«Je veux juste mettre ça au clair: je ne frappe pas les femmes et je ne les frapperai jamais.»

À sa première rencontre avec les médias depuis son embauche chez les Alouettes, Chris Rainey a tenu à dissiper une fois pour toutes les soupçons qui pourraient peser sur lui. Le demi offensif de 26 ans, ajouté à l'équipe d'entraînement des Moineaux lundi, a fait hier son mea culpa pour ses erreurs passées, mais il assure qu'il ne correspond en rien au portrait qui a été fait de lui.

Le parcours de Rainey est en effet parsemé d'incidents et d'autres problèmes légaux. En 2010, il a été expulsé de l'équipe de l'Université de Floride pour avoir supposément envoyé des textos menaçants à une copine. Repêché par les Steelers de Pittsburgh en 2012, ceux-ci l'ont libéré quelques mois plus tard lorsqu'il a été accusé de violence conjugale. Accusations retirées par la suite.

L'année dernière, les Colts d'Indianapolis l'ont viré pour avoir fait le pitre avec l'extincteur d'un hôtel où l'équipe séjournait. Puis, le mois dernier, ce fut au tour des Cardinals de l'Arizona de le congédier, deux jours après avoir fait de même avec Jonathan Dywer, accusé d'avoir battu sa femme. D'aucuns y ont alors vu un lien avec ses ennuis précédents.

«Je suis coupable d'avoir fait ce que j'ai fait en dehors de la maison, mais s'il y a une chose que je ne ferais jamais, c'est de frapper une fille, a martelé Rainey, qui n'a aucun casier judiciaire. J'ai grandi ainsi et je ne ferais jamais ça. Je ne sais pas pourquoi ils ont compris ça différemment là-bas. Comme si j'étais un tueur ou un batteur de femmes. Je n'ai jamais été comme ça.»

«J'ai toujours le sourire aux lèvres, je suis une personne joyeuse et j'amène de l'énergie dans tout ce que je fais, poursuit-il. Vous pouvez le demander à n'importe qui me connaissant bien.»

Plan B

Rainey préfère donc laisser ces problèmes de côté afin de se concentrer sur ce nouveau départ que lui offrent les Alouettes. «Le Canada a toujours été mon plan B au cas où ça ne fonctionnerait pas dans la NFL, explique-t-il. J'ai toujours eu un plan B parce que j'aime le football quoi qu'il arrive. Avec toutes ces histoires de violence conjugale qui se sont produites, je me suis dit: sauvons-nous de ça, laissons les choses se calmer un peu et venons ici. Et c'est ce que j'ai fait.»

Le directeur général de l'équipe, Jim Popp, estime d'ailleurs que Rainey serait prêt à jouer dès maintenant. Mais bien sûr, comme tout joueur issu de la NFL, il devra d'abord apprivoiser les subtilités de la LCF et du football canadien.

«J'apprends très vite. Je pourrais apprendre le livre de jeux en deux jours si je le voulais. Mais je dois prendre mon temps puisque c'est très différent ici. Avec tout ce mouvement, je n'arrête pas de penser qu'on se met à courir trop tôt! J'apprends encore, mais je suis prêt à jouer dès qu'on me le demandera», souligne Rainey.

Lorsqu'on demande justement à l'entraîneur-chef Tom Higgins à quel moment on risque de voir le nom de Chris Rainey dans la formation, le pilote demeure prudent, tout en rappelant qu'«il ne faut jamais dire jamais».

«Nous n'avons que 44 joueurs dans l'alignement, et vous ne savez jamais ce qui peut se produire et ce qui pourrait nous forcer à apporter des changements. Idéalement, on aimerait avoir la même formation qu'à notre dernier match, et jusqu'à présent, il semble que ce sera le cas», indique-t-il.

«Je veux jouer au football et vivre ma vie. C'est tout», conclut Rainey.