Les Bills de Buffalo sont ensevelis sous un énorme tapis blanc, et il n'est pas sûr que les préposés au terrain seront en mesure de déblayer les quelque 120 cm de neige qui se sont abattus sur le stade Ralph Wilson à temps pour le match de dimanche contre les Jets de New York.

Et les météorologues annoncent d'autres précipitations, alors que l'on attend entre 30 et 60 centimètres additionnels de neige d'ici jeudi soir.

Lors d'une conférence téléphonique mercredi, Andy Major, vice-président des opérations des Bills, ne pouvait dire si le stade serait nettoyé.

Selon Major, il faut habituellement trois jours pour enlever 30 centimètres de neige. Le déblaiement a commencé, et Major souhaite réunir 500 personnes qui oeuvreraient jour et nuit, à raison de trois quarts de travail par jour.

Les dirigeants des Bills sont en contact constant avec la NFL, qui décidera si le match sera remis ou joué ailleurs.

Bien que rares, des changements de date ou d'endroits ont eu lieu dans le passé. Le plus notoire est survenu en 2005, lorsque les Saints de La Nouvelle-Orléans ont été forcés de disputer leurs matchs locaux à Bâton-Rouge, en Louisiane, et à San Antonio, au Texas, après que l'ouragan Katrina eut endommagé le Superdome.

«Nous travaillons avec les Bills aujourd'hui pour déterminer le statut du stade, a fait savoir Michael Signora, un porte-parole de la NFL dans un courriel acheminé à l'Associated Press. Si un changement au calendrier doit être effectué, la ligue prendra la décision en étroite collaboration avec l'équipe et les autorités locales.»

De leur côté, les joueurs ont annulé leur séance d'entraînement mercredi, en raison d'une mesure interdisant la conduite automobile à Orchard Park et dans les communautés avoisinantes. Et il est impossible de savoir combien de séances d'entraînement les joueurs des Bills pourront tenir avant dimanche.

L'entraîneur-chef Doug Marrone et son personnel ont passé la soirée dans les quartiers généraux de l'équipe à réviser la stratégie et à demeurer en contact avec les joueurs.

«Il est évident qu'il ne nous est pas possible de sortir et de tenir un entraînement, a fait savoir Marrone. Il s'agit de tout un défi. C'est une situation dure, très dure.»

Les Bills (5-5) ont profité d'un congé prolongé après leur défaite de 22-9 aux mains des Dolphins de Miami jeudi soir dernier. Les Jets (2-8) étaient inactifs la semaine dernière, après leur victoire de 20-13 contre les Steelers de Pittsburgh le 9 novembre.

Même s'il a grandi dans le Bronx et passé cinq saisons à titre d'instructeur à Syracuse, Marrone dit n'avoir jamais vu une telle chute de neige et ne pouvait trouver les mots pour décrire le tout.

Marrone, le coordonnateur à la défensive, Jim Schwartz, et l'instructeur de la ligne défensive, Pepper Johnson, se sont trouvés au coeur de la tempête en tentant de se rendre au stade en voiture mardi matin. Ils ont eu besoin de l'aide d'un patrouilleur de l'État de New York pour sortir de l'autoroute 90. Et ils sont parvenus à se rendre dans un rayon de 8 km du stade avant de ne pouvoir avancer davantage.

Marrone a joué au bon Samaritain en aidant à pousser des véhicules embourbés par la neige.

Jusqu'à 150 cm de neige ont enveloppé une étroite région de communautés situées au sud de Buffalo lors d'une tempête d'effet de lac qui a commencé lundi soir.

Selon l'organisation des Bills, il s'agit d'une tempête sans précédent dans leur histoire. Les dirigeants estiment qu'il faut déblayer 220 000 tonnes de neige du stade et des aires de stationnement. Une telle quantité serait suffisante pour remplir le site d'entraînement de l'équipe huit fois.

Ce n'est pas la première fois que les Bills sont confrontés à la furie de Dame Nature.

Au milieu de décembre 2007, une violente tempête de neige à Cleveland a forcé les Bills à y passer la nuit, après une défaite de 8-0 dans un match disputé dans des conditions climatiques ressemblant à un voile blanc. Le lendemain matin, l'avion nolisé des Bills est sorti de la piste d'atterrissage et est resté prisonnier dans la boue avant d'arriver à la porte.

Les joueurs des Bills avaient été forcés de compléter le voyage de plus de trois heures par autobus.