En comptant les séries éliminatoires, une saison de la NFL dure cinq mois. La puissante ligue est toutefois passée maître dans l'art de faire parler d'elle 365 jours par année.

Grâce à sa chaîne de télévision (NFL Network), la NFL ne rate jamais une occasion de faire mousser ses différents événements, qu'il s'agisse de l'ouverture du marché des joueurs autonomes, du repêchage, ou même du dévoilement du calendrier régulier de sa prochaine saison.

Le premier rendez-vous de l'entre-saison est le fameux «combine», qui a commencé hier, et qui se déroulera jusqu'au 25 février inclusivement au Lucas Oil Stadium, à Indianapolis. Pas moins de 335 espoirs seront scrutés à la loupe par les 32 équipes de la NFL, qui seront représentées par leur DG, leur groupe d'entraîneurs et leurs dépisteurs.

Nommé le «National Invitational Camp» lorsqu'il a été créé en 1982, le combine servait surtout à évaluer les espoirs sur le plan médical à l'origine. Aujourd'hui, l'événement a plusieurs utilités. En plus de pouvoir rencontrer et évaluer les espoirs qui seront repêchés en mai, les équipes peuvent notamment discuter avec les agents des joueurs qui obtiendront leur autonomie dans quelques semaines. C'est également l'occasion idéale pour les entraîneurs de faire du réseautage.

Depuis 2004, le NFL Network diffuse une bonne partie du combine, et ce sera encore une fois le cas cette année. Ce n'est toutefois qu'à partir de samedi que les amateurs pourront suivre l'action à la télévision, puisque les exercices sur le terrain commenceront ce jour-là. Lors des trois premiers jours, les espoirs passeront des tests médicaux et rencontreront les équipes désireuses de les interroger.

Sam et Manziel

Les yeux seront braqués sur deux espoirs en particulier au cours des prochains jours, Michael Sam et Johnny Manziel. Sam parce qu'il a courageusement dévoilé qu'il était homosexuel la semaine dernière, et Manziel parce qu'il est l'espoir qui polarise le plus l'opinion des observateurs depuis un certain Tim Tebow.

Les équipes intriguées par Sam profiteront de l'occasion pour discuter avec lui afin de savoir s'il pourrait bien cadrer avec elles, mais elles analyseront également ses aptitudes de jeu. Sam est ce qu'on appelle un «tweener»: pas assez imposant pour être un ailier défensif, pas assez rapide et agile pour être un secondeur extérieur.

Certains spécialistes du repêchage prédisent que Sam sera sélectionné à partir de la quatrième ronde, tandis que d'autres croient qu'il ne sera même pas repêché. Chose certaine, plusieurs équipes ne considéreront même pas l'option de le repêcher. Pas parce qu'il est gai, mais parce qu'elles ne voudront pas du cirque médiatique qui suivra Sam.

Le prochain Russell Wilson?

Manziel, lui, voudra démontrer qu'il pourrait éventuellement devenir un quart-arrière de premier plan dans les rangs professionnels. Les récents succès de Russell Wilson ont certainement changé les perceptions au sujet des quarts de taille modeste, mais jusqu'à quel point? Manziel avait parfois l'air d'un ado au milieu d'hommes dans la NCAA. Qu'en sera-t-il dans la NFL?

Même s'il pourrait très bien être le tout premier espoir choisi dans quelques mois, Manziel est loin de faire l'unanimité. Certains experts sont convaincus qu'il sera incapable de connaître du succès dans l'univers de mastodontes de la NFL. Ce n'est évidemment pas le cas de Manziel, qui n'a pas caché qu'il espérait être repêché par les Texans de Houston dès le début de l'encan, le 8 mai.

«Je veux convaincre tout le monde au Reliant Stadium (le stade des Texans), du concierge jusqu'à Bob McNair (le propriétaire de l'équipe), que je répondrai aux attentes. Que je pourrai être le visage de l'organisation», a récemment déclaré Manziel au Houston Chronicle.

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Rien n'est laissé au hasard

Le «combine» annuel est une étape cruciale pour les équipes de la NFL, qui profiteront des prochains jours afin d'interviewer les espoirs qui les intéressent et d'analyser leurs aptitudes physiques. Chaque centimètre ou fraction de seconde pourrait être déterminant pour les 335 espoirs réunis à Indianapolis.

Parmi les exercices auxquels participeront les receveurs, les porteurs de ballon, les secondeurs et les demis défensifs, la fameuse course de «40 verges» est probablement le plus important. Un décimal de seconde pourrait s'avérer la différence entre être choisi en première ou en troisième ronde.

Le développé couché (bench press) servira à évaluer la force des joueurs de ligne, alors que les quarts-arrières tenteront d'impressionner la planète NFL lors d'exercices de précision (certains quarts préfèrent toutefois ne pas lancer de passes au combine).

Les espoirs devront participer à plusieurs autres exercices, de même qu'à des tests psychologiques. Bref, les équipes de la NFL ne laissent rien au hasard lorsqu'il s'agit d'évaluer les joueurs qu'elle pourrait repêcher.