Hugo Richard, Byron Archambault, Vincent Desloges, Alexandre Laganière, Mickey Donovan... aucun des finalistes québécois aux honneurs individuels du football universitaire canadien n'y a pensé un seul instant au moment d'accomplir les exploits qui les ont menés au banquet organisé hier soir dans un hôtel du centre-ville.

Le football est un sport d'équipe, de «famille», comme le dit souvent Danny Maciocia, et ce sont beaucoup les valeurs collectives qui sont privilégiées. Laganière, un imposant bloqueur offensif de plus de 300 lb, était d'ailleurs là en partie pour son engagement social. Depuis son arrivée à Montréal (il est originaire de Québec), cet étudiant de HEC Montréal a aussi trouvé le temps de s'impliquer dans plusieurs activités à portée caritative et communautaire.

«C'est un privilège pour nous de pouvoir acquérir une formation universitaire tout en ayant la chance de pratiquer un sport qui nous passionne. C'est la moindre des choses de rendre à ceux qui n'ont pas les mêmes possibilités, jeunes ou vieux

«Ça commence d'ailleurs au sein de l'équipe, souligne Laganière. Quand un nouveau joueur arrive avec les Carabins, il est vite intégré à la "famille". Quand nous sommes tous ensemble, c'est difficile de dire qui est de première, de troisième ou de dernière année et c'est bien ainsi.»

Intelligent, éloquent, tout comme les autres finalistes du banquet d'hier, Laganière personnifie bien cette nouvelle génération d'athlètes-étudiants dont on devine qu'ils seront bientôt des meneurs dans la société.

Un premier trophée pour Richard

Hugo Richard n'a encore que 20 ans, mais il est déjà au premier plan des athlètes-étudiants québécois.

Le quart du Rouge et Or de l'Université Laval a été nommé recrue de l'année au Canada. Il était aussi finaliste pour le titre de joueur par excellence (le prestigieux trophée Hec-Crighton), le deuxième joueur seulement de l'histoire de Sport interuniversitaire canadien (SIC) à obtenir une telle reconnaissance à sa première saison.

«Recrue de l'année, c'est bien, mais c'est aussi difficile d'être finaliste pour le Hec-Crighton et de ne pas le gagner, première année ou pas,» a reconnu Hugo Richard.

«Grâce à mes coéquipiers et à toute l'organisation, j'ai connu une excellente saison, même si elle ne s'est pas terminée comme nous l'aurions souhaité. Cette défaite en finale de la Coupe Dunsmore (12-9 contre les Carabins de l'Université de Montréal) a été très dure à accepter et reste gravée dans ma mémoire.

«Je crois d'ailleurs qu'elle nous servira de source de motivation, a poursuivi l'étudiant en génie mécanique. Avec les séries de titres québécois, de victoires à domicile, de présences en Coupe Vanier, la pression était devenue très forte et ce sera bien de remettre les compteurs à zéro la saison prochaine.»

L'allusion vaut aussi pour les trophées. Hugo ou Andrew Buckley, lauréat du Hec-Crighton, remettraient sans hésiter leur trophée à Gabriel Cousineau ou à Marshall Ferguson (les quarts des Carabins de l'UdeM et des Marauders de McMaster) pour disputer demain à leur place la finale de la Coupe Vanier.