Plus la saison progresse, plus l'enthousiasme est manifeste aux entraînements des Alouettes. On ne risque certainement pas de se tromper en disant que leur confiance n'a jamais été aussi élevée, eux qui viennent de remporter quatre victoires consécutives.

Hier, l'entraîneur de la ligne défensive Mike Sinclair plaisantait avec les receveurs; Éric Deslauriers criait des encouragements à ses coéquipiers comme on ne l'avait pas vu faire depuis longtemps; Marc Trestman souriait en s'entretenant avec quelques-uns de ses joueurs; bref, tout baigne dans le nid.

Faux, tout n'est pas rose. Alors que l'attaque et la défense ont trouvé leur rythme, les unités spéciales, elles, continuent de représenter le talon d'Achille de l'équipe. Mais contrairement à un fort contingent des partisans du club, Trestman estime qu'il n'y a aucun problème.

«Je ne crois pas qu'il y en ait un. Notre équipe s'améliore continuellement, mais depuis deux matchs, il est vrai que ça n'a pas été le cas de nos unités spéciales, qui ont accordé deux longs retours. Ce sont toutefois des erreurs individuelles, ce n'est pas un problème de stratégie», a soutenu Trestman, qui a cependant avoué avoir discuté de la situation avec ses troupes.

«On montre des signes encourageants, mais on n'est certainement pas assez constants sur ce plan. On en a donc parlé spécifiquement avec nos joueurs, car on reconnaît que les unités spéciales sont plus importantes que l'attaque ou la défense dans cette ligue. »

Que ce soit sur les lignes ouvertes à la radio ou encore sur les blogues, les partisans de l'équipe sont de plus en plus nombreux à remettre en doute le travail d'Andy Bischoff, le coordonnateur des unités spéciales. Contre vents et marées, Trestman ne bronche cependant pas, et a même donné un nouveau votre de confiance à son assistant, hier.

«Je crois qu'il fait de l'excellent travail, a-t-il lancé. Nos unités spéciales ont été très bonnes lors de trois matchs consécutifs, mais personne n'a vanté son travail pour autant. Je ne changerai pas d'opinion à ce sujet. Il n'y a pas le moindre doute dans mon esprit qu'il fait un travail exceptionnel et qu'il est le meilleur homme pour le boulot.»

Sans surprise, les joueurs ne veulent pas jeter le blâme sur Bischoff, eux non plus. À l'unisson, ils répètent qu'il y a plusieurs origines quant aux difficultés des unités spéciales.

«C'est difficile à corriger, car ce ne sont jamais les mêmes unités qui connaissent des difficultés. On croit en nos moyens, et il ne s'agit que de disputer un match complet. Une erreur sur les unités spéciales peut rapidement coûter six points, car les joueurs sont extrêmement rapides. Nos erreurs sont plus mentales que physiques», a estimé Patrick Lavoie, l'un des membres des unités de couverture.

Un mur devant Calvillo

En attaque, Lavoie a joué un autre bon match contre les Lions de la Colombie-Britannique, vendredi soir. Il n'a capté qu'une seule passe, mais a réussi quelques très bons blocs.

«C'est le pain et le beurre de mon jeu. C'est à cause d'un concours de circonstances si j'ai attrapé autant de passes en début de saison», a-t-il noté, faisant référence aux nombreuses blessures subies par l'attaque.

Comme Lavoie, tous les membres de la ligne offensive ont excellé contre les Lions. Autant en protection de passe qu'au niveau de leurs blocs, qui ont permis plusieurs longs gains. «C'est toujours très satisfaisant pour nous lorsque le porteur de ballon n'est même pas touché après avoir capté une passe voilée», a notamment souligné le centre Luc Brodeur-Jourdain. 

Si la ligne offensive joue aussi bien depuis quelques matchs, c'est entre autres parce qu'elle est plus confortable avec le système de son nouvel entraîneur, Pat Meyer. Brodeur-Jourdain a convenu que le quintette jouait nettement mieux depuis quelques semaines.

«Il n'y a aucun doute. C'est un nouveau style de jeu pour nous, puisqu'on utilise beaucoup plus de blocs de zone. C'est un changement qui a amélioré notre communication sur le terrain.»

Anthony Calvillo a également apprécié la performance de sa ligne lors du dernier match. «Sauf erreur, je n'ai été frappé qu'une seule fois derrière la ligne d'engagement», a indiqué le quart-arrière, qui a obtenu une journée de congé, hier.

Calvillo a établi une nouvelle marque en réussissant un huitième match consécutif de 300 verges ou plus, le week-end dernier. Si Brodeur-Jourdain, Josh Bourke, Scott Flory, Jeff Perrett et Andrew Woodruff continuent de lui offrir une protection aussi imperméable, la séquence pourrait se poursuivre pendant un bon moment.