Il y a habituellement deux faces aux exploits sportifs, la joie des vainqueurs et la peine des vaincus.

Il y a deux ans, presque jour pour jour, le quart-arrière Jérémi Roch vivait «le plus beau souvenir de sa carrière» en menant le Vert&Or de Sherbrooke à une victoire-surprise de 42-24 en demi-finale du football universitaire québécois contre les Carabins, à Montréal.

Le souvenir est évidemment moins agréable pour les Montréalais... Ils avaient pourtant battu leurs grands rivaux du Rouge et Or de Laval quelques semaines plus tôt, avaient l'avantage du terrain et rêvaient d'un titre canadien... La déception est encore vive pour tous ceux qui l'ont vécue et les joueurs des Carabins sont prêts à tout pour éviter de la revivre aujourd'hui, encore en demi-finale du RSEQ, dans des circonstances similaires.

Un beau défi pour Jérémi Roch, qui semble particulièrement à l'aise dans ces «grands» matchs. «J'avais connu un bon match en 2012 (quatre passes de touché, un touché par la course, 244 verges de gains par la passe), mais toute l'équipe avait bien joué. Nous n'avions jamais abandonné et cela a fini par payer.»

Le Vert&Or était mené 0-24 après la première demie, mais Roch avait orchestré une poussée de 42 points sans réplique dans la seconde moitié du match. «Un match de football des séries, ça ressemble à un combat de boxe, a raconté l'étudiant à la maîtrise en administration. On donne des coups, on en reçoit, mais il faut rester debout et aller jusqu'à la fin du combat.

«Tout le monde se souvient du match de 2012, mais il faut tout recommencer. Les Carabins ont une équipe très physique et je sais qu'ils vont cogner très dur samedi. Il va falloir encaisser, faire preuve de discipline et profiter des occasions quand elles vont se présenter.»

Aussi un marathon

Si les séries s'apparentent au pugilat, la saison régulière, elle, est un marathon et le parcours du Vert&Or a été très inégal, cette année. «Nous avons eu de la difficulté au début de la saison, concède Roch. Les blessures n'ont pas aidé, mais nous avons surtout manqué de discipline.

«Mais là aussi, l'important est de bien terminer. Nous avons fait un bon examen de conscience et nous avons recommencé à jouer en équipe. Depuis quelques semaines, nous avons retrouvé la cohésion qui peut nous permettre de vaincre n'importe quel adversaire. Et jouer à Montréal ne nous dérange pas, bien au contraire, puisque nous y avons remporté nos deux derniers matchs en éliminatoires (2012 et 2010).»

Cette année, après une défaite serrée au Cepsum le 4 octobre, la défensive du Vert&Or a blanchi ses adversaires pendant neuf quarts consécutifs et l'équipe a terminé la saison avec trois victoires consécutives pour s'assurer le troisième rang.

Roch a cumulé des gains de 2317 verges par la passe, sa cible de prédilection, Sébastien Blanchard, prenant le premier rang des receveurs du RSEQ avec des gains de 843 verges et 59 réceptions.

Du côté des Carabins, tout le monde est conscient du potentiel offensif du Vert&Or. Le maraudeur Anthony Coady, qui était là il y a deux ans, estime que la défensive des Bleus - la meilleure du pays contre la passe (183,4 verges accordées par match) - ne commettra pas les mêmes erreurs.

«Toute la défense travaille ensemble, a-t-il expliqué. Notre front défensif met beaucoup de pression pour nous aider et, de l'autre côté, nous tenons notre couverture assez longtemps pour leur permettre de réussir des jeux. Nous devrons à nouveau être bien préparés samedi [aujourd'hui]. Le Vert&Or a une bonne équipe et il peut nous surprendre de plusieurs façons.»