Le match de ce soir au stade Percival-Molson (19h) opposera deux équipes qui ont grandement déçu les partisans le week-end dernier. Les Lions de la Colombie-Britannique n'ont pas été aussi mauvais que les Alouettes, mais à peu près personne ne s'attendait à les voir perdre à domicile contre les Eskimos d'Edmonton.

À son premier match «régulier» avec les Lions, le quart Kevin Glenn a été victime de quatre interceptions et la défense de l'ancien demi défensif des Alouettes, Mark Washington, a accordé trois passes de touché à Mike Reilly.

Mais en toute logique, les Lions devraient mieux jouer ce soir. Ils forment une équipe aguerrie, talentueuse et bien équilibrée. Puis, même s'il n'est membre des Lions que depuis quelques mois, Glenn en a vu d'autres durant ses 13 saisons dans la LCF.

Or, même si les Lions représentent un adversaire redoutable, les Alouettes se concentrent sur leur propre jeu à l'heure actuelle, surtout en attaque. Comme plusieurs de ses coéquipiers, Troy Smith a d'ailleurs insisté sur l'importance de revenir à la base, hier.

«On doit s'assurer de posséder une base solide et on ne peut pas laisser l'adversaire dicter ce qu'on fait», a dit le quart-arrière, qui estime que son équipe a apporté les correctifs nécessaires afin de faire oublier sa récente contre-performance.

«Je suis très confiant. Je ne me laisse jamais déconcentrer par ce qui se passe à l'extérieur du terrain. Tout commence avec le quart-arrière, et on a confiance dans notre plan de match. Il ne reste plus qu'à bien l'exécuter.»

Un manque d'exécution

Les Alouettes ont dû prononcer le mot «exécution» une bonne centaine de fois depuis trois jours. Tous les membres de l'équipe ont soutenu que la raclée qu'ils ont subie à Calgary s'expliquait par un manque d'exécution. À commencer par celui de Smith.

«On possède autant de talent et de profondeur chez les receveurs que n'importe qui dans cette ligue, mais on doit être en mesure de leur lancer le ballon. Réussir seulement 17 de ses 41 passes n'est pas bon. La bonne nouvelle, c'est que je n'ai plus beaucoup de cheveux à perdre», a lancé Tom Higgins, hier.

L'entraîneur-chef a ensuite parlé de la possibilité d'utiliser un système d'alternance au poste de quart, notant que la stratégie lui avait souri à quelques reprises par le passé chez les Eskimos. «Mais j'espère de ne pas avoir à l'utiliser ici», a dit Higgins, qui a ensuite pris soin de préciser que les déboires de l'attaque ne reposaient pas entièrement sur les épaules de Smith. «Troy a déjà fait face à de l'adversité par le passé. Mais on doit l'aider. Il devra lancer ses passes un peu plus rapidement, et on devra lui donner un peu plus de temps de protection pour le faire.»

Smith a tenu un discours similaire à celui de son pilote et a reconnu qu'il devrait offrir une meilleure performance que samedi dernier afin que les siens puissent espérer l'emporter.

«Je dois prendre de meilleures décisions et je dois mieux distribuer le ballon. On possède des joueurs dangereux partout sur le terrain, mais si on ne bloque pas bien et si on ne lance pas le ballon au bon moment, ça ne veut rien dire.»

Elimimian et Bighill

Comme l'ensemble de l'équipe, la ligne offensive des Alouettes n'a pas bien joué lors du match d'ouverture de samedi dernier. Elle n'a toutefois pas reçu beaucoup d'aide du demi Brandon Whitaker, qui a raté plusieurs blocs.

«Il est inacceptable pour moi de rater des jeux comme ceux-là. Je tire beaucoup de fierté dans mes qualités de bloqueur et je dois mieux jouer cette semaine», a commenté Whitaker, qui n'aura pas la tâche facile, ce soir.

En plus d'affronter deux bons plaqueurs en Khalif Mitchell et Eric Taylor, Whitaker et l'attaque montréalaise devront composer avec la présence de deux des meilleurs secondeurs de la LCF, Adam Bighill et Solomon Elimimian.

«Ces deux joueurs sont bons, mais je me mesure aux secondeurs qui représentent le plus grand défi dans cette ligue tous les jours», a rappelé Whitaker, faisant référence à Chip Cox et Kyries Hebert.

Selon Luc Brodeur-Jourdain, il n'en demeure pas moins que Bighill et Elimimian sont particulièrement bons contre le jeu au sol. «Ils lisent très bien le jeu et c'est pour cette raison qu'ils enregistrent autant de plaqués. Ils ont une bonne notion de l'espace autour d'eux et ils savent comment se faufiler jusqu'au porteur de ballon», a expliqué le centre.