LeBron James a gagné son premier championnat dans l'uniforme du Heat plutôt que dans celui des Cavaliers. Le dernier titre des Indians remonte à 64 ans. Mais la plus grande source de souffrance des amateurs de sport de Cleveland - et Dieu sait qu'ils souffrent -, c'est le club de football.

De 1933 à 1969, seuls les Giants ont participé à la finale de la NFL plus souvent que les Browns, qui l'ont remportée quatre fois et perdue sept autres. Il y avait moins d'équipes qu'aujourd'hui, certes, mais 11 matchs de championnat, c'était suffisant pour que l'étiquette d'équipe gagnante soit apposée aux Browns.

Paul Brown, Otto Graham, Marion Motley, et bien sûr, Jim Brown, ont tous marqué la riche histoire des Browns. Avec le recul, même l'époque où Bernie Kosar et les Browns s'inclinaient contre John Elway et les Broncos en finale de conférence a été un succès. Mais depuis ce temps...

Par où commencer? Au début des années 90, tiens. Plus précisément en 1991, l'année où les Browns ont eu la brillante idée d'embaucher un jeune entraîneur du nom de Bill Belichick. Responsable de la défense, Belichick venait de permettre aux Giants de remporter leur deuxième Super Bowl en cinq ans grâce à un plan de match qui a été immortalisé au Temple de la renommée, à Canton.

Les Browns avaient vu juste, mais une décennie trop tôt. Belichick est renfrogné depuis qu'il dirige les Patriots, mais l'était deux fois plus chez les Browns. Les médias de Cleveland l'ont pris en grippe, et il a été remercié au bout de cinq saisons (fiche de 36-44).

Personne n'a pleuré le départ de Belichick, une nouvelle qui est vite devenue secondaire. C'est plutôt Art Modell qui a retenu toute l'attention après la dernière saison de Belichick, en 1995. Insatisfait du Cleveland Municipal Stadium, le propriétaire a décidé qu'il déménageait les Browns à Baltimore.

La NFL a ressuscité les Browns en 1998, mais le mal était fait. Menés par Ray Lewis, les Ravens ont gagné le Super Bowl à leur cinquième saison et forment l'une des équipes de pointe depuis 15 ans. Les Browns, eux, ont dû repartir à zéro. Et plus d'une fois...

Des décisions douteuses

Depuis leur retour, les Browns ont eu six entraîneurs. Ils ont tellement loupé de choix de première ronde qu'on ne les compte même plus. Choisis au tout premier rang des repêchages de 1999 et 2000, Tim Couch et Courtney Brown ont fait piètre figure, et plusieurs autres ont beaucoup déçu, dont Gerard Warren, William Green, Braylon Edwards et Brady Quinn.

Le résultat de cette mauvaise gestion: fiche de 68-144 en saison régulière depuis 1999, et un seul match de séries, une défaite contre les Steelers, ennemis jurés des Browns.

Certains observateurs croyaient que l'arrivée de Mike Holmgren, en 2010, changerait les choses, mais ce n'est pas le cas. Les Browns sont l'une des deux équipes qui n'ont toujours pas gagné cette saison.

À la décharge de Holmgren, les Browns forment l'équipe la plus jeune de la ligue, selon le NFL Network. L'arrivée de Brandon Weeden en avril a toutefois fait augmenter la moyenne d'âge...

Choix de première ronde, Weeden, 29 ans, est déjà plus vieux que 18 des 31 autres quarts partants du circuit. Curieuse décision, surtout lorsqu'on considère que Colt McCoy a été repêché en 3e ronde, deux ans plus tôt.

Avant de choisir Weeden, les Browns - qui détenaient deux choix de première ronde - ont sacrifié trois choix afin de monter d'un seul rang parce qu'ils voulaient s'assurer les services de Trent Richardson. À une époque où la valeur des demis offensifs n'a jamais été aussi faible, c'est une autre décision discutable, même si Richardson est très bon.

À titre d'exemple, Alfred Morris, qui a été choisi 170 rangs après Richardson, a récolté 154 verges au sol de plus que celui-ci.

Weeden et Richardson permettront-ils aux Browns de renouer avec leur succès de jadis? La patience de leurs partisans sera-t-elle enfin récompensée? Disons que ce n'est pas très bien parti.

Au moins, comme le chantait Huey Lewis dans les années 80, Cleveland est la Mecque du rock. C'est là qu'est situé le Temple de la renommée du rock'n'roll. Mais les bonnes gens de Cleveland échangeraient volontiers une visite au musée contre quelques victoires de leurs Browns.

Les choix de Miguel Bujold

Notre pool de la NFL est de retour cette année sur LaPresse.ca. Pour faire vos choix, vous devez attribuer une valeur (de 1 à 16) à chaque match, selon votre niveau de confiance. Plus une victoire vous semble évidente, plus vous devez accoler une valeur élevée à cette rencontre. Chaque bon choix (victoire) rapporte la valeur choisie. Chaque semaine, notre expert Miguel Bujold vous propose ses choix pour les matchs du week-end.

Calendrier du week-end

Jeudi 20 h 30

Arizona c. St. Louis                                        Arizona 2

Dimanche 13 h

Miami c. Cincinnati                                        Cincinnati 4

Green Bay c. Indianapolis                             Green Bay 9

Baltimore c. Kansas City                               Baltimore 7

Cleveland c. Giants de NY                            Giants de NY 11

Philadelphie c. Pittsburgh                              Pittsburgh 8

Atlanta c. Washington                                   Atlanta 1

Dimanche 16 h 15

Seattle c. Caroline                                         Seattle 3

Chicago c. Jacksonville                                 Chicago 13

Tennessee c. Minnesota                               Minnesota 5

Denver c. Nouvelle-Angleterre                      Nouvelle-Angleterre 6

Buffalo c. San Francisco                               San Francisco 12

Dimanche 20 h 20

San Diego c. La Nouvelle-Orléans               La Nouvelle-Orléans 10

Lundi 20 h 30

Houston c. Jets de NY                                 Houston 14

Résultats de Miguel

La semaine dernière: 11-4, 93 points

Total de la saison: 42-21, 346 points