Comme c'est souvent le cas, le meilleur match du premier week-end des séries éliminatoires aura été le dernier. Les Cowboys de Dallas ont effacé un déficit de 14 points pour vaincre les Lions de Detroit, 24-20, dans une rencontre où l'intensité a été à couper au couteau du début à la fin.

Très chancelante en première demie, l'attaque des Cowboys s'est mise en marche lorsqu'elle n'avait plus le choix de le faire. Elle a marqué deux touchés et un placement dans trois séries successives à la fin du troisième quart et au quatrième. Tony Romo et compagnie ont réussi au moins trois jeux cruciaux qui ont été essentiels à leur victoire au quatrième quart.

À l'inverse, Matthew Stafford et l'attaque des Lions n'ont inscrit que trois maigres points au retour de l'entracte, eux qui avaient amorcé le match sur les chapeaux de roue. Stafford a somme toute offert une belle performance dans la défaite. Il a bien distribué le ballon et n'a pas commis d'erreurs coûteuses.

Encensée à souhait au cours des dernières semaines, la jeune ligne offensive des Cowboys en a eu plein les bras contre le front défensif des Lions. Tony Romo a été victime de six sacs, dont quelques-uns par sa faute, doit-on préciser, parce qu'il a conservé le ballon trop longtemps.

À l'exception d'un jeu de 43 verges qui a mené au deuxième touché des Cowboys, Dez Bryant a été discret. C'est plutôt Terrance Williams qui a été l'étoile de l'attaque des Cowboys. L'ailier espacé a réussi deux touchés, dont un de 76 verges qui a permis aux siens de revenir dans le match à la fin du deuxième quart. Williams a également marqué le touché victorieux avec 2:32 à faire en temps réglementaire.

Jason Witten et Cole Beasley ont eux aussi capté des passes à des moments importants, et DeMarco Murray a été efficace. Le meneur de la NFL pour les verges au sol pendant la saison a notamment réussi un touché d'une verge sur un quatrième essai.

La défense des Cowboys s'est ressaisie après avoir accordé deux touchés au quart initial et a disputé un bon match. La recrue DeMarcus Lawrence a mis fin aux espoirs des Lions en faisant perdre le ballon à Stafford et en le récupérant alors qu'il restait moins d'une minute au match.

Lawrence est ainsi passé de zéro à héros, puisqu'il avait commis une énorme bourde quelques jeux plus tôt. Anthony Spencer avait fait perdre le ballon à Stafford, mais Lawrence a perdu le précieux objet à son tour après l'avoir cueilli au sol. Les Lions ont alors obtenu un premier jeu, ce qui leur aura permis d'espérer l'emporter pendant un peu plus de temps. Ils ont toutefois été incapables de finir le travail.

Les Lions n'ont pas gagné un match éliminatoire en 23 ans, et on peut se demander s'ils auront une autre occasion de mettre un terme à cette mauvaise séquence de sitôt. Ndamukong Suh sera un joueur autonome en mars, et le retour de Calvin Johnson avec l'équipe n'est pas assuré compte tenu du fait qu'il comptera pour plus de 20 millions dans l'enveloppe salariale du club en 2015.

De leur côté, les Cowboys poursuivront leur étonnante saison en rendant visite aux Packers à Green Bay, dimanche prochain. Aaron Rodgers et les Packers seront favoris, mais les Cowboys ont gagné leurs huit matchs à l'étranger cette saison.



Manning contre les Colts

Pour la quatrième année de suite, les Bengals de Cincinnati ont été éliminés en première ronde des séries, subissant une défaite de 26-10 aux mains d'Andrew Luck et des Colts, à Indianapolis. Les Bengals n'ont donc pas été en mesure de mettre un frein à la plus longue séquence sans victoire en séries de la ligue - ils n'ont pas gagné un match éliminatoire depuis 1990.

Andy Dalton a mené les Bengals en séries à chacune de ses quatre premières campagnes, mais il n'a rien fait pour effacer les doutes à son sujet, hier. Le quart-arrière n'a récolté que 155 verges par la passe, soit 221 de moins que Luck. À sa décharge, Dalton ne pouvait compter sur deux de ses meilleurs receveurs, A.J. Green (commotion cérébrale) et Jermaine Gresham (dos).

Marvin Lewis en est un autre qui doit commencer à sentir le poids des défaites en janvier lui peser sur les épaules. Bien qu'il ait remporté 100 matchs en saison régulière depuis qu'il dirige les Bengals, Lewis n'a toujours pas gagné en séries. L'entraîneur-chef a perdu ses six matchs éliminatoires depuis qu'il est arrivé à Cincinnati, en 2003.

Mais comme dans le cas de Dalton, cet autre revers de Lewis en séries s'explique en partie par le nombre particulièrement élevé de blessés avec lequel son équipe a dû composer. En plus de Green et Gresham, Tyler Eifert, Andre Smith et Vontaze Burfict ont tous raté une bonne partie de la saison et n'ont pas joué hier.

Mais comment expliquer que Jeremy Hill ait été aussi peu utilisé, hier? Assurément le meilleur joueur des Bengals en deuxième moitié de saison, Hill n'a porté le ballon que 13 fois, pour des gains de 47 verges. Ce n'est tout de même pas comme si les Colts avaient eu une avance insurmontable qui aurait forcé les Bengals à abandonner leur jeu au sol.

Pendant que les Bengals continueront de se demander s'ils pourront un jour connaître du succès en séries avec Lewis et Dalton, les Colts, eux, se prépareront en vue de leur choc de dimanche prochain à Denver contre leur ancienne super-étoile Peyton Manning et les Broncos.

Photo Michael Conroy, AP

Andy Dalton n'a toujours pas aidé les Bengals à remporter un match en janvier.