Ce qui semblait n'être qu'une simple formalité ne l'est plus du tout. Les Alouettes et Jim Popp ne s'entendent pas au sujet d'une éventuelle prolongation de contrat qui lui permettrait de conserver les doubles fonctions d'entraîneur-chef et de directeur général.
Les négociations n'avancent pas aussi vite que prévu, si bien que l'organisation aurait dressé une liste de candidats potentiels afin de pourvoir son poste d'entraîneur-chef, a appris La Presse. Hier, les Alouettes ont soutenu qu'il n'y avait aucun différend entre eux et Popp, mais il y a manifestement du sable dans l'engrenage.
«On veut prendre le temps nécessaire afin de bien analyser la situation et de prendre la meilleure décision pour gagner en 2014», a déclaré le président du club, Mark Weightman.
Or, Popp préférerait rester l'entraîneur-chef du club. Selon nos sources, le DG estime qu'il s'agirait de la meilleure option pour l'équipe à court terme, entre autres parce qu'un nouvel entraîneur-chef voudrait fort probablement embaucher ses propres adjoints. Sept entraîneurs adjoints des Alouettes sont sous contrat en vue de la prochaine saison.
Même s'il a remplacé Dan Hawkins après seulement un mois, la saison dernière, Popp n'a pas reçu un dollar de plus que son salaire annuel de DG. Il a fait part de ses nouvelles demandes contractuelles à l'organisation au cours des dernières semaines, mais l'aspect financier ne serait pas un obstacle important dans les négociations, nous assure-t-on.
Le rêve d'obtenir un poste de directeur général dans la NFL de Popp ne serait également pas un élément de discorde. D'ailleurs, comment Wetenhall et les Alouettes pourraient-ils mettre des bâtons dans les roues de l'architecte de leurs succès des deux dernières décennies?
Wetenhall a permis à Marc Trestman de quitter l'équipe pour les Bears de Chicago, et il n'y a aucun doute qu'il ferait la même chose pour Popp s'il devait recevoir une offre de l'une des 32 équipes de la NFL. Et à moins d'obtenir un poste de DG, Popp ne partira pas pour la NFL. Il ne veut pas d'un poste d'assistant à ce stade de sa carrière.
En plus de donner de la stabilité à l'organisation, on peut présumer que Popp aimerait demeurer l'entraîneur-chef afin d'augmenter sa visibilité au sud de la frontière. En cumulant les deux fonctions, son nom circulerait davantage dans la NFL.
Le vrai danger
Toujours selon nos sources, les Alouettes aimeraient discuter avec certains candidats qui n'intéressent pas Popp. Si l'organisation devait embaucher un entraîneur-chef sans tenir compte des recommandations de son DG, il s'agirait probablement du début de la fin de la longue association entre Popp et les Als.
Mais on est encore très loin de ce scénario. Weightman et Andrew Wetenhall, le fils du propriétaire et le directeur de l'équipe, n'ont pas tari d'éloges à l'endroit de Popp, qui n'a pas assisté à la conférence de presse d'hier.
Lorsque j'ai demandé à Weightman s'il était particulier de travailler avec un DG qui prenait beaucoup de place, la réponse du président a démontré que Popp était encore dans les bonnes grâces de l'organisation.
«Est-ce particulier de travailler avec le meilleur DG de la ligue? Il y a huit équipes qui nous envient», a répondu Weightman.
Et c'est précisément pour cette raison que les Alouettes aimeraient que Popp accepte un contrat à long terme, plutôt que l'entente de deux saisons qu'il cherche à conclure. Ils ne craignent pas de le voir partir pour la NFL. Ils craignent de le voir partir pour une autre équipe de la LCF... Il est là, le vrai danger.
Mais en tardant à conclure une nouvelle entente avec Popp, c'est précisément le risque que prennent les Alouettes. S'ils le laissent écouler la dernière année de son contrat, il ne fait aucun doute qu'une autre équipe de la LCF fera un pont d'or à Popp.
La meilleure solution
À moins qu'ils ne réussissent à trouver le prochain Trestman, les Alouettes devraient opter pour la stabilité. À titre d'entraîneur, Popp n'est peut-être pas un grand stratège, mais il est capable de cerner les problèmes de son équipe rapidement, et il est capable de s'assurer qu'elle va dans la bonne direction. Elle s'est certainement améliorée tout au long de la saison de 2013, personne ne le niera.
L'autre raison qui devrait inciter les Oiseaux à opter pour le statu quo est Noel Thorpe. Le coordonnateur défensif aurait accepté de rester à Montréal au moins une autre saison, à condition que Popp soit le pilote. On peut en déduire que Thorpe deviendrait alors l'entraîneur-chef en devenir du club.
Popp encore une ou deux autres saisons, le temps que Thorpe poursuive son apprentissage. Voilà ce qui semble être la meilleure solution pour les Alouettes à ce stade.
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