Il en a été tellement question jusqu'ici cette saison qu'on a pratiquement l'impression d'entendre le même vieux disque tourner chaque fois qu'on en parle. Mais une fois de plus, la performance inégale de l'attaque des Alouettes soulève de nombreuses interrogations.

On en a eu une autre démonstration, dimanche dernier, lors du match contre les Argonauts de Toronto. Des 16 points inscrits par les Oiseaux en première demie, aucun ne provenait de l'unité offensive - un touché défensif de Geoff Tisdale à la suite d'un échappé des Argos, suivi de trois placements de Sean Whyte.

Soyons honnêtes, cependant: l'attaque des Als joue tout de même beaucoup mieux qu'en début d'année. N'empêche, elle commet encore de nombreux revirements, tant et si bien que les succès de l'équipe finissent par reposer en grande partie sur la défense, presque irréprochable jusqu'à présent.

«Jusqu'à la semaine dernière, je croyais qu'on progressait plutôt bien. C'est malheureux que nous soyons retombés dans notre syndrome du revirement», a justement déploré le coordonnateur offensif des Alouettes, Doug Berry, au terme de l'entraînement d'hier.

Pas besoin de ménager Marsh

On connaît déjà la part de responsabilité du quart-arrière Tanner Marsh - huit interceptions et deux échappés en trois matchs - dans le cadre de ce «syndrome». Berry refuse toutefois de lancer la pierre trop rapidement à la recrue.

«Tanner apprend à mesure qu'on avance. Il est jeune, il a besoin qu'on le corrige et il veut une correction sévère. Il n'a pas besoin qu'on le prenne par la main. Il a besoin de se faire rentrer dedans par un entraîneur. C'est le genre d'individu qu'il est.»

C'est peut-être pour cette raison qu'on a pu le voir reprendre vertement Marsh sur les lignes de côté à Toronto, il y a deux semaines, après que ce dernier eut lancé une autre interception.

«Je n'avais pas élevé la voix depuis le début du camp d'entraînement, alors lorsque c'est arrivé, il m'a écouté. La semaine dernière, ça n'aurait rien donné de recommencer. On revient à l'enseignement, on lui explique pourquoi il ne peut pas faire telle ou telle chose», fait savoir le coordonnateur.

Duron Carter s'illustre

Les nombreuses blessures chez les Alouettes cette année n'ont rien fait non plus pour aider la cause de l'attaque. Malgré cela, quelques joueurs ont profité des ouvertures ainsi créées dans l'alignement pour montrer de quel bois ils pouvaient se chauffer.

C'est notamment le cas de Duron Carter. Depuis qu'il a intégré la formation partante, le receveur éloigné de 22 ans a capté 8 passes pour des gains de 210 verges, en plus d'inscrire son premier touché en carrière la semaine dernière.

«J'aime réussir les gros jeux, que ce soit sur une longue passe ou en réussissant de longs gains. J'aime pouvoir être quelqu'un qui peut changer l'allure d'un match afin d'en faire une victoire», explique le sympathique jeune homme.

«Il a travaillé très fort et il est l'un de ceux qui fournissent le plus d'efforts durant les entraînements. Maintenant, ça lui rapporte», indique pour sa part l'entraîneur-chef Jim Popp.

En plus de ceux de ses entraîneurs chez les Alouettes, le numéro 89 peut profiter des conseils d'un coach bien spécial: son père, Cris Carter, légendaire receveur pour les Vikings dans les années 90. Craint-il cependant de devoir jouer toute sa vie dans l'ombre paternelle?

«Ça vient avec le nom. J'ai dû composer avec ça toute ma vie, alors c'est une chose à laquelle je m'attends», dit-il, serein.

Deux autres absents contre les Lions

Dans un autre ordre d'idées, Alan-Michael Cash ratera le match de dimanche contre les Lions de la Colombie-Britannique. Le plaqueur défensif a été opéré hier matin afin de retirer un fragment d'os de son coude. Scott Paxson le remplacera pendant son absence d'une durée indéterminée.

Le demi de coin Byron Parker devrait fort probablement rater lui aussi l'affrontement. Il souffre d'une légère déchirure au quadriceps.

Enfin, les Alouettes ont ajouté le receveur Roberto Wallace à leur équipe d'entraînement. L'ancien des Dolphins de Miami, âgé de 27 ans, a paraphé une entente de deux saisons.