Une juge fédérale a déclaré que la NFL et plus de 4500 ex-joueurs souhaitaient conclure une entente à l'amiable dans le dossier des poursuites relatives aux commotions cérébrales pour 765 millions $ US.

L'entente permettrait de financer les examens médicaux, les dédommagements associés aux commotions cérébrales et la recherche médicale.

Au moins 10 membres du Temple de la renommée du football professionnel, dont l'ex-porteur de ballon des Cowboys de Dallas Tony Dorsett, font partie des plaignants. Parmi eux se trouvent aussi le quart gagnant du Super Bowl Jim McMahon et la famille du secondeur étoile Junior Seau, qui s'est suicidé l'an dernier.

De nombreux ex-joueurs qui souffrent de problèmes neurologiques croient que leurs problèmes sont attribuables aux commotions cérébrales qu'ils ont encaissées sur le terrain. La poursuite accuse la ligue d'avoir caché les risques associés aux commotions cérébrales pendant des décennies afin de retourner les joueurs le plus rapidement possible au jeu et de protéger son image.

La NFL a nié ces accusations, et répété que la sécurité a toujours été sa principale priorité.

«Cette entente nous permet d'aider ceux qui en ont le plus besoin et de continuer nos démarches pour rendre le football plus sécuritaire pour les joueurs actuels et futurs, a dit par communiqué le vice-président exécutif de la NFL, Jeffrey Pash. Nous avons décidé qu'il était crucial de fournir plus d'aide aux joueurs et aux familles le méritant, plutôt que de passer plusieurs années devant les tribunaux et de dépenser des millions en conséquence.»

La juge de district américaine Anita Brody a annoncé jeudi, à Philadelphie, l'entente de principe. Elle doit encore approuver l'entente, qui survient après des mois de médiation ordonnée par la cour, à une date qui reste à déterminer.

Cette entente signifie que la NFL n'aura pas à diffuser des documents internes à propos de ce qu'elle connaissait, à l'époque, des problèmes neurologiques relatifs aux commotions cérébrales. Les avocats espéraient connaître, entre autres, comment fonctionnait le comité d'étude des traumatismes légers et des blessures au cerveau de la ligue - qui a été dirigé pendant plus d'une décennie par un rhumatologue.

En avril, l'avocat de la NFL Paul Clement avait demandé à Brody d'invalider les poursuites et de les envoyer en arbitrage tel que stipulé dans le contrat des joueurs. En se rapportant à la convention collective, il prétendait que chacune des équipes était responsable d'assurer la santé et la sécurité des joueurs, au même titre que l'Association des joueurs et les footballeurs eux-mêmes.

L'avocat des joueurs David Frederick a accusé la ligue d'avoir camouflé des études démontrant l'existence de liens entre les commotions cérébrales et les problèmes neurologiques pendant des décennies.

Depuis quelques années, plusieurs ex-joueurs de la NFL et d'autres athlètes qui ont souffert d'une commotion cérébrale ont reçu un diagnostic d'encéphalopathie traumatique chronique (ETC) après leur mort. Parmi eux se trouvent Seau et le principal plaignant dans le dossier, Ray Easterling, qui a déposé la première poursuite à Philadelphie en août 2011 avant de s'enlever la vie.

Environ un tiers des 12 000 ex-joueurs de la ligue ont ajouté leur nom à la pousuite depuis 2011. Parmi eux se trouvent quelques centaines de joueurs qui ont évolué à l'époque où il n'y avait pas de contrat de travail, et qui auraient en conséquence obtenu le droit de poursuivre la NFL.

Le synchronisme de l'entente permettra à la NFL de reléguer cet enjeu à l'arrière-plan, à l'aube d'une nouvelle saison qui se mettra en branle le 5 septembre.