Dans les premières secondes de notre entrevue téléphonique, jeudi après-midi, David Foucault se faisait taquiner par ses coéquipiers. «Ils ne sont pas habitués de m'entendre parler en français», a précisé le Québécois.

Quelques mois après son arrivée chez les Panthers de la Caroline, Foucault n'est plus dépaysé. Il a récemment loué un appartement à Charlotte, près du stade de l'équipe, et il est à l'aise au sein des Panthers.

«Je me sens apprécié par mes entraîneurs et mes coéquipiers, même si j'ai un accent. Ils me respectent beaucoup parce que je n'ai pas été repêché et ils savent que j'ai dû travailler fort pour me rendre où je suis.»

Les Panthers ont causé une certaine surprise en gardant Foucault dans leur formation habituelle de 53 joueurs au terme du calendrier préparatoire. Après avoir annoncé au bloqueur qu'il commencerait la saison dans leur équipe de développement de 10 joueurs, les Panthers ont changé d'idée quelques heures plus tard. Ils ne voulaient pas risquer de perdre Foucault.

Lorsqu'un joueur fait partie d'une équipe de développement, une organisation rivale peut l'embaucher à condition qu'elle l'intègre à sa propre formation courante de 53 joueurs. «J'ai moi-même été surpris de faire partie des 53 joueurs réguliers», a avoué Foucault.

Les Panthers ont manifestement aimé ce qu'ils ont vu du joueur de 25 ans durant le camp d'entraînement et les matchs préparatoires, et avec sa taille de 6'8, Foucault possède un gabarit que recherchent les équipes de la NFL au poste de bloqueur.

«J'ai un bon gabarit, un bon jeu de pieds et de bonnes mains [en protection de passe]. C'est au niveau de la technique que je dois m'améliorer. Mes entraîneurs passent beaucoup de temps avec moi et nos joueurs de ligne offensive plus expérimentés me donnent beaucoup de conseils.»

Une belle progression

Ancien membre des Carabins de l'Université de Montréal, Foucault a évidemment vite constaté que la marche est haute entre le football universitaire canadien et la NFL. «C'est impressionnant. Les gars sont tous plus rapides, plus forts, plus gros, et leur technique est supérieure.»

Mais visiblement, Foucault apprend vite. Comme toutes les équipes de la ligue, les Panthers doivent laisser sept joueurs de côté lors de leurs matchs. Ces sept joueurs sont généralement blessés ou inexpérimentés. Or, Foucault a déjà été en uniforme pour un match, le 14 septembre contre les Lions de Detroit.

«Je m'améliore tous les jours, et les entraîneurs ont de plus en plus confiance en moi. Je me suis entraîné avec l'attaque régulière la moitié du temps cette semaine. Je ne sais pas si je vais jouer [aujourd'hui], mais les entraîneurs voulaient que je voie ce que les Ravens [de Baltimore] pourraient faire [en situation de match]», a raconté Foucault, qui ne saura que quelques heures avant la rencontre s'il joue.

«Les 53 joueurs voyagent avec l'équipe, mais les sept qui ne jouent pas ne l'apprennent qu'à la dernière minute. Les entraîneurs veulent s'assurer que tout le monde soit prêt et qu'on se prépare tous du mieux qu'on le peut. Ils ne veulent pas que certains joueurs relaxent parce qu'ils savent déjà qu'ils ne joueront pas», a expliqué Foucault.

Cam Newton: un passionné

Les Panthers n'avaient perdu qu'un seul de leurs 14 derniers matchs «réguliers» avant de subir une défaite de 37-19 aux mains des Steelers de Pittsburgh, dimanche dernier. L'équipe de Ron Rivera a été complètement dominée en deuxième demie, ce qui ne lui est à peu près jamais arrivé depuis le début de la saison dernière.

«On était tous très déçus de notre performance. On a fait beaucoup d'erreurs et on sait ce que l'on doit faire pour corriger ça. C'était un mauvais match. Je pense que ce sera beaucoup mieux contre les Ravens», croit le Québécois.

Foucault assure que l'ambiance dans le club est inchangée malgré la défaite contre Pittsburgh. Sûrement en partie grâce au meneur des Panthers, Cam Newton, que Foucault semble beaucoup apprécier.

«C'est quelqu'un de très enthousiaste et qui est très expressif. Cam est un passionné du football. Il est toujours de bonne humeur et il est drôle. Il détend l'atmosphère dans la chambre des joueurs et il rend ça toujours agréable.»