Ça ne va pas très bien chez les Bears de Chicago, et ce n'est pas parce que le quart Jay Cutler bougonne ou que le receveur Brandon Marshall fait le con dans des boîtes de nuit. Ça va mal parce que la ligne offensive joue comme une bande d'amateurs.

Lorsque vos deux meilleurs quarts-arrière tombent au combat en raison d'une commotion cérébrale (Cutler) et d'une blessure aux côtes (Jason Campbell), il y a fort à parier que la ligne devant ne joue pas particulièrement bien. Les Bears (7-3) ont d'ailleurs accordé 34 sacs en 10 matchs, le deuxième pire rendement de la NFL.

C'est un problème qui ne date pas d'hier à Chicago. Or, les Bears ont tenté de le régler en procédant à quelques changements cette semaine. Premier choix du club en 2011, Gabe Carimi a été remplacé par le vétéran Jonathan Scott au poste de bloqueur du côté droit. Le garde Chilo Rachal aurait quant à lui quitté l'équipe pour des raisons personnelles et sera remplacé par Chris Spencer.

C'est sans parler du bloqueur à gauche, J'Marcus Webb, qui continue d'en arracher. Webb est ce joueur qui s'est fait pousser par Cutler comme s'il était du bétail au début de la saison. Le quart-arrière avait étalé sa grande classe une fois de plus.

Gardien de prison

Cutler possède autant de charisme qu'un gardien de prison, mais sans lui, les Bears ne gagnent pas. Après le fiasco de l'année dernière avec Caleb Hanie, l'organisation croyait avoir réglé son problème de réserviste en embauchant Jason Campbell, mais ce n'est pas le cas du tout. Derrière la ligne des Bears, le manque de mobilité du vétéran quart est un sérieux handicap.

Heureusement pour l'entraîneur Lovie Smith et son équipe, Cutler a repris l'entraînement au cours des derniers jours. Il devra se soumettre à des tests neurologiques, aujourd'hui, et si tout se déroule bien, il devrait être en mesure d'affronter les Vikings du Minnesota, demain.

La ligne offensive et les quarts méritent une bonne part du blâme, mais on ne peut pas dire que le groupe de receveurs est très aidant. Marshall n'a jamais mieux joué, mais Edgar Bennett et Devin Hester déçoivent avec seulement 18 attrapés chacun. Repêchée en deuxième ronde, la recrue Alshon Jeffery a raté quatre matchs en raison d'une blessure à un genou. Il a été opéré cette semaine et ne reviendra pas au jeu avant au moins deux semaines. Bennett et Hester devront donc se mettre en marche, d'autant plus qu'il n'y a aucune menace chez les ailiers rapprochés.

Des joueurs vieillissants

Grâce au brio de leur défense, qui a marqué sept touchés, les Bears sont parvenus à gagner sept de leurs huit premiers matchs. Ils ont toutefois perdu leurs deux derniers, et compte tenu de l'âge de certains de ses meilleurs joueurs, c'est à se demander si la défense sera capable d'être aussi performante durant la dernière ligne droite.

Brian Urlacher a 34 ans et dispute la dernière année de son contrat; Lance Briggs est toujours aussi bon, mais a fêté ses 32 ans, il y a deux semaines; Charles Tillman est âgé de 31 ans, et Julius Peppers en aura 33 ans, en janvier. Ces quatre joueurs ont peut-être quelques autres bonnes saisons devant eux, mais il commence à se faire tard.

Il serait dommage que les efforts de la défense soient gaspillés par l'incapacité de l'attaque à faire le travail. Un scénario qui est loin d'être inhabituel à Chicago, n'est-ce pas?

Comme toutes les équipes, les Bears auront de bien meilleures chances de connaître du succès en janvier s'ils terminent au sommet de leur division. C'était très bien parti, mais en plus de leurs propres ennuis, les Bears doivent maintenant s'inquiéter des Packers de Green Bay (7-3), qui viennent d'en gagner cinq de suite. Le match du 16 décembre entre les deux équipes au Soldier Field risque fort d'être déterminant.

Mais avant de penser à leurs grands rivaux du Wisconsin, les Bears ont beaucoup de boulot devant eux, à commencer par le match de demain contre les étonnants Vikings du Minnesota. Ce serait déjà un bon début si l'ailier défensif Jared Allen ne termine pas son après-midi avec cinq sacs du quart.