Les Alouettes n'affronteront pas seulement les champions en titre et ce qui demeure probablement l'équipe à vaincre du circuit samedi après-midi (16 h), à Vancouver. Parmi les huit équipes de la LCF, les Lions de la Colombie-Britannique sont également ceux qui accordent le plus d'importance au facteur canadien.

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Les Lions, c'est un peu l'équipe du Canada, en ce sens que la plupart de leurs postes clés sont occupés par des Canadiens. C'est le cas du directeur général Wally Buono, de l'entraîneur-chef Mike Benevides et du coordonnateur offensif Jacques Chapdelaine. Plusieurs autres assistants du club sont également originaires du pays.

«Ils misent davantage sur des Canadiens que les autres équipes, et c'est grâce à Wally», estime Danny Maciocia, qui a lui-même passé plus d'une décennie dans la Ligue canadienne avant de devenir l'entraîneur-chef des Carabins de l'Université de Montréal.

«On favorise les gens qu'on connaît bien, et c'est normal. Wally connaissait Mike Benevides depuis longtemps lorsqu'il l'a nommé entraîneur-chef, c'était un choix naturel. Mais le premier réflexe de plusieurs équipes est de regarder au sud de la frontière», croit Maciocia.

Buono soutient toutefois qu'il ne regarde pas le passeport d'un candidat lorsqu'il cherche à pourvoir un poste. «Je recherche des gens compétents, que je connais bien et qui ont travaillé fort afin de gravir les échelons», explique-t-il.

Que ce soit un hasard ou non, la présence de plusieurs entraîneurs canadiens chez les Lions donne de l'espoir à ceux qui rêvent de faire carrière dans la LCF. Seul Canadien dans le groupe d'entraîneurs des Alouettes, Jean-Marc Edmé le confirme. «C'est encourageant de voir ça pour un jeune entraîneur comme moi, surtout que les Lions ont presque toujours de bonnes équipes», a-t-il souligné.

Un préjugé favorable?

Les entraîneurs canadiens en viennent généralement à être respectés par leurs confrères américains, mais ce n'est pas toujours le cas au départ. Certains d'entre eux avouent qu'ils ont parfois eu l'impression qu'on les regardait de haut à leur arrivée dans la LCF.

«Au début de ma carrière, c'est sûr que j'ai eu cette impression. Je n'arrivais pas d'une université américaine avec un gros programme de football comme Arizona State, BYU ou Miami, j'arrivais des Cougars de Saint-Léonard. Alors c'est certain que je n'avais pas le même bagage qu'un entraîneur américain», a raconté Maciocia.

Le Montréalais a donc mis les bouchées doubles afin de démontrer à ses collègues américains qu'il méritait sa place. «Il faut travailler encore plus fort qu'eux et leur prouver qu'on est capable de faire le même travail. On doit obtenir leur respect, mais surtout, on doit obtenir celui des joueurs.»

Un adjoint à la défense avec les Als, Edmé vit une situation semblable à celle qu'a connue Maciocia, il y a une quinzaine d'années. «Je ne le cacherai pas, je pense qu'il faut travailler plus fort lorsqu'on est un Canadien. C'est du moins l'impression que j'ai. Il a fallu que je redouble d'ardeur, et je suis convaincu que c'était la même chose pour des entraîneurs comme Danny et Jacques (Chapdelaine) lorsqu'ils sont arrivés dans la ligue. Ce n'est pas facile pour nous.»

Il serait malhonnête de prétendre que l'entraîneur canadien moyen est aussi bon que l'américain. Il serait cependant tout aussi injuste de dire que l'écart ne s'est pas amenuisé substantiellement au cours des 10 ou 15 dernières années.

«C'est vrai que l'écart est moins grand que lorsque j'ai commencé ma carrière, en 1996. Mais on est dans le même bateau que les joueurs canadiens, alors pourquoi n'instaure-t-on pas un ratio pour les entraîneurs? Chaque équipe devrait être obligée d'embaucher un minimum d'entraîneurs canadiens, car c'est la seule façon de s'assurer qu'ils continuent de progresser. Je propose cette initiative depuis longtemps, mais j'ai reçu peu de soutien», a expliqué Maciocia.

«La principale différence, c'est que les entraîneurs américains ont été en contact avec plus de systèmes de jeu différents que nous, note Edmé. Le jeu est plus diversifié aux États-Unis, alors les entraîneurs sont plus expérimentés et un peu plus créatifs que nous. Je pense, par contre, qu'il y a certains entraîneurs d'ici qui seraient capables de connaître du succès dans la NFL ou la NCAA, et je ne le dis pas parce que je suis québécois. Ce n'est souvent qu'une question d'occasions.»

Le respect de Trestman

Marc Trestman a l'habitude d'encenser les entraîneurs adverses, mais il le fait toujours un peu plus lorsqu'il s'agit de ceux des Lions. Il mentionne souvent que le système défensif des Lions est très complexe, et cette semaine, il a essentiellement dit la même chose de leur système offensif.

«Le système de jeu de Jacques Chapdelaine est aussi raffiné que n'importe quel autre de la ligue. Il est toujours excitant de se préparer en vue d'un affrontement avec les Lions, car c'est toujours très difficile.»