En comptant les blessés et les membres de l'équipe de développement, il y a actuellement 63 joueurs chez les Alouettes. Il n'est donc pas étonnant que les opinions soient très variées dans l'équipe. Dans certains cas, elles sont même diamétralement opposées.

Prenez le match de ce soir, par exemple. Comme la plupart des observateurs, certains joueurs des Als estiment qu'ils doivent absolument vaincre les Eskimos d'Edmonton, au stade Percival-Molson (19 h 30), question de mettre un terme à leur série de trois défaites. D'autres sont plutôt d'avis que ce n'est qu'un match parmi tant d'autres et qu'il n'y a pas encore lieu de s'alarmer.

«Certaines personnes semblent croire que c'est un match sans lendemain. Mais en réalité, ce n'est que le cinquième de notre saison, et il nous en restera 13 à disputer après celui-là», a commenté l'ailier défensif John Bowman, hier.

Éric Deslauriers diffère complètement d'opinion. Notamment parce que les Oiseaux disputeront sept de leurs huit matchs suivants contre les Argonauts, les Roughriders ou les Lions, probablement les trois meilleures équipes du circuit.

«On connaît l'importance de ce match. Il sera essentiel de le commencer en force et de ne pas se tirer dans le pied. Nos trois unités devront s'assurer de bien exécuter le plan de match, mais c'est particulièrement vrai pour l'attaque. Il faudra absolument jouer avec un plus grand sentiment d'urgence», a estimé Deslauriers.

«Il y a effectivement plusieurs matchs difficiles qui approchent, mais je pense que c'est d'abord et avant tout parce qu'on a une fiche de 1-3 qu'il faut gagner demain (ce soir)», a ajouté le receveur québécois.

Comme les Alouettes, les Eskimos n'ont gagné qu'un seul de leurs quatre premiers matchs. Leurs trois défaites ont été par un écart moyen de 15 points et ils n'ont marqué que 72 points pour une faible moyenne de 18 par rencontre. Bref, les Moineaux devraient en toute logique gagner un premier match à domicile en 2013 - à condition d'éviter les erreurs coûteuses.

«La première chose qu'on doit s'assurer de faire, c'est de réduire le nombre de punitions dont on écope. Nos joueurs veulent parfois trop en faire. Ils doivent se concentrer sur leur travail, tout simplement», a rappelé l'entraîneur-chef Dan Hawkins.

Une victoire pour les entraîneurs?

Comme tout le monde, les joueurs des Alouettes ont entendu parler des rumeurs de congédiement de certains de leurs entraîneurs, dont Hawkins et le coordonnateur offensif Mike Miller.

«C'est sûr qu'on entend ce qui se dit, et on se demande parfois si c'est la vérité ou pas. Mais en tant qu'athlète professionnel, on doit faire abstraction de ce que racontent les médias», a dit Deslauriers.

Les joueurs veulent-ils gagner le match de ce soir encore plus afin de s'assurer que leurs entraîneurs ne perdent pas leur poste?

«On se concentre à retrouver le chemin de la victoire, c'est tout ce qu'on tente de faire. Les entraîneurs ont élaboré un excellent plan de match et c'est à nous de bien l'exécuter. On veut recommencer à gagner, point à la ligne», a répondu Anthony Calvillo.

«Pour être bien honnête, je ne joue pas pour un entraîneur. Je joue pour moi-même et pour l'organisation. Ce n'est pas pour démontrer qu'ils sont de bons entraîneurs ou parce qu'ils risquent de se faire congédier que je veux gagner. C'est parce qu'on a besoin d'une victoire au plus vite», a dit Deslauriers.

Certains vétérans se sont rencontrés afin de discuter de la situation actuelle de l'équipe au cours des derniers jours. «On se répète qu'il faut faire notre travail, peu importe le plan de match que les entraîneurs nous donnent», a expliqué Anthony Calvillo, qui participe par ailleurs très peu à l'élaboration des stratégies offensives des siens.

«Les entraîneurs choisissent la plupart des jeux, mais Doug Berry (le consultant sénior à l'entraîneur-chef) et Ryan Dinwiddie (l'entraîneur du contrôle de la qualité à l'attaque) sont impliqués dans le processus en raison de leur connaissance et de leur expérience dans la LCF», a précisé le quart-arrière.

Messam : un cas incertain

Jerome Messam n'a pas participé à léger entraînement de l'équipe, hier, et sa présence contre les Eskimos est incertaine. Fidèle à son habitude, Hawkins n'a pas voulu préciser la nature de la blessure de son imposant porteur de ballon.

Les Alouettes profiteront de leur semaine annuelle de congé à compter de demain, eux qui ne disputeront leur prochain match que le 8 août face aux Argonauts de Toronto, au stade Percival-Molson. Un congé qui devrait faire grand bien, a-t-on besoin de vous préciser.

«Ça nous permettra d'oublier tout ce qui s'est déroulé jusqu'à présent et de recommencer à zéro», a reconnu Deslauriers.