Il n'est pas toujours facile de dire au revoir à un endroit et à des gens que vous avez côtoyés pendant près d'une décennie. Mais c'est exactement ce que Fred Stamps et Nik Lewis ont dû faire avant de s'amener chez les Alouettes.

Après avoir passé toute sa carrière de huit saisons dans la LCF avec les Eskimos d'Edmonton, dont cinq lors desquelles il a cumulé des gains de plus de 1100 verges, Stamps a été échangé aux Moineaux à l'hiver en retour de Kenny Stafford.

En entrevue avec La Presse durant le camp d'entraînement des Als, à Sherbrooke, le demi inséré de 33 ans affirme ne pas avoir été surpris par la transaction. Et bien qu'il n'ait pu choisir sa destination, Stamps est heureux d'avoir abouti à Montréal.

«Cette organisation est au sommet de la Ligue, indique-t-il. Vous voulez jouer pour une organisation et une équipe comme celles-ci. C'était évident pour moi. J'ai parlé [au directeur général] Jim Popp, et ça tombait sous le sens. J'étais à l'aise avec ça. Je n'ai aucun regret ou quoi que ce soit du genre. Je suis seulement heureux d'être ici.»

Stamps dit être tombé sous le charme de la métropole dès son arrivée. Charmé par la ville elle-même, «l'une de ces villes dont il faut prendre des photos», dit-il. Mais aussi par sa nouvelle équipe qui, à ses yeux, déborde de talent.

«Je la regarde et je me dis qu'il y a plusieurs gars qui peuvent vraiment jouer au football, résume-t-il. C'est aussi une équipe tricotée serré. Personne n'est divisé en groupes. C'est bon de faire partie d'une équipe comme ça.»

Lewis se sent encore d'attaque

Contrairement à Stamps, Lewis a pu décider de son sort. Il s'est joint aux Als à titre de joueur autonome, mettant ainsi un terme à un séjour de 11 saisons dans l'uniforme des Stampeders de Calgary.

Le Texan sentait d'ailleurs que ses jours étaient comptés là-bas. Ses entraîneurs lui avaient fait part de leurs attentes à son sujet, et selon ce plan, Lewis aurait vu son temps de jeu être réduit considérablement. Comme le hasard fait parfois bien les choses, c'est à ce moment que Jim Popp lui a lâché un coup de fil.

«Lorsqu'un DG vous appelle personnellement sur votre téléphone cellulaire, ce n'est pas rien, note Lewis. Ça signifie qu'il est vraiment intéressé à ce que vous veniez. [Les Alouettes] sentaient qu'il m'en restait encore dans le réservoir, et je le savais aussi. Le temps est maintenant venu de prouver chaque jour que c'est le cas.»

Le receveur de 33 ans devra en effet dissiper certains doutes qui planent à son sujet. S'il a franchi le cap des 1000 verges à chacune de ses 9 premières campagnes dans la LCF - avec un sommet à 1379 verges en 2005 -, il n'en a récolté que 400 et 377 lors des deux dernières saisons. À sa décharge, il faut dire qu'il a subi sa part de blessures au cours de cette période. Cheville fracturée, ligaments déchirés, commotion cérébrale...

«Si je ne croyais pas être un receveur de 1000 verges, je ne jouerais plus, insiste Lewis. Je dis à plusieurs personnes qu'avant que je ne me blesse, ce n'est pas comme si j'étais sur la pente descendante. Ma carrière n'était pas en déclin.»

Ni Stamps ni Lewis n'ont encerclé sur leur calendrier la date à laquelle les Alouettes seront de passage à Edmonton (1er novembre) et Calgary (1er août) pour affronter leurs anciens clubs respectifs. Tous deux préfèrent laisser le passé derrière afin de se concentrer pleinement sur le temps qu'ils passeront à Montréal. Là où ils pourraient bien terminer leurs carrières.

«[Le stade] Percival-Molson a toujours été mon stade favori en raison de son allure historique, avec l'hôpital en arrière-plan, indique Lewis. J'ai toujours aimé jouer à cet endroit parce que c'est tellement beau. Je suis heureux de pouvoir y jouer neuf fois cette année. Ou plus.»