Quelques minutes après avoir reçu le titre du joueur par excellence au gala de la LCF, jeudi soir, Chad Owens discutait en coulisses avec un autre joueur qui a souvent fait bondir les partisans des Argonauts de leur siège. Mike «pinball» Clemons et Owens souriaient à pleines dents en jasant.

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Clemons est toujours souriant, mais il l'était encore plus que d'habitude. Peu d'hommes ont eu un plus grand impact que le sien dans l'histoire des Argonauts, il est donc normal qu'il jubile en voyant l'organisation renouer avec le succès après un passage à vide de plusieurs années. Owens, lui, s'apprête à mettre la dernière touche à une saison phénoménale.

«J'ai vécu des choses incroyables sur le plan professionnel par le passé, notamment lorsque j'ai été repêché dans la NFL (par les Jaguars de Jacksonville en 2005). Ma première saison à Toronto en 2010 a été très bonne, mais celle-ci est la plus satisfaisante. Je la savoure pleinement après tout ce que j'ai dû surmonter», a dit Owens cette semaine.

Originaire d'Hawaii, Owens n'a même pas reçu d'invitation ou de bourse d'études avant de se joindre à l'équipe de football de l'Université d'Hawaii, qui était alors dirigée par June Jones, un ancien entraîneur-chef des Falcons d'Atlanta. Sa taille (5'8) était un autre obstacle. Puis, en 2008, Owens s'est déchiré un genou.

«Les gens qui quittent l'île (Hawaii) sont rares. Les chances d'accomplir ce que je viens de réaliser étaient très faibles pour plusieurs raisons. Pour être honnête, lorsque je me suis blessé en 2008, je n'aurais pu envisager que les choses se dérouleraient de cette façon.»

Différend salarial

Les Alouettes non plus. Parce qu'il n'a pas voulu accepter une diminution salariale (entre 10 000 $ et 20 000 $ selon différentes sources), Owens a été échangé aux Argonauts après le camp d'entraînement de 2010.

«Ma famille et moi vivions des moments difficiles financièrement à cette époque. On arrivait à boucler notre budget de peine et de misère, alors une baisse de salaire était impossible à accepter pour moi», a raconté Owens.

Mais cessons de parler du bref séjour d'Owens avec les Als. C'est à Toronto qu'il est devenu le joueur que l'on connaît. Et c'est avec les Argos qu'il est devenu l'une des grandes vedettes du circuit canadien, d'abord à titre de spécialiste des retours de bottés, puis dans le rôle de receveur.

Owens récolte une bonne partie de ses verges après l'attrapé, mais il est tout de même un receveur grandement amélioré par rapport aux dernières années. Sinon, il n'aurait pas établi une nouvelle marque pour le nombre de verges au total (3863). Clemons détenait le record auparavant, en ayant totalisé 3840 verges en 1997.

Un retour dans la NFL?

Il y a de plus en plus de joueurs qui parviennent à se tailler des postes réguliers dans la NFL après un passage au nord de la frontière. On n'a qu'à penser à Cameron Wake, à Andrew Hawkins ou à Jerrell Freeman. Owens sera-t-il le prochain?

«Je préfère ne pas parler de ça pour l'instant», s'est contenté de dire Owens, qui a ensuite professé son amour pour la LCF. «Ce jeu et cette ligue occupent de plus en plus de place dans mon coeur.»

Le joueur par excellence de la Ligue canadienne arrive de très loin. Voudrait-il vraiment repartir à zéro dans la NFL et quitter la LCF alors qu'il s'est hissé au sommet de la montagne? À 30 ans?

Entouré de sa femme et de leurs trois enfants, Owens était radieux au gala de la LCF. Aux anges. Le «Flyin' Hawaiian» a démontré à maintes reprises qu'il était capable de surmonter les obstacles et les épreuves qui se dressaient devant lui, mais certains risques valent le coup plus que d'autres.