La NFL a suspendu le quart des Patriots de la Nouvelle-Angleterre et joueur par excellence du dernier Super Bowl Tom Brady pour les quatre premiers matchs de la saison, imposé une amende de 1 million $ US à l'équipe et lui a retiré deux choix au repêchage en raison du scandale des ballons dégonflés utilisés en finale de l'Américaine l'an dernier.

Le circuit Goodell a aussi suspendu pour une durée indéterminée deux employés des Patriots pour leur implication dans ce scandale, dont l'un qui se surnommait «The Deflator» («Le Dégonfleur»).

Les Pats perdent quant à eux leur choix de premier tour en 2016 et un choix de quatrième tour en 2017.

Une enquête commandée par la ligue et menée par l'avocat Ted Wells a conclu que Brady «était généralement au courant» du plan des deux employés des Patriots de préparer des ballons «à son goût», soit sous la limite permise de pression de 12,5 livres par pouce carré établie par la ligue.

Les Pats ont ensuite vaincu les Colts d'Indianapolis 45-7 avant de vaincre les Seahawks de Seattle au Super Bowl.

Brady ratera le match d'ouverture de la NFL contre les Steelers de Pittsburgh le 10 septembre, le match contre les Bills à Buffalo, l'ouverture locale des Pats contre les Jaguars de Jacksonville puis la visite des siens à Dallas. Il reviendra au jeu pour le match no 5, à Indianapolis.

Il serait remplacé pour ces matchs par Jimmy Garoppolo, un choix de deuxième tour en 2014, qui a avait remporté le trophée Walter-Payton, remis au meilleur joueur de la FCS. Il a complété 27 passes dans la NFL, dont une pour un touché.

Brady a trois jours pour en appeler de cette décision auprès du commissaire, Roger Goodell. Son agent, Don Yee, a déclaré que la sanction «est ridicule et n'est pas légitime» et que Brady allait porter la décision en appelé

«Si l'arbitre qui entendra cet appel est complètement indépendant et neutre, j'ai très confiance qu'il verra que le Rapport Wells est un très faible exercice de logique et d'enquête», a déclaré Yee par communiqué.

Les Patriots n'ont pas immédiatement commenté sur leurs sanctions.

Preuves «substantielles et crédibles»

Troy Vincent, le vice-président opérations football de la NFL, a écrit une lettre à l'équipe et à Brady dans laquelle il a indiqué qu'une enquête commandée par la ligue a trouvé des preuves «substantielles et crédibles» que le quart-arrière était au courant et qu'il n'a pas coopéré avec les enquêteurs.

«Chaque joueur, peu importe à quel point il a connu du succès ou qu'il est respecté, doit se plier aux règles en vigueur, ainsi qu'il doive être tenu responsable de ses actions quand il viole ces règles et que la confiance du public est affectée», a écrit Vincent.

L'amende imposée aux Pats égale la plus importante jamais imposée par la NFL. En 1999, Ed DeBartolo fils, alors le propriétaire des 49ers de San Francisco, avait écopé d'une pareille amende après avoir été impliqué dans un scandale de paris en Louisiane.

Vincent a indiqué aux Pats que les sanctions ont été imposées sans se soucier que les ballons dégonflés aient influencé ou non le résultat de l'écrasante victoire contre les Colts. Il a ajouté que cette pratique a probablement commencé avant cette rencontre.

«Bien que nous ne puissions pas en être certains, les preuves suggèrent que le match du 18 janvier n'ait pas été la seule, ni la première occasion au cours de laquelle les Pats ont utilisé ce stratagème, surtout en raison de preuves faisant référence à des ballons dégonflés qui remontent avant la saison 2014.

«Il est par contre impossible de déterminer si cette pratique a eu un effet sur les résultats de ces matchs ou quel ait pu être cet effet.»

C'est la deuxième fois en huit ans que les Patriots sont punis pour avoir enfreint les règles de la NFL. En 2007, l'équipe a écopé d'une amende de 500 000 $ et perdu un choix de premier tour tandis que l'entraîneur-chef, Bill Belichick avait été soulagé de 250 000 $ pour avoir filmé les entraîneurs adverses, de façon à décrypter leurs signaux.

Dans son rapport de 243 pages rendu public par la ligue la semaine dernière, Wells a conclu que l'équipe avait de nouveau contrevenu aux règles, cette fois en dégonflant des ballons après que ceux-ci eurent été vérifiés par des officiels.

Bien que le rapport n'ait pas de façon concluante lié Brady à ces activités illégales, des textos entre du personnel d'équipement ont laissé croire que le quart aux quatre titres du Super Bowl savait ce qui se tramait. Les enquêteurs ont jugé que les explications de Brady pour ces messages étaient peu plausibles.

«C'est improbable qu'un adjoint au préposé à l'équipement et qu'un préposé au vestiaire aient dégonflé des ballons sans que Brady ne le sache ou ne l'approuve», lit-on dans ce rapport.

Même si Brady n'a fourni que des généralités pour se défendre, Yee a déclaré que ce rapport avait oublié des éléments-clés et se voulait «une terrible déception».

La NFL permet à chaque équipe de fournir les ballons utilisés par son unité offensive - Brady a d'ailleurs joué un rôle prépondérant dans la création de cette règle - mais elle exige qu'ils soient gonflés entre 12,5 et 13,5 livres par pouce carré. Quand les ballons sont en deçà de cette norme, ils sont plus faciles à manipuler et à attraper. Brady a manifesté sa préférence pour des ballons se trouvant au bas de cet écart permis.

Brady a dit la semaine dernière que ce scandale n'enlève rien à la victoire de 28-24 des Patriots au Super Bowl, son quatrième depuis 2001.

«Absolument pas, avait-il déclaré. Nous avons mérité tout ce que nous avons accompli et je suis fier de cette équipe, tout comme nos partisans.»

Les preneurs aux livres ont immédiatement révisé leurs cotes quant aux chances des Patriots de défendre avec succès leur titre: Glantz-Culver leur accorde maintenant une cote de 10 contre 1, comparativement à 7 contre 1 avant que ne soient annoncées les sanctions.