Un peu plus et c'est un bon vieux pile ou face qui décidait de mon champion du Super Bowl. Ce n'est vraiment pas si simple de départager les 49ers de San Francisco et les Seahawks de Seattle.

On ne rit plus du tout de la division Ouest de la conférence Nationale. Une division où toutes les équipes ont terminé la saison de 2010 avec une fiche perdante, rappelons-le.

C'est sur la côte du Pacifique que se trouvent les deux meilleures équipes de la NFL, et vous aurez deviné qu'on ne parle pas des Raiders d'Oakland. À tout le moins, les 49ers et les Seahawks possèdent les deux équipes les plus complètes de la NFL. Ce n'est pas très compliqué, il n'y a aucune faiblesse, ni d'un côté ni de l'autre.

Même si elles faisaient déjà partie de la crème du football américain, les Niners et les Seahawks ont continué d'améliorer leur formation au cours de la saison morte. Au fait, les deux équipes rivales se sont livrées à une course aux armements. La preuve, trois heures après que les Seahawks eurent acquis Percy Harvin afin d'étoffer leur attaque, les 49ers ont conclu un échange afin d'obtenir Anquan Boldin.

En plus de Harvin, les Seahawks ont renforcé leur ligne défensive en embauchant les ailiers Cliff Avril et Michael Bennett. Ces deux chasseurs de quarts rendront le Legion of Boom encore plus dangereux. C'est le nouveau sobriquet de la tertiaire, dont les quatre membres réguliers (Richard Sherman, Brandon Browner, Earl Thomas et Kam Chancelor) ont le talent pour participer au Pro Bowl. Une tertiaire qui pourra maintenant compter sur Antoine Winfield, un vétéran de 36 ans qui est toujours productif et qui a 41 revirements à son actif.

Si les Seahawks ont sans contredit la meilleure tertiaire de la ligue, les 49ers ont clairement le meilleur groupe de secondeurs, qui est composé de Patrick Willis, Aldon Smith, NaVorro Bowman et Ahmad Brooks. Et c'est sans parler de l'excellent Justin Smith, qui joue un peu partout sur la première ligne.

Les défenses des Seahawks et des 49ers ont terminé première et deuxième pour les points accordés en 2012. C'est entre autres parce qu'elles sont aussi talentueuses et robustes que la rivalité entre les deux équipes devrait être la plus sanguinaire de la NFL au cours des prochaines années. Comme l'a été celle entre les Ravens de Baltimore et les Steelers de Pittsburgh au cours de la dernière décennie.

La nouvelle vague

La défense des Seahawks est plus forte contre la passe et celle des 49ers est plus étanche contre la course. Mais en attaque, les deux équipes se ressemblent drôlement.

Des lignes offensives qui dominent physiquement, des groupes de receveurs améliorés et des porteurs de ballon robustes en Marshawn Lynch et Frank Gore. Et les similitudes ne s'arrêtent pas là.

Parce qu'ils utilisent le jeu d'option à merveille, Colin Kaepernick et Russell Wilson font déjà partie des quarts les plus dangereux de la NFL. Ils sont tout aussi efficaces au sol que par la passe, et ont vite démontré qu'ils avaient les qualités de leader nécessaires au poste de quart.

Wilson et Kaepernick sont de la nouvelle vague de quarts, qui compte également Andrew Luck, Robert Griffin III et Cam Newton. La différence, c'est que ces trois derniers ont été de hauts choix au repêchage, alors que Kaepernick et Wilson ont été choisis dans les deuxième et troisième rondes. Ils ont donc pris la planète NFL par surprise en commençant leur carrière sur les chapeaux de roue.

Incapables de se blairer

Deux défenses de feu, deux attaques équilibrées et redoutables, deux jeunes quarts étoiles au style de jeu très similaire, et une seule division. Tout est en place pour une rivalité épique. Mais ce n'est pas tout, il y a les entraîneurs-chefs, aussi.

Pete Carroll et Jim Harbaugh ont de la difficulté à se sentir. Les deux hommes ne s'aimaient déjà pas lorsqu'ils dirigeaient les Trojans de USC (Carroll) et le Cardinal de Stanford (Harbaugh) dans la division Pac 10 de la NCAA. Émotifs comme ils sont, la situation risque davantage de s'envenimer que de s'améliorer.

Pourquoi les Seahawks, demandez-vous? Parce qu'en cette ère de parité, il est extrêmement ardu d'atteindre le Super Bowl deux années de suite. Et si Kyle Williams n'avait pas gaffé sur des retours de botté en finale de conférence, il y a deux ans, les Niners auraient probablement déjà participé aux deux derniers. C'est au tour des Seahawks.