La retraite d'Anthony Calvillo ayant été officialisée, les Alouettes pourront maintenant consacrer toutes leurs énergies au dossier le plus important: la sélection de leur prochain entraîneur-chef. Un dossier qui aurait dû être réglé depuis un bon moment déjà.

En comparaison, les Browns de Cleveland ont congédié Rob Chudzinski il y a moins d'un mois et n'ont toujours pas comblé le poste. La grogne et la critique sont de plus en plus fortes à Cleveland, même après seulement quelques semaines d'attente.

Les Alouettes, eux, sont éliminés depuis deux mois et demi. Or, le propriétaire Robert Wetenhall et l'organisation ont envoyé un communiqué, dimanche dernier, afin de nous informer qu'ils continuaient d'analyser leurs options disponibles quant aux postes d'entraîneur-chef et de coordonnateur offensif.

C'est donc dire que pendant que les huit autres équipes de la LCF mettent la dernière touche à leur livre de jeux, les Moineaux songent encore à la façon dont ils combleront le poste le plus important de l'équipe. Attendaient-ils d'être certains que Calvillo n'accepterait pas le poste de coordonnateur offensif dès cette année avant de poursuivre leurs recherches? C'est la seule explication logique.

Ce qui cloche toutefois le plus dans le communiqué envoyé par l'équipe, c'est que M. Wetenhall mentionne que sa famille et lui prendront la décision en consultation avec le président de leur conseil d'administration, Paul Harris, et le président du club, Mark Weightman. Mais le nom de Jim Popp n'apparaît nulle part.

Si c'est parce que l'organisation veut débattre de la possibilité que Popp reste sur les lignes de côté, cette omission va de soi. Mais si elle entend choisir un nouvel entraîneur-chef sans consulter son DG, cela confirmerait que la relation entre Popp et les Alouettes bat de l'aile.

Les Alouettes attendent-ils de trouver le prochain Marc Trestman? Si c'est le cas, ils attendront longtemps. Ne viennent-ils pas d'apprendre à la dure que Trestman était l'exception à la règle avec le fiasco Dan Hawkins-Mike Miller? Les entraîneurs américains du calibre de Trestman disposés à s'investir à long terme dans la LCF ne sont pas rares, ils sont extrêmement rares.

La réalité, c'est que leurs chances de tomber sur le prochain Hawkins sont nettement plus grandes que celles de trouver le prochain Trestman. Qui plus est, s'ils veulent embaucher un pilote américain qui ne possède aucune expérience au football canadien, ils ont déjà gaspillé du temps fort précieux.

Jouer avec le feu

Ne jouons pas à cache-cache: Popp veut demeurer l'entraîneur-chef du club. Mais si Wetenhall et les Alouettes jugent que ce n'est pas la bonne décision à prendre, il veut surtout savoir sur quel pied danser, et au plus vite. Il continuera alors son travail de directeur général, dont la mission la plus importante est normalement de choisir l'entraîneur-chef...

Mardi, Calvillo a souligné avec raison que Popp était la raison principale des succès des Alouettes depuis leur retour en 1996. On peut certainement remettre en doute les qualités d'entraîneur de Popp, mais il est sans contredit l'un des meilleurs directeurs généraux de l'histoire de la LCF.

C'est lui qui a obtenu Calvillo et Tracy Ham. Ben Cahoon, Jeremaine Copeland et Jamel Richardson. Mike Pringle et Avon Cobourne. Pierre Vercheval, Scott Flory et Josh Bourke. Ed Philion, Davis Sanchez, Chip Cox et John Bowman. C'est lui qui a embauché les coordonnateurs Chris Jones, Scott Milanovich et Noel Thorpe.

Si les Als ne veulent pas le laisser faire son travail, une autre équipe lui donnera volontiers les coudées franches à partir de 2015, lorsque son contrat de directeur général prendra fin. Vous pouvez en être convaincus.

Espérons pour les Alouettes et leurs partisans que la situation ne se détériorera pas à ce point. Plusieurs personnes - autant sur le terrain qu'à l'extérieur - ont contribué aux succès des Oiseaux depuis 1996, à commencer par M. Wetenhall. Mais dans la très grande majorité des cas, ces personnes se sont amenées à Montréal en raison de Popp. Des gens comme Trestman, par exemple.