State Farm qui retire ses publicités de certains matchs de football de Penn State, General Motors qui reconsidère sa commandite, et Wall Street qui menace d'abaisser la cote de crédit de l'université. Voilà qui laisse croire que le coût du scandale d'abus sexuels ira bien au-delà de l'amende de 60 M $ et des autres sanctions imposées par la NCAA.

State Farm a dit qu'elle réévaluait son lien avec Penn State depuis l'arrestation de l'ancien adjoint Jerry Sandusky, en novembre. La compagnie d'assurances va retirer ses publicités de la diffusion des matches à domicile des Nittany Lions, mais pas de ceux à l'étranger.

La NCAA a imposé des sanctions sans précédent à Penn State, lundi. En plus de l'amende, l'université ne pourra pas participer aux «bowls» pendant quatre ans, et verra une forte diminution dans le nombre de bourses de football qu'elle peut offrir.

La NCAA a aussi effacé 14 ans de victoires - ce qui retire 111 gains à Joe Paterno, et qui lui enlève le statut d'entraîneur avec le plus de victoires dans l'histoire du football universitaire de haut niveau.

Le président de la NCAA, Mark Emmert, dit s'être fié aux conclusions d'un rapport de Louis Freeh, ancien directeur du FBI, qui a découvert que Paterno et trois officiels haut placés ont dissimulé des allégations d'abus sexuels sur des enfants contre Sandusky, il y a plus de 10 ans, pour protéger la réputation de l'université et son programme de football.

Avec l'image jadis impeccable de Penn State en lambeaux, l'université pourrait faire face à un exode de commanditaires, a dit Kevin Adler, qui a fondé Engage Marketing, une compagnie basée à Chicago.

Adler a dit qu'il conseillerait aux commanditaires actuels de se retirer de leurs ententes avec Penn State, ajoutant que la plupart des contrats ont des clauses échappatoires concernant la moralité.

«Je pense que la perception du public est assez claire et définitive à ce point-ci, a dit Adler. L'image est très ternie, et elle ne sera pas réhabilitée à court terme. La première obligation d'un commanditaire est de s'assurer de la bonne santé de sa propre marque.»

Le porte-parole de GM Pat Morrissey a dit que le constructeur automobile évaluait sa commandite, mais qu'on n'avait pas encore pris de décision.

D'autres compagnies ont déjà dit qu'elles comptent rester associées à Penn State, dont la banque PNC et la plus grande compagnie d'assurances reliées à la santé en Pennsylvanie, Highmark.

Sur Wall Street, Moody's a dit mardi qu'on pourrait abaisser la cote de crédit de Penn State, actuellement à Aa1. La compagnie estime que le rapport de Freeh et les sanctions pourraient nuire aux inscriptions et aux campagnes de financement, et fait remarquer que Penn State fait encore l'objet d'une enquête fédérale et de l'État.