent pas sur le terrain. Alors je dois constamment m'ajuster», a reconnu Schonert.

À Montréal pour y rester

La relation entre Schonert et Calvillo semble bonne, et elle devra le rester afin que l'attaque montréalaise puisse connaître du succès en 2015. Si Schonert est le grand responsable de l'unité, il ne fait aucun doute que Calvillo est son principal conseiller.

Il est toutefois évident que Calvillo voudra progresser dans sa carrière d'entraîneur, et logiquement, la prochaine étape serait de devenir le coordonnateur offensif du club...

Heureusement pour les Alouettes et le maintien d'une bonne chimie au sein de leur groupe d'entraîneurs, Calvillo n'est pas pressé de gravir les échelons. La chose la plus importante pour l'homme de 42 ans est de garder sa famille à Montréal.

«Si toutes les étoiles sont alignées, c'est ici que je veux être. J'ai été très choyé de pouvoir jouer aussi longtemps avec cette organisation. Mais on ne voit pas souvent des entraîneurs rester au même endroit plus de cinq ou six saisons. C'est donc quelque chose qu'il faudra évaluer au moment venu, mais mon objectif est de rester à Montréal», a indiqué Calvillo, qui a toujours été d'abord et avant tout un homme de famille.

«Si je n'avais pas obtenu un poste d'entraîneur avec les Alouettes, j'aurais probablement rejoint une équipe universitaire de la ville. Mon attachement à Montréal est profond et c'est ici qu'on veut élever notre famille. On est dans un très bon environnement actuellement et on veut que les choses demeurent ainsi. La famille passera toujours avant le reste.»