Il y avait une ambiance d'enterrement, mardi, au Stade olympique. Les Alouettes venaient d'apprendre que la saison de Brandon Whitaker est terminée et que Brian Bratton ne reviendra pas au jeu avant plusieurs semaines.

Les deux joueurs se sont blessés contre les Roughriders de la Saskatchewan, dimanche. Dans les deux cas, les nouvelles sont pires qu'on ne l'avait d'abord anticipé: Whitaker a subi une déchirure du ligament croisé antérieur du genou droit, alors que Bratton a été victime d'une hyper-extension du genou droit.

«Je suis un peu abattu à l'heure actuelle. Je vais m'ennuyer de la camaraderie avec mes coéquipiers et d'aller au combat avec eux. Ça fait longtemps qu'on travaille fort afin d'arriver à ce stade de la saison, alors c'est très frustrant. Je dois toutefois rester positif et m'assurer d'être de retour l'an prochain», a déclaré Whitaker.

Le porteur de ballon sera opéré lorsque l'enflure diminuera. La période de réadaptation pour ce type de blessure dure normalement de six à huit mois.

«Mon ardeur au travail est une source de fierté, je vais donc tout faire pour revenir au jeu plus tôt. La saison morte sera éprouvante physiquement et mentalement, mais je m'y prépare.»

C'est évidemment une lourde perte pour les Oiseaux. Whitaker a inscrit neuf touchés, deux fois plus que n'importe quel autre joueur de l'équipe, et a récolté 631 verges au sol. Seul S.J. Green totalise plus d'attrapés que les 49 de Whitaker.

«Normalement, le demi est la troisième ou la quatrième option d'un jeu de passe, mais ce n'était pas le cas avec lui. On voulait qu'il ait possession du ballon le plus souvent possible, a noté Anthony Calvillo. Il est un morceau très important de notre attaque, et on va s'en ennuyer.»

Comme tous les autres membres du club qui ont rencontré les médias mardi, Marc Trestman cachait mal sa déception. «C'est une situation très émotive, car il a tellement contribué à notre équipe. Victor Anderson a toutefois démontré qu'il pouvait faire le travail», a affirmé l'entraîneur-chef.

«Les blessures font partie du jeu, mais c'est difficile parce qu'on voit de quelle façon ils travaillent chaque jour. Ce sont deux très bons joueurs, et des personnes dépourvues d'égoïsme. C'est ce qui rend ça si difficile», a ajouté Trestman.

Le poste à Anderson

Jim Popp a confirmé que l'organisation embaucherait probablement un demi offensif au cours des prochains jours, mais que celui-ci serait un réserviste de Victor Anderson.

«On a contacté quelques joueurs, mais il faudra maintenant voir s'ils accepteront le rôle qu'on leur propose. Deux d'entre eux s'entraîneront avec nous et subiront des examens médicaux, prochainement», a précisé le directeur général.

Popp a indiqué qu'une autre option pourrait être de retirer le nom de Noel Devine de la liste des blessés pour un minimum de neuf matchs.

D'une façon ou de l'autre, le poste de partant est dorénavant celui d'Anderson. Le joueur de première année a été impressionnant lorsqu'il a été utilisé, notamment en amassant 102 verges en 18 courses lors de son seul départ de la saison, le 17 août à Edmonton.

«Victor est un très bon demi et je suis convaincu qu'il connaîtra du succès. Je pense que la transition se fera sans heurt. Avec plus de temps de jeu et d'entraînement, il ne fera que s'améliorer», a estimé Whitaker.

«Je dois continuer d'étudier notre livre de jeux et de regarder des enregistrements de matchs», a rappelé Anderson, qui réalise pleinement qu'il a de très grosses chaussures à remplir.

«Brandon est le meilleur demi de cette ligue, selon moi. Il travaille tellement fort lors des entraînements qu'il pousse les autres demis de l'équipe à se surpasser. On doit poursuivre le travail pour lui», a dit Anderson.

Bratton est secoué

Popp a indiqué qu'il était possible que le nom de Bratton soit inscrit sur la liste des blessés pour neuf matchs. Les Alouettes pourront toutefois retirer deux joueurs de cette liste plus tôt que prévu, comme le stipule le règlement de la LCF. Même s'il devrait jouer à nouveau en 2012, Bratton semblait encore plus secoué que Whitaker.

«Il n'y a aucun mot pour expliquer comment je me sens. Je veux seulement aider l'équipe, et je ne peux pas le faire. C'est extrêmement difficile. C'est une semaine difficile pour toute l'équipe.»

C'est Luc Brodeur-Jourdain qui a le mieux résumé la situation. «Comme le répètent nos entraîneurs, on aime tous le football, mais le football n'aime personne.»