Si Jonas Gray joue toujours comme il l'a fait dimanche soir à Indianapolis, y a-t-il une équipe qui sera en mesure d'arrêter les Patriots de la Nouvelle-Angleterre au cours des prochains mois?

À son quatrième match «régulier» dans la NFL, Gray a porté le ballon 38 fois pour 199 verges de gains et a marqué 4 touchés. Gray, un ancien du Fighting Irish de l'Université Notre Dame, a passé quelques années dans des équipes de développement avant d'obtenir l'occasion de jouer avec les Pats. Il a saisi sa chance...

Gray est massif (225 lb, 5'10) et on a vite pu constater qu'il ne craint pas trop de courir au centre d'une défense. Ce sont plutôt les joueurs des Colts qui avaient peur. Ils n'étaient pas trop pressés de le plaquer, c'est le moins qu'on puisse dire.

Gray est précisément le genre de demi offensif qui force l'adversaire à positionner un ou deux joueurs de plus près de la ligne de mêlée. L'utilisation d'une telle stratégie contre les Patriots n'est évidemment pas une très bonne idée. Tom Brady, Rob Gronkowski et Julian Edelman dépèceront toujours une tertiaire laissée vulnérable en nombre.

Les ennuis connus par l'attaque des Pats en début de saison ne sont plus qu'un très lointain souvenir. Brady joue mieux, mais c'est surtout parce que Gronkowski a retrouvé la forme et qu'il y a eu une nette amélioration du côté de la ligne offensive. Le quintette a complètement dominé le front défensif des Colts.

Bref, l'attaque des Patriots a pris son envol et est aussi productive qu'au cours des dernières années. La différence, c'est que les Pats ont maintenant une défense de bon calibre pour finir le travail.

La présence de demis de coin comme Darrelle Revis et Brandon Browner donne beaucoup d'options au coordonnateur Matt Patricia (le barbu avec le chandail rouge, pour ceux qui ont de la difficulté à mettre un visage au nom...). Revis est capable d'éliminer le meilleur receveur adverse sans recevoir l'aide d'un demi de sûreté, et Browner est l'un des rares demis de coin qui peuvent couvrir des ailiers rapprochés.

L'émergence des secondeurs Jamie Collins et Dont'a Hightower est un autre élément essentiel pour expliquer le rendement de la défense, qui a eu le meilleur sur Peyton Manning et Andrew Luck lors de ses deux derniers matchs. Ce qui est peut-être le plus impressionnant, c'est que les Pats jouent actuellement sans Jerod Mayo et Chandler Jones, deux de leurs joueurs-clés en défense.

Des statistiques incroyables

Bill Belichick et Brady tentent de remporter leur quatrième titre du Super Bowl depuis maintenant presque une décennie, eux qui ont tout raflé au terme des saisons 2001, 2003 et 2004. Mais même s'ils ne soulèvent plus jamais le trophée Lombardi, les Patriots ont déjà leur place aux côtés des autres grandes dynasties de la NFL.

Leur fiche en saison depuis 2001, l'année où Brady est entré en scène, est de 166-52. Au Gillette Stadium, elle est de 94-15. Les Patriots ont gagné 11 titres de division lors des 13 dernières années - et Brady a été blessé pendant presque toute la saison l'une des deux fois où ils n'ont pas réussi l'exploit (en 2008). Depuis 2001, les Pats ont marqué 1981 points de plus que leurs adversaires (6082 contre 4101)!

Les probabilités que les Patriots participent à leur sixième Super Bowl en 13 ans dans quelques mois augmentent de semaine en semaine. En raison de leur jeu, mais aussi parce que les autres principaux aspirants dans la Conférence américaine perdent des plumes.

Manning et les Broncos de Denver ont perdu leur aura d'invincibilité, et la défense des Colts a eu l'air d'une bande de novices contre les Patriots et les Steelers de Pittsburgh.

Les Chiefs de Kansas City? Peut-être, mais seulement s'ils obtiennent l'avantage du terrain et que la route vers le Super Bowl passe par Arrowhead, dans l'AFC. Mais de la façon dont les Patriots jouent, on sait tous que c'est par Foxborough qu'elle passera.