Au camp d'entraînement des Alouettes, en juin dernier, les entraîneurs du club avaient mentionné à plusieurs reprises que le jeu de Brandon Rutley les impressionnait. Un peu plus de cinq mois plus tard, on a mieux compris leur enthousiasme.

Remercié puis réembauché au cours de la saison, Rutley a été le meilleur joueur offensif des Als dans leur écrasante victoire de 50-17 contre les Lions de la Colombie-Britannique, hier. Remplaçant Tyrell Sutton, blessé à une cheville, le demi offensif a accumulé 98 verges en 15 courses et, surtout, a éteint les espoirs des Lions au début de la deuxième demie en courant avec détermination.

Comme Sutton, Rutley court en puissance, même s'il n'est pas le plus imposant (5'11 et 192 lb). En raison de la performance de Rutley, et probablement aussi à cause de son désastreux match de la semaine dernière à Hamilton, Chris Rainey a très peu joué. Il a toutefois inscrit un touché de 64 verges au quatrième quart, alors que les Alouettes menaient déjà par 33 points. Il a démontré sa grande vitesse sur ce jeu.

Jonathan Crompton a disputé un match typique de sa saison. Grâce à un mélange de bonnes décisions et de chance, le quart-arrière a bien dirigé l'attaque des siens et a beaucoup mieux joué que son vis-à-vis, Kevin Glenn, qui a été affreux.

Glenn avait toutefois la difficile mission d'affronter une défense qui joue extrêmement bien depuis quelques mois entouré d'une collection de joueurs offensifs de deuxième ordre. Depuis la conquête de la Coupe Grey, il y a trois ans, les Lions n'ont jamais eu le talent nécessaire en attaque pour viser les grands honneurs.

Mais revenons aux Moineaux. Peuvent-ils accomplir ce que ces mêmes Lions de 2011 avaient fait en gagnant la Coupe Grey après une très mauvaise première moitié de saison? Ils peuvent certainement aller battre les Tiger-Cats, dimanche prochain à Hamilton. Manifestement, Crompton sait comment gagner des matchs, le jeu au sol est assez productif, et la défense est capable de remporter une victoire à elle seule ou presque.

Gradins clairsemés

Seule ombre au tableau, les Oiseaux ont disputé leur dernier match à domicile de l'année devant la plus petite foule de la saison au stade Percival-Molson. Seulement 15 107 spectateurs se sont présentés sur la montagne.

Comment expliquer cette faible assistance? Les Alouettes n'ont eu qu'une semaine pour vendre des billets. Le froid a sûrement convaincu certains partisans de regarder le match dans le confort de leur salon. Contrairement aux années précédentes, les détenteurs d'abonnement avaient l'option d'acheter ou non leur billet en vue d'un éventuel match éliminatoire.

Ce sont toutes des raisons valables. Il reste tout de même qu'il y avait moins de monde dans les gradins du stade McGill pour le match d'hier qu'il y en avait lors du match pré-saison de l'équipe en juin. Quelqu'un, quelque part, a failli à sa tâche.

Il est également indéniable que la cuvée actuelle des Alouettes ne compte pas de grandes vedettes. Il n'y a plus d'Anthony Calvillo ou de Ben Cahoon pour faire vendre des billets. Il y a par contre un groupe de joueurs et d'entraîneurs en voie de faire mentir tous les observateurs qui croyaient leur saison terminée dès le mois d'août. Tom Higgins et ses ouailles méritent des éloges pour leur étonnante deuxième moitié de saison et pour leur domination sur les Lions, hier. Dommage qu'il y ait eu des sections d'estrades complètement désertes au stade Percival-Molson.