Il n'y a même pas un mois d'écoulé à la saison régulière que Dan Hawkins doit déjà répondre à des questions concernant son avenir avec les Alouettes. Certains observateurs croient qu'il pourrait se faire mettre à la porte dès ce week-end si son équipe s'incline contre les Eskimos d'Edmonton, jeudi soir, au stade Percival-Molson.

«Il l'est à tous les matchs», a répondu Hawkins lorsque l'un de mes confrères lui a demandé s'il croyait que son emploi pourrait être en jeu contre les Eskimos. Comme il l'a fait à plusieurs reprises, Hawkins a éclaté d'un rire nerveux avant de répondre. Un peu inconfortable comme situation...

Les Alouettes ont-ils les reins assez solides afin de payer trois années de salaire à un entraîneur-chef pour cinq matchs de travail? Probablement pas, non.

Et même s'ils pouvaient se le permettre, il serait assez étonnant que Jim Popp fasse un tel geste aussi rapidement. Ce serait admettre qu'il a commis une grossière erreur en embauchant Hawkins. Le DG des Alouettes possède plusieurs belles qualités, mais de savoir accepter le blâme n'en a jamais fait partie.

Bien malin celui qui pourrait prédire ce qui se déroulera au cours de l'été. Une chose semble toutefois de plus en plus claire: Hawkins et le coordonnateur offensif du club, Mike Miller, ont nettement sous-estimé le calibre de la LCF, de même que l'importance des différences entre le jeu canadien et le jeu américain.

Dès le début du camp, Popp était insatisfait du déroulement des entraînements de l'équipe. Plusieurs joueurs offensifs, quant à eux, sont insatisfaits du livre de jeux de Miller, qui est d'ailleurs beaucoup plus en danger de perdre son poste que ne l'est Hawkins.

Miller n'arrive pas à s'ajuster pendant les matchs. Son répertoire de jeux n'est pas assez grand et n'augmente pas assez vite. Après avoir reçu les enseignements d'une tête de football comme Marc Trestman pendant cinq ans, Anthony Calvillo et les autres vétérans de l'attaque attendaient Miller de pied ferme. Sa marge de manoeuvre était mince dès le départ. Elle est maintenant presque inexistante.

Si quelqu'un doit payer pour les insuccès du club, vous pouvez miser que ce sera Miller. Son salaire est moins élevé que celui de Hawkins et, selon nos sources, son contrat est d'une durée de deux saisons seulement.

Mais avant d'en arriver là, les Als auront l'occasion de vaincre une équipe qui en arrache autant qu'eux, jeudi soir. Une victoire contre les Eskimos et les Alouettes pourront partir pour leur semaine de congé avec un peu de tranquillité.

S'ils subissent une quatrième défaite de suite, demandez-vous? Le congé risque d'être un peu plus mouvementé. Avec des matchs contre les Argonauts de Toronto, les Roughriders de la Saskatchewan et les Lions de la Colombie-Britannique qui pointent à l'horizon, les Als ne peuvent absolument pas se permettre de perdre à domicile contre une formation pleine de trous comme celle des Eskimos.