Des chercheurs ont détecté chez des joueurs de football à la retraite une activité cérébrale inhabituelle qui serait liée aux chocs à répétition à la tête et pourrait avoir un effet sur leur capacité à organiser leur vie de tous les jours, selon une étude parue jeudi.

Les résultats de cette étude limitée par le nombre de cas examinés sont publiés dans la revue Scientific Reports du groupe Nature, alors que les commotions cérébrales sont devenues un fléau au football.

Des études précédentes avaient déjà montré que les joueurs de football à la retraite avaient un taux plus élevé de maladies neurodégénératives comme l'Alzheimer ou le Parkinson que le reste de la population et qu'ils développaient plus souvent des tendances dépressives et même suicidaires.

Réalisée sur 13 joueurs à la retraite et 60 volontaires en bonne santé, l'étude menée par le Dr Adam Hampshire, de l'Imperial College à Londres, a montré que les deux groupes soumis au même test neuropsychologique présentaient des résultats largement similaires, même si le second groupe avait un score un peu plus élevé que le premier.

Mais en observant tous les cerveaux par des techniques d'imagerie médicale, les chercheurs ont découvert chez les joueurs de football une «activité très inhabituelle» liée au nombre de commotions au cerveau subies pendant leur carrière.

«Les joueurs de la NFL présentaient quelques-unes des anomalies les plus marquées jamais rencontrées dans ma carrière», a commenté le Dr Hampshire avant d'estimer «très probable» que les dégâts cumulatifs causés par les coups reçus à la tête puissent aboutir «à des handicaps plus tard dans la vie».

«Les résultats de l'étude nous montrent qu'après une blessure, le cerveau humain peut activer de nouvelles zones pour assurer les tâches cognitives. Mais il est vraisemblable que dans des situations plus complexes, la plasticité du cerveau n'est plus suffisante pour compenser, et que dès lors le handicap devient apparent», ajoute-t-il.

Accusée d'avoir trop longtemps ignoré le problème et menacée par des plaintes impliquant des milliers d'ex-joueurs, la puissante NFL a lancé en mars dernier un programme de recherche sur les dommages au cerveau liés à la pratique du football.