Brandon Whitaker est le premier à le reconnaître. Il ne joue pas à la hauteur de son talent par les temps qui courent.

Un peu à l'image du reste du club, le demi étoile des Alouettes semble chercher ses repères. Ses moyennes de 4 verges de gain par la course (117 en 29 tentatives) et de 5,2 verges par la passe (57 en 11 réceptions) sont là pour en témoigner.

En guise de comparaison, il avait terminé la saison dernière avec des gains moyens de 5,1 verges par la course et de 10,5 verges par la passe.

«Ce n'est pas assez bon», a tout de suite admis Whitaker en entrevue avec La Presse, hier après-midi, au terme de l'entraînement de l'équipe.

«J'essaie de prendre tout ça une semaine à la fois, de mieux me sentir et d'être plus confiant durant les entraînements. Je sens que je recommence à retrouver mon élan, et comme équipe, c'est ce que nous faisons aussi», a-t-il poursuivi.

Remarquez qu'avec la grave blessure qu'il a subie l'an dernier, lorsqu'il a dû être opéré après s'être déchiré le ligament croisé antérieur du genou droit, il ne fallait pas nécessairement s'attendre à le revoir au sommet de sa forme dès le premier match de la saison.

«Je ne suis pas encore tout à fait à 100 %, fait d'ailleurs savoir Whitaker. Je travaille encore sur quelques petits détails, mais je me sens bien sur le terrain. Ça s'en vient.»

Double défi

On peut également parler d'un double défi pour le no 2 des Oiseaux. Car il doit non seulement retrouver ses pleines capacités physiques le plus rapidement possible, mais encore le faire tout en s'intégrant au nouveau système offensif du club.

«Ce fut sans aucun doute un défi, mais c'en est un que j'accepte, affirme Whitaker. J'ai été mis au défi depuis que je suis ici et je sens que ça fait ressortir ce qu'il y a de meilleur en moi.»

À ce sujet, on remarque que le joueur de 27 ans est beaucoup moins appelé à capter les passes d'Anthony Calvillo cette année, sous la gouverne du coordonnateur à l'attaque Mike Miller, que pendant l'ère Marc Trestman.

«[Mike et moi] en avons parlé, indique-t-il. C'est lui qui mène le bal et peu importe les jeux qu'il choisit, nous devons les suivre. Je suis juste ici pour aider l'équipe à gagner, et peu importe ce que je dois faire pour l'aider, je vais le faire.»

«Chaque match est une saison»

En attendant, Whitaker et les autres membres de l'équipe se préparent à recevoir la visite des Eskimos d'Edmonton demain soir, moins d'une semaine après la défaite amère de samedi dernier contre les Stampeders de Calgary.

«Les gars devront être frais et dispos pour le prochain match, a prévenu Anthony Calvillo. Ils devront réaliser qu'ils doivent se reposer et se concentrer.»

«Il faut qu'on se concentre sur notre travail. Chaque joueur doit faire son travail», a pour sa part répété à plusieurs reprises l'entraîneur-chef Dan Hawkins.

Ce dernier n'avait d'ailleurs pas l'air dans son assiette, hier. Ses réponses étaient courtes et il parlait d'une voix presque inaudible lors de sa rencontre avec les médias.

Questionné à savoir à quel point le match contre les Eskimos était déterminant pour la suite de la saison, le pilote des Moineaux a essentiellement réitéré le même message qu'il livre depuis le début de l'année.

«Tous les matchs sont des Super Bowls ou des [finales de la] Coupe Grey, a-t-il martelé. Chaque match est une saison.»

Avec un dossier de 1-3, c'est certainement encore plus vrai.