La première saison d'un athlète au sein d'un circuit professionnel est bien souvent ponctuée de toutes sortes d'événements, d'émotions et de rebondissements. Tanner Marsh a tôt fait de le constater.

Inconnu du public au début de la saison 2013, le jeune quart-arrière des Alouettes est devenu la coqueluche des partisans en procurant une victoire in extremis aux siens contre les Lions de la Colombie-Britannique, le 22 août. Son nom était alors sur toutes les lèvres. Certains parlaient même d'une «Marsh Madness» qui déferlait sur la métropole.

Puis, tout a basculé.

Une défaite contre les Argonauts de Toronto, au cours de laquelle il a lancé trois interceptions, a démontré qu'il avait encore des croûtes à manger. Le match suivant, contre les Lions, ses performances en demi-teinte l'ont contraint à céder sa place. Blessé à un pouce lors de cette rencontre, il n'a disputé aucun autre match par la suite.

Le principal intéressé le dit lui-même: il a eu droit à un véritable tour de «montagnes russes» pour son baptême dans la LCF.

«Ce fut certainement une année folle. J'espérais accéder à l'équipe et jouer ensuite. D'avoir été le partant pour quelques matchs, puis de me blesser... Il y a eu des hauts et des bas, mais ça me donne encore plus hâte à cette année», a raconté le Texan de 23 ans en entrevue à La Presse.

Apprentissage en accéléré

Mais il y a du positif dans tout, dit-on. À défaut d'être reposante, une saison comme celle qu'a vécue Marsh lui a permis d'endurcir son caractère et d'en apprendre long sur le football professionnel.

«Je pourrais en parler pendant des jours tellement j'ai appris de ma saison recrue. Une grande partie de cet apprentissage vient du fait d'avoir été près d'AC (Anthony Calvillo). Il m'a enseigné plusieurs choses à propos de la position de quart-arrière et sur la façon d'être un professionnel», explique-t-il.

En recevant une telle leçon en accéléré, le numéro 4 des Moineaux est désormais plus en mesure de détecter les lacunes de son jeu qu'il devra corriger afin de connaître du succès à long terme.

«L'élément de mon jeu sur lequel j'ai le plus travaillé au cours de l'entre-saison a été ma constance. J'ai eu beaucoup de problèmes avec mes passes et mon jeu de pieds l'an dernier. C'est ce que j'ai l'intention de rectifier cette année. Pour être un quart-arrière constant comme AC, il faut avoir les pieds en équilibre afin de réussir des passes précises.»

Condamné à être deuxième?

Marsh voudrait bien pouvoir goûter de nouveau aux joies d'être le quart partant des Als, ça se comprend. Sauf qu'un obstacle de taille se dresse devant lui. Un obstacle du nom de Troy Smith.

Tant l'entraîneur-chef Tom Higgins que le directeur général Jim Popp ont d'ores et déjà indiqué que le poste de quart numéro un appartenait à Smith. Et compte tenu de son expérience professionnelle et de ses performances de l'an dernier, on se demande bien comment il pourrait en être autrement.

Malgré tout, Marsh n'a pas l'intention de baisser les bras.

«Je vais continuer de compétitionner, assure-t-il. L'an dernier, j'étais un gars quelconque qui est arrivé là en étant à l'essai. Personnellement, ça m'est égal s'ils ne me désignent pas comme étant le numéro un. Je vais continuer à être compétitif et je serai prêt à jouer le football que je connais.»

Parviendra-t-il à mettre à profit ce qu'il a appris de la saison dernière pour forcer la main de ses patrons et redevenir le partant des Alouettes? On aura la réponse au camp d'entraînement.