Jim Popp a souvent insisté pour dire que la composition du groupe d'adjoints qui seconderait le nouveau pilote des Alouettes était peut-être plus importante que l'identité de celui-ci. Mardi, on a constaté qu'il n'avait pas menti.

C'est une impressionnante équipe d'adjoints que Popp et le nouvel entraîneur-chef Dan Hawkins ont assemblée. Et contrairement à Hawkins, la plupart de ses adjoints possèdent beaucoup d'expérience dans la LCF ou la NFL.

Hawkins a lui-même fait remarquer que les Alouettes n'auraient pas à chercher très longtemps s'ils doivent le remplacer. Mike Miller, Doug Berry, et peut-être même Noel Thorpe, pourraient probablement faire le boulot.

La pression sera forte sur Hawkins, dès ses balbutiements au football à trois essais. Lui, Popp et Anthony Calvillo ont tous mentionné que les attentes ne changeraient pas à la suite du départ de Marc Trestman. Nouvel entraîneur-chef ou pas, les Als sont construits pour gagner dans l'immédiat, et c'est ce à quoi ils s'attendent.

On pourrait croire que la présence de Miller sera un peu inconfortable. Il était lui-même l'un des principaux candidats afin de succéder à Trestman. Pour le convaincre de s'amener à Montréal sans le poste d'entraîneur-chef, les Als lui en ont donné trois autres: adjoint à l'entraîneur-chef, coordonnateur offensif, et entraîneur des quarts-arrière.

«La situation a évolué et le processus a suivi son cours. J'ai parlé à Dan (Hawkins) à plusieurs reprises et j'ai énormément de respect pour lui. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'on est tous très francs et qu'il n'y a pas de gros égos parmi notre groupe», m'a raconté Miller, mardi.

Originaire de Pittsburgh, Miller a fait ses classes avec Bill Cowher et les Steelers avant de suivre le coordonnateur offensif de l'époque, Mike Mularkey, lorsque celui-ci a obtenu le poste d'entraîneur-chef chez les Bills de Buffalo. Depuis 2007, Miller était à l'emploi des Cardinals de l'Arizona, dont les deux dernières saisons à titre de coordonnateur offensif. Bref, si ça ne fonctionne pas avec Hawkins, son successeur n'est pas très loin...

Mais pour l'instant, le travail de Miller sera de diriger l'attaque. Après avoir composé avec des quarts médiocres et des lignes offensives pleines de trous chez les Cards, ce sera tout le contraire avec sa nouvelle équipe. Calvillo est le quart le plus prolifique de l'histoire et la ligne devant lui est l'une des unités les plus constantes de la LCF.

«Je n'aime pas faire des comparaisons, mais je suis très excité. Anthony semble être une très bonne personne en plus d'exceller sur le terrain, et les joueurs de la ligne offensive semblent tous très travaillants», a dit Miller, qui n'a pas voulu dévoiler le genre de système de jeu qu'il privilégiera.

«Je veux une attaque intelligente, rapide et physique. Notre style de jeu dépendra de l'adversaire et des circonstances. On va s'ajuster à Anthony et non l'inverse. C'est d'ailleurs ce qu'on a fait avec Kurt Warner en Arizona, il y a quelques années.»

La présence de Berry, un vieux routier de la LCF qui agira à titre de conseiller du côté offensif, devrait par ailleurs être fort salutaire pour Miller et Hawkins.

Retour au «4-3»

Même s'il a été embauché en décembre, le coordonnateur défensif Noel Thorpe ne savait pas si Hawkins le garderait en poste. «On a développé une très bonne chimie rapidement et on recherche les mêmes choses sur le plan défensif», a toutefois raconté Thorpe.

Après avoir utilisé une défense «3-4» en 2012, les Als reviendront au «4-3» la saison prochaine, a confirmé ce dernier. Ça fera sûrement le bonheur de John Bowman, qui n'a jamais semblé confortable dans un 3-4. L'organisation devra par contre trouver un autre ailier défensif capable de presser le quart afin de faciliter son travail.

Thorpe retrouvera un ancien complice en Mark Nelson, qui sera le responsable des secondeurs. Les deux hommes ont travaillé ensemble chez les Eskimos d'Edmonton, il y a quelques années. Nelson était le coordonnateur défensif des Eskimos, l'an dernier, et celui des Blue Bombers de Winnipeg, en 2009.

Le doyen du personnel d'entraîneurs sera le Québécois Jean-Marc Edmé, qui demeurera le responsable du contrôle de la qualité en défense. Avec l'équipe depuis plusieurs années, Edmé est également engagé dans les opérations football, et pourrait d'ailleurs être un candidat intéressant au poste d'adjoint au directeur général (voir la chronique de mon collègue François Gagnon).

Un ancien des Colts

Ray Rychleski sera le nouveau coordonnateur des unités spéciales, lui qui a occupé les mêmes fonctions avec les Colts d'Indianapolis de 2009 à 2011. Il a aussi passé 28 saisons dans la NCAA.

Rychleski aura du pain sur la planche puisque les unités spéciales représentent l'une des faiblesses des Alouettes depuis deux ou trois ans. Certains membres de l'organisation n'étaient pas trop déçus du départ d'Andy Bischoff, qui a suivi Trestman à Chicago...

En somme, Hawkins n'est peut-être pas un stratège du calibre de Trestman, mais il est probablement mieux entouré que ne l'était ce dernier lors de ses deux dernières saisons à Montréal. Et ça, Popp y tenait mordicus. L'époque où l'entraîneur-chef décidait et contrôlait tout est révolue.

Photo archives AP

Mike Miller, adjoint à l'entraîneur-chef, était lui-même l'un des principaux candidats afin de succéder à Marc Trestman.