On le sait, les joueurs des Alouettes ont dû affronter une vague d'adversité peu commune, cette saison. Ce qu'on oublie parfois, c'est que leurs entraîneurs ont eux aussi dû essuyer cette tempête et relever des défis comparables à ceux de leurs troupes.

Au moment où l'équipe présentait un dossier de 1-7, les visages étaient souvent longs chez les Moineaux. Difficile de leur en tenir rigueur. Mais si le moral n'était pas toujours à son sommet dans le vestiaire, ce pouvait aussi être le cas dans la salle de réunion du personnel d'entraîneurs.

Autant ceux-ci devaient se remuer les méninges pour trouver le moyen de sortir l'équipe de sa torpeur, autant ils devaient faire en sorte de motiver les joueurs tout en prenant soin de ne pas laisser leur propre relation s'envenimer au fil des défaites à répétition. Pas précisément une mince tâche, disons.

«Ce fut un défi énorme, car il vient un moment où tu t'interroges. Est-ce que ce qu'on fait est correct? Mais personne ne s'est remis en question à voix haute, n'a commencé à crier dans nos rencontres ou à douter. On n'a jamais senti de doutes», explique André Bolduc, entraîneur adjoint à l'attaque.

Confiance renouvelée

En cours de route, des entraîneurs sont partis et d'autres sont arrivés. Tous ont vu leur charge de travail déjà lourde s'accroître. Ces efforts ont toutefois porté leurs fruits. Les Als enchaînent maintenant les victoires et s'apprêtent à livrer une rude bataille aux Tiger-Cats de Hamilton pour le premier rang de la division Est.

«Lorsque nous sommes revenus d'Ottawa après avoir gagné (il y a deux semaines), le simple fait de voir les gars sourire dans le train a vraiment mis en lumière la raison pour laquelle on devient entraîneur. On est vraiment content lorsqu'ils vont bien. J'étais très fier de ces joueurs, et c'est à cause d'eux que nous sommes revenus de l'arrière», se félicite le coordonnateur offensif, Ryan Dinwiddie.

Ce dernier, qui a été catapulté bien malgré lui dans son rôle actuel en début d'année, admet par ailleurs qu'il tire personnellement profit de cette confiance renouvelée au sein du club.

«Parfois, vous manquez de confiance quand vous ne gagnez pas. Lorsqu'on gagne, je sens que je peux appeler n'importe quel jeu et que les joueurs vont l'exécuter. Plus tôt dans l'année, je n'étais pas certain», fait-il valoir.

La ténacité de Tom Higgins

Il y a un autre élément sur lequel tant les joueurs que les entraîneurs s'entendent pour expliquer comment ils sont parvenus à se relever: l'apport de l'entraîneur-chef Tom Higgins, qui a toujours conservé l'attitude positive et optimiste qui le caractérise en dépit des déboires du début de saison.

«On va se le dire, il avait l'air démonté certains matins, au lendemain de défaites, à son bureau, relate André Bolduc. Mais nous étions autour de lui et il n'a jamais dévié de sa ligne de conduite. Il n'a jamais changé de discours face aux jeunes. Il a toujours gardé le cap dans la bonne direction, même quand il y avait beaucoup de vagues. Il était toujours soucieux des détails. Il n'a pas lâché les gars une seconde, et maintenant, ça rapporte.»

À l'évidence, la haute direction de l'équipe l'a aussi remarqué. Le propriétaire des Als, Bob Wetenhall, a confirmé que Higgins serait de retour à la barre du club en 2015. De nature humble, ce dernier refuse cependant de s'attribuer quelque mérite que ce soit dans les récents succès des Oiseaux.

«Le talent était là, souligne-t-il. Il fallait simplement mettre tout le monde sur la même longueur d'onde et y croire. Tout le mérite revient à ceux qui sont dans l'arène. Ce sont les joueurs qui nous ont donné l'occasion d'être là où nous en sommes maintenant.

«C'est pour cette raison que ça ne doit pas être une distraction lorsque je parle du fait d'être de retour ici en 2015, poursuit Higgins. Je suis content que nous en parlions maintenant, puisque ce sera chose faite, alors passons à autre chose.»