Si Troy Smith avait hâte de vivre son premier départ dans la Ligue canadienne de football (LCF), parions qu'il ne s'attendait pas à ce qu'il survienne à un moment aussi déterminant pour l'avenir de son équipe cette saison.

Car à moins d'un revirement de dernière minute, c'est lui que les Alouettes enverront dans la mêlée pour affronter les Tiger-Cats de Hamilton, dimanche après-midi (13 h) au stade Percival-Molson, dans le cadre du premier match d'une série aller-retour entre les deux formations. L'enjeu pour les Alouettes (6-9), faut-il le rappeler, est double.

Non seulement une victoire assurerait aux Alouettes une participation aux séries éliminatoires, mais elle leur permettrait aussi de s'approcher du deuxième rang de la division Est, détenu par ces mêmes Tiger-Cats (8-7), et de garder en vie le mince espoir de disputer un match éliminatoire à domicile.

Ainsi donc, Smith trouve-t-il intimidante cette pression supplémentaire?

«En ce qui me concerne, la position de quart-arrière se déroule dans un environnement sous pression. Nous devons littéralement jouer dans de très petits espaces. De cette manière, la pression peut créer un diamant ou elle peut faire sauter le tuyau. Nous faisons de bonnes choses ici, et on souhaite pouvoir ressortir avec un diamant dimanche», a imagé le numéro 3, lors de l'entraînement de jeudi.

En tout cas, Smith semblait en forme. Ses passes étaient vives, puissantes. À tel point, en fait, que ses receveurs ont parfois eu de la difficulté à les attraper.

«C'est pour ça que c'est important que les entraînements se déroulent à plein régime, de ne pas essayer de diminuer l'intensité, a souligné l'entraîneur-chef Jim Popp. C'est pour qu'ils s'habituent à cette vélocité. Je crois sincèrement qu'il a le bras le plus fort que nous ayons eu en 18 ans, depuis que nous sommes revenus ici, et que j'ai vu chez un quart-arrière.»

Oublier Winnipeg

Chose certaine, les Alouettes voudront aussi en profiter pour tourner la page sur leur gênante défaite subie contre les Blue Bombers de Winnipeg, le jour de l'Action de grâce.

Or, en théorie, le défi que représentent les Ti-Cats, qui ont remporté leurs deux derniers matchs, est passablement plus imposant que celui des pauvres Bombers. Ils sont en outre menés par le vétéran quart Henry Burris, qui domine largement la LCF pour les gains par la passe avec 4523 verges.

Selon le centre Luc Brodeur-Jourdain, les Oiseaux devraient avoir en mémoire le premier duel entre les deux clubs cette année, à Moncton le 21 septembre.

«On n'a pas su profiter des moments opportuns, mais somme toute, ç'a été quand même un match dans lequel on a mieux fait offensivement et où on avait très bien fait défensivement. C'est juste sur les unités spéciales que ç'avait été un peu plus difficile. Si on aborde le match de la même façon, je pense qu'on va avoir un match compétitif», a-t-il analysé.

«Nous avons besoin de gagner de façon constante et de battre les équipes que nous sommes censés vaincre, a renchéri Jim Popp. Nous voulons être l'équipe que tout le monde veut battre, comme nous l'avons été dans le passé. Nous devons revenir à ce niveau. Je ne suis pas heureux de notre position.»

Et puisqu'il s'agira du dernier match de la saison au stade Percival-Molson, les Als voudront sans doute en profiter pour offrir un bon spectacle à leurs fidèles partisans, qui n'ont certes pas été gâtés cette année.

«Ils en méritent une bonne, et ce serait bien de la leur donner», a convenu Brodeur-Jourdain.

Rappelons enfin que le receveur Brandon London et le demi Jerome Messam pourraient être laissés de côté demain. Bo Bowling et Tyrell Sutton les remplaceraient alors à leurs positions respectives.