S'il y a un côté positif aux nombreuses blessures qui ont affligé les Alouettes cette saison, c'est qu'elles auront permis à plusieurs jeunes joueurs venus en relève de se distinguer et de montrer de quoi ils étaient capables. Mais après s'être illustrés en saison régulière, pourront-ils continuer leur bon travail une fois arrivés en séries éliminatoires?

C'est en effet tout près d'une dizaine de recrues des Oiseaux qui vivront leur premier match éliminatoire de la LCF en carrière, dimanche, contre les Tiger-Cats de Hamilton. Parmi eux, on pense bien sûr au quart-arrière Troy Smith. On peut aussi mentionner Duron Carter, Mike Edem et Tyrell Sutton, notamment.

Malgré le défi qui les attend, ces petits nouveaux se disent confiants et sont loin d'être préoccupés par leur inexpérience. Ils ont toutefois été prévenus que le jeu allait passer à un autre niveau.

«Ce ne sera pas la même chose qu'un match de saison. C'est beaucoup plus intense. Ça passe ou ça casse, maintenant. Tout le monde va donner tout ce qu'il a», a souligné Edem, choisi recrue de l'année chez les Als.

Les vétérans sollicités

Et quoi de mieux pour savoir à quoi s'en tenir en séries que de consulter ceux qui sont passés par là?

«Nous, les jeunes, nous devons être des éponges et absorber toute l'information que nous pouvons obtenir de ces joueurs qui ont remporté des bagues [de la Coupe Grey] ou des matchs éliminatoires. Je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles les recrues ne sont pas nerveuses. C'est parce que nous avons plusieurs gars plus vieux pour nous aider à passer à travers tout ça», a expliqué Sutton.

L'entraîneur-chef Jim Popp est sensiblement du même avis.

«Je dirais que nous avons probablement plus d'expérience au sein de notre équipe que la plupart des autres formations en matière de présences en finale de la Coupe Grey, a-t-il relevé. Ces gars-là [les vétérans] doivent élever leur jeu et montrer la voie à d'autres qui n'ont peut-être jamais été impliqués dans un match éliminatoire ou un championnat au niveau professionnel.»

Vedettes en devenir

Avec 12 saisons derrière la cravate, le demi inséré Arland Bruce est l'un de ces vétérans qui ont vu neiger. Côtoyer autant de joueurs de première année dans le vestiaire lui rappelle d'ailleurs sa propre saison recrue, en 2001, lorsqu'il évoluait pour les Blue Bombers de Winnipeg.

«Nous avions une fiche de 14-4. Nous avions le joueur par excellence, le quart-arrière Khari Jones. Nous avions beaucoup de bons joueurs, mais nous avons perdu le championnat contre une équipe [les Stampeders de Calgary] qui avait une fiche de 8-10. C'est pour ça que lorsque la journée du match arrive, il faut travailler de façon unie», s'est-il souvenu.

Bruce estime d'autre part que c'est justement en faisant bénéficier les plus jeunes de leur savoir que les vétérans pourront les aider à prendre leur envol.

«On peut transformer ces recrues en joueurs étoiles, comme on le voit avec Edem. Vous voyez aussi une étoile potentielle en Duron Carter. Nous avons de jeunes vedettes dans toutes les facettes du jeu. Même chez les entraîneurs.»

Il n'a cependant pas voulu dire s'il s'attendait à ce que les Tiger-Cats cherchent à tirer profit du manque d'expérience de certains joueurs, dimanche.

«Si on s'occupe de nos affaires, qu'on soit une recrue ou un vétéran, tout ira bien. Au final, nous devons quand même jouer notre match. Je ne crois pas que Jim Popp enverra sur le terrain quelqu'un qui ne sait pas ce qu'il fait.»