Les Alouettes soutiennent qu'ils veulent négocier une nouvelle entente avec leur directeur général, Jim Popp, mais les discussions tardent à se mettre en branle.

«Certaines personnes de l'organisation m'ont dit qu'il faudrait discuter d'un nouveau contrat, mais mes représentants n'ont toujours pas été contactés», a dit Popp, hier. Le contrat actuel du DG expirera au terme de la présente saison.

Robert Wetenhall ne fait jamais de commentaires publiquement sur les contrats de ses employés, mais selon nos sources, le propriétaire des Alouettes souhaite en effet signer un nouveau contrat avec Popp. En entrevue avec La Presse, en avril dernier, le président du club, Mark Weightman, a indiqué que l'organisation voulait conclure une nouvelle entente avec son DG des 18 dernières années.

Publiquement, Popp affirme qu'il aimerait continuer sa carrière avec les Alouettes au terme de la présente saison. Or, selon une personne proche du DG qui a exigé l'anonymat, Popp demeure échaudé par la façon dont le processus d'embauche de l'entraîneur-chef Tom Higgins s'est déroulé.

«Il y a encore de l'amertume, selon moi. Ça n'a rien à voir avec Higgins. Jim n'a pas apprécié comment les choses se sont déroulées, tout simplement», a estimé notre source.

Rappelons que Popp n'a pas eu son mot à dire dans la sélection de Higgins. Les Alouettes ont soutenu que c'était parce qu'il y aurait eu un conflit d'intérêts, puisque Popp était lui-même un candidat au poste d'entraîneur. Sauf qu'ils ont également dit qu'ils avaient vite déterminé qu'ils voulaient que deux personnes différentes occupent les postes de DG et d'entraîneur-chef...

Même si le premier mandat d'un directeur général est habituellement de choisir l'entraîneur-chef, Popp s'est montré bon prince lors de la conférence téléphonique qui a suivi la nomination de Higgins. Il a essentiellement dit qu'il était un «homme de compagnie» et qu'il se rangeait derrière le choix de l'organisation.

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Si Popp a de la rancoeur envers Higgins, il cache drôlement bien son jeu. Lorsque La Presse lui a demandé ses premières impressions du camp d'entraînement, hier à Sherbrooke, le DG n'a eu que de bons mots pour l'entraîneur-chef.

«C'est le jour et la nuit avec l'année dernière», a-t-il commencé par dire en gardant les yeux rivés sur l'action qui se déroulait devant lui au Coulter Field. «Nos entraînements sont nettement plus structurés, et on fait une bien meilleure utilisation du temps qui est à notre disposition. Tom connaît très bien la LCF et ça se voit tout de suite. Jusqu'à présent, tout se déroule très bien.»

Sans même qu'on lui parle du DG, Higgins a complimenté Popp à son tour quelques minutes plus tard. «Jim est reconnu pour ses qualités d'évaluateur de talent et il a démontré une fois de plus que c'est l'une de ses grandes forces», a mentionné le pilote en parlant de la qualité des joueurs de son équipe.

«Lorsque j'étais avec les Stampeders et les Eskimos, je regardais ses équipes sur le terrain, et elles étaient toujours plus imposantes que les nôtres», a ajouté Higgins.

Encore une fois cette année, les Alouettes possèdent une profondeur enviable à presque toutes les positions. Une majorité d'observateurs est d'avis que les Oiseaux sont aussi talentueux que n'importe quelle autre équipe de la LCF, malgré l'incertitude au poste de quart-arrière. Popp donne les outils nécessaires à ses entraîneurs afin qu'ils puissent connaître du succès, et c'est encore le cas cette année.

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La dernière négociation de contrat entre Popp et les Alouettes, en 2010, n'avait pas été facile, loin de là. Le dossier avait traîné pendant plusieurs mois, mais les deux côtés avaient fini par s'entendre sur un nouveau contrat de quatre saisons. Doit-on s'attendre à des négociations encore plus difficiles quatre ans plus tard?

En Higgins, les Alouettes peuvent compter sur un homme qui a été directeur général dans la LCF pendant plusieurs années. C'est une carte qu'il ne possédait pas en 2010. Popp, lui, a un argument massue pour obtenir l'entente qu'il désire: son équipe a participé aux séries à chacune de ses 18 saisons depuis son retour à Montréal, en 1996 (fiche de 196-118-1).

Aux dires de certains anciens joueurs qui ont eu à négocier des contrats avec lui par le passé, Popp est un redoutable négociateur, ce qui ne surprendra personne. Et on peut présumer qu'il ne fera pas de cadeau aux Als après l'affront qu'il a essuyé cet hiver. Il sera donc très intéressant de voir de quelle façon ce dossier se terminera.