Il y a 24 heures, si on avait demandé aux gens qui suivent les activités de la NFL de nommer l'équipe qui devrait être considérée comme la favorite pour tout rafler, la grande majorité d'eux auraient répondu les Broncos de Denver. Leur réponse serait sans doute différente ce matin, n'est-ce pas?

Le match tant attendu entre les Broncos et les Patriots, dimanche à Foxborough, a ressemblé à plusieurs visites antérieures de Peyton Manning en Nouvelle-Angleterre. Manning et sa bande ont été écrasés, 43-21, et on n'a jamais senti qu'ils pouvaient l'emporter, sauf peut-être au premier quart.

Ce n'était pas un très bon signe pour les Broncos lorsque le terrain du Gillette Stadium était recouvert de neige à quelques heures du coup d'envoi. Il n'y avait plus de trace de neige au début du match, mais les ennuis de Manning à Foxborough se sont poursuivis.

Même s'il a lancé au moins deux passes de touché dans un 14e match consécutif, Manning a également lancé deux interceptions, dont la première a changé l'allure de la rencontre. Le quart-arrière des Broncos n'a jamais vu Rob Ninkovich, qui a capté la passe destinée à Demaryius Thomas. Julian Edelman a marqué un touché quatre jeux plus tard pour placer les Pats en avance, 13-7. C'était le début de la fin pour Manning et la visite.

Wes Welker mérite une large partie du blâme pour la deuxième interception de Manning, survenue au troisième quart et alors que les Broncos semblaient en voie de revenir dans le match. Le demi inséré a reçu le ballon directement sur lui, mais il a été incapable de le saisir. Brandon Browner a réussi l'interception et un retour de 30 verges jusqu'à la ligne de 10 des Broncos. Brandon LaFell a marqué un majeur sur le jeu suivant, et avec une marque de 37-14, les chances des Broncos venaient de s'envoler.

La fin est proche pour Welker, qui n'est plus l'ombre du joueur qu'il était avec les Patriots. C'est malheureux et un peu injuste, mais on se souviendra de lui comme du joueur qui échappait presque toujours les passes dans les moments-clés. Le petit receveur n'est pas revenu au jeu après son interception en raison de ce qui semblait être une blessure au dos. On soupçonne qu'il était blessé à l'orgueil, aussi.

Le non-verbal de Manning

Manning a terminé le match avec 438 verges - c'est la 14e fois de sa carrière qu'il surpasse le plateau des 400 verges. Mais que vaut une telle statistique lorsque votre équipe se fait planter par plus de trois touchés? Rien.

Manning a maintenant été responsable de 27 revirements dans ses matchs à Foxborough, 25 interceptions et 2 échappés. Il en a commis au moins un dans tous ses matchs. Sa fiche contre Tom Brady est maintenant de 5-11 en incluant les matchs de séries. Pas très reluisant.

Bill Belichick, Brady et les Pats ont encore vaincu Manning et son équipe avec une main dans le dos. Mais ce qui est peut-être aussi inquiétant pour les Broncos, c'est le langage corporel de Manning. Lorsqu'il affronte les Patriots, le grand Peyton a presque toujours l'air défait. Il semble presque déjà avoir concédé la victoire à l'ennemi.

Les Pats sont redevenus les Pats

Il ne manquait qu'une victoire des Patriots contre une équipe de pointe pour faire oublier leur décevant début de saison, et voilà qui est fait. Grâce à leur victoire contre Denver, les Pats ont maintenant une longueur d'avance pour l'avantage du terrain en séries dans l'AFC.

Depuis un mois, Brady joue comme il le faisait en 2007; Julian Edelman démontre qu'il est aussi bon que Welker l'était, sinon meilleur; la ligne offensive s'est ressaisie après un horrible mois de septembre; et Rob Gronkowski retrouve sa forme des beaux jours. La carrière du gros «Gronk» ne durera probablement pas longtemps en raison de toutes les blessures qu'il a subies, mais quel joueur dominant!

L'attaque des Pats a trouvé son erre d'aller, et la défense joue comme le souhaitait sûrement Belichick lorsqu'il a embauché les demis défensifs Darrelle Revis, Brandon Browner et Patrick Chung pendant la saison morte. Ces trois joueurs devaient entre autres ajouter de la robustesse à une tertiaire qui en manquait, et c'est ce qu'ils font. Dimanche, la tertiaire des Patriots a eu le meilleur sur Manning et les receveurs des Broncos - du moins, lorsque l'issue du match n'était pas encore décidée.

Faudra maintenant voir de quelle façon Manning et les Broncos réagiront après cette cuisante défaite, qui n'était pas sans rappeler celle contre les Seahawks au Super Bowl. Les Pats ont clairement quelque chose que les Broncos n'ont pas, le proverbial «instinct du tueur».