Eli Manning n'a jamais sali son uniforme et Ben Roethlisberger n'est jamais tombé contre les Eagles, ces deux dernières semaines. Jouer au poste de quart semble donc un métier plutôt sécuritaire quand on affronte l'équipe de Philadelphie.

Les Eagles (3-2) n'amassent plus les sacs du quart comme ils le faisaient jadis, mais ils obtiennent des résultats là où ça compte: au tableau indicateur.

«L'essentiel pour notre défensive, ce ne sont pas les statistiques, les sacs ou essayer d'accorder moins de 17 points - ce n'est rien de cela, a commenté le coordonnateur de la défensive Juan Castillo. L'essentiel pour nous, c'est d'aller chercher la victoire, peu importe le contexte.»

Les Eagles n'ont réussi que sept plaqués du quart derrière la ligne de mêlée en cinq matchs. Seulement trois équipes ont fait pire jusqu'ici. C'est là une baisse de régime importante au sein d'une défensive qui a terminé à égalité au premier rang à ce chapitre dans la NFL, l'an dernier, avec 50 sacs.

Manning n'a même pas été plaqué dans la victoire de 19-17 des Eagles contre les Giants de New York, le 30 novembre. Roethlisberger a eu amplement de temps pour lancer, surtout lors de la dernière poussée des siens, et il n'a subi aucun sac dans la défaite de 16-14 aux mains des Steelers de Pittsburgh, dimanche dernier.

Les Eagles n'ont enregistré aucun sac au cours des neuf derniers quarts de jeu. À ce rythme, ils n'en récolteront que 22 cette saison, ce qui serait le pire total dans l'histoire de la concession.

Malgré tout, les Eagles font le boulot en défensive. Ils sont huitièmes pour les verges totales accordées (307,2 par match) et 10e pour les points cédés (19,8). À ce stade-ci l'an dernier ils avaient 16 sacs, mais ils étaient 15e pour les verges (352,0) et 28e pour les points alloués (26,4). Ils occupaient le dernier rang de leur section avec une fiche de 1-4.

«Il s'agit d'empêcher l'adversaire de se rendre dans la zone des buts, a noté le secondeur intérieur DeMeco Ryans. C'est ce qui est le plus important: ne pas accorder de touchés, contenir l'adversaire. S'ils sont profondément dans notre zone, il faut les limiter à trois points si possible. Le but de ce sport, c'est de gagner. C'est la seule chose qui nous importe. Les sacs, le blitz et tout ça, ça m'importe peu. Tant et aussi longtemps que nous marquons plus de points que l'autre équipe, c'est tout ce qui compte.»

Jason Babin a totalisé 18 sacs l'an dernier et l'ailier défensif Trent Cole en a ajouté 11. À eux deux, ils n'en ont que quatre jusqu'ici. Ils en avaient 11 après cinq semaines de jeu en 2011.

Le phémomène s'explique en partie par l'approche des adversaires, qui ont décidé d'accorder une protection maximale à leur quart face à la ligne défensive des Eagles. Même quand ceux-ci ne tentent pas le blitz, les équipes utilisent sept ou huit bloqueurs et surveillent les ailiers de près.

«C'est difficile, mais cela ne va pas nous détourner de notre objectif, a indiqué Cole. Nous allons nous battre. Peu importe si je dois affronter deux joueurs tout au long du match. Nous voulons gagner le match et nous allons lutter le plus fort possible.»

En revanche, cette protection maximale force l'attaque adverse à réduire le nombre de receveurs qu'elle envoie courir des tracés. Leur récolte de verges en souffre. Les Eagles sont neuvièmes contre la passe, ayant accordé 206,8 verges par match dans les airs.

«Ils rendent en quelque sorte hommage à notre ligne défensive en nous accordant une protection anti-blitz, a souligné l'entraîneur-chef Andy Reid. Ils gardent un ailier rapproché tout près, parfois deux, ou combinent un ailier rapproché avec un demi offensif. Il y a certaines choses que vous pouvez faire pour essayer de donner l'avantage à l'un de vos joueurs de ligne en situation à un contre un.»