Le record qui, selon plusieurs, ne serait jamais battu se trouve là, tout juste devant lui. Adrian Peterson le sait.

Ses jambes puissantes lui ont permis de récolter les verges à un rythme effarant depuis deux mois, ce qui lui permet maintenant de lorgner la marque de verges au sol en une saison qui appartient à Eric Dickerson. Et il compte réussir, animé par la même détermination qui lui a permis de se remettre d'une grave blessure au genou en moins de neuf mois.

Peterson poursuit donc sa quête et l'entraîneur des Vikings du Minnesota Leslie Frazier est à l'aise avec la situation. Il sait que même si le record est important aux yeux de son porteur de ballon, accéder aux séries l'est encore plus.

Et, dans les faits, sans doute que les deux vont de pair.

À l'approche des deux derniers matchs du calendrier régulier, Peterson se trouve à 294 verges du record de 2105 verges que Dickerson a établi en 1984, tandis que les Vikings (8-6) ont quasi assurément besoin de victoires contre Houston et Green Bay pour assurer leur place en séries.

Avec tout ça en tête, Frazier a discuté avec Peterson, lundi, pour s'assurer qu'il reste concentré sur les bonnes choses.

«Le record, ce serait fantastique, a commenté Frazier, une journée après que les Vikings eurent signé la victoire à St. Louis pour rester dans la course pour une place en séries. Mais la chose la plus importante, c'est de gagner le match à Houston. Et le fait que (Peterson) y tienne aussi, cela va déteindre sur les autres joueurs de l'équipe. Il veut vraiment se concentrer sur la victoire, encore plus que le record.»

Peterson n'a pas rencontré les médias, lundi, après avoir amassé 212 verges avec un touché dans le gain de 36-24 contre les Rams, mais il a déclaré après la rencontre qu'il sait comment dresser la liste de ses priorités lorsqu'il est confronté à deux objectifs.

«Je n'en fais pas une fixation, même si ça me trotte dans la tête, a dit Peterson du record. Je veux laisser les choses se développer d'elles-même. Par exemple, lors du match (de dimanche), j'aurais pu amasser 300 verges, mais ce n'était pas écrit dans le ciel. Nous avons récolté la victoire, nous nous sommes approchés (d'une place en séries). Nous allons de l'avant.»

De dire que Peterson est «seulement» à 294 verges du record de Dickerson avec deux matchs à jouer est remarquable en soi. Le football a évolué depuis l'époque de Dickerson, alors qu'on a aujourd'hui droit à un sport centré autour du quart-arrière, où les demis offensifs sont chanceux lorsqu'ils obtiennent une douzaine de portées dans un match, juste pour garder la défensive adverse en déséquilibre.

C'est peut-être pourquoi Dickerson était relativement confiant que sa marque tiendrait. Dans cinq de six premières saisons de Dickerson, il a eu droit à au moins 379 portées avec les Rams de Los Angeles et les Colts d'Indianapolis. Le sommet en carrière de Peterson au chapitre des courses est de 363, en 2008. Il en a 289 jusqu'ici cette saison.

Les Vikings jouent comme à l'époque où les demis à l'attaque étaient les rois. Ils aiment se fier à Peterson en tant que première, deuxième et troisième option, et il a livré la marchandise même quand les défensives adverses ont surchargé la ligne de mêlée dans l'espoir de le stopper.

Il a franchi le cap des 200 verges à deux reprises au cours des trois dernières semaines, il récolte plus de 164 verges par match en moyenne depuis huit rencontres et il a conservé une moyenne par portée (6,3) supérieure à celle de Christian Ponder par tentative de passe (5,95).