On peut reprocher plusieurs choses aux Alouettes à la suite de leur défaite de 39-24 à Hamilton, mais d'avoir abandonné n'est pas l'une d'elles. Tirant de l'arrière 32-10 à la mi-temps, ils ont le mérite d'avoir mieux joué en deuxième demie.

L'effort louable des Montréalais n'a cependant pas été suffisant afin d'enrayer une autre performance brouillonne. Pour un quatrième match consécutif, les Als ont accordé au moins 30 points, et en ont maintenant permis 139. Les chances de victoire s'amenuisent lorsque l'adversaire marque 35 points par match.

N'allez toutefois pas croire que la défense est l'unique responsable. Le secondeur Rey Williams a donné le ton au match en interceptant une passe d'Anthony Calvillo dès la première série offensive des Alouettes. Bakari Grant a ouvert la marque avec un touché de huit verges dès le jeu suivant. C'est donc l'attaque des Oiseaux qui a causé ce premier touché.

Du côté des unités spéciales, c'est le jour de la marmotte. Les Tiger-Cats ont bloqué un botté de dégagement de Sean Whyte, et Chris Williams a rÈussi un retour de 106 verges après une tentative de placement ratée du botteur des Alouettes. Y a-t-il un pilote dans l'avion ?

L'unité de Jeff Reinebold n'a pas reçu d'aide, mais est loin d'avoir bien joué. Comme Kevin Glenn, la semaine dernière, Henry Burris n'a presque jamais été ennuyé derrière sa ligne protectrice, ce qui lui a permis de compléter 27 de ses 30 passes pour 360 verges et 4 touchés. Il n'a été victime que d'un sac et n'a commis aucun revirement. Un peu plus et Burris aurait pu se couper les ongles en buvant une tasse de thé.

Les joueurs répètent sans cesse que la pression ne se calcule pas toujours en sacs, et c'est évidemment vrai. Le problème est justement que les seules fois où le passeur est dérangé, c'est lorsque la défense des Alouettes signe un sac. Les quarts adverses ont beaucoup trop de temps, et sont beaucoup trop confortables derrière le centre. On n'a qu'à regarder le touché d'Andy Fantuz au quatrième quart pour le constater.

La défense n'est pas dépourvue de joueurs talentueux, mais les choses semblent aller dans toutes les directions actuellement. Le meilleur pari serait probablement de simplifier certains éléments. Tous les joueurs défensifs le disent, ils jouent mieux lorsqu'ils n'ont pas trop d'information à assimiler sur le terrain. Depuis le début de la saison, la défense joue souvent comme un groupe qui ne sait plus ou moins ce quíil fait.

Et on n'a même pas parlé de toutes ces pénalités d'indiscipline et inutiles! Le début du règne de Reinebold est houleux, c'est le moins qu'on puisse dire.

La défense a au moins l'excuse d'être au premier stade de son apprentissage. Les unités spéciales, elles, cafouillent depuis des années, et c'est la première chose que doivent régler Marc Trestman et Jim Popp. La comédie a assez duré.

London en spectacle

En attaque, c'est essentiellement tout ou rien depuis le début de la saison, une tendance qui s'est continuée samedi. Deux jeux et un botté de dégagement, ou une belle série orchestrée par Calvillo. La constance n'est pas au rendez-vous, et certains joueurs devront élever leur niveau de jeu et d'intensité.

Calvillo a été frappé solidement pour un deuxième match de suite. La ligne offensive n'a pas très bien paru devant un front défensif qui n'est pourtant pas le plus redoutable. Puis ce n'est pas comme si Brandon Whitaker bénéficiait d'ouvertures béantes au sol.

Sans Brian Bratton, blessé à une main, les Alouettes ont presque exclusivement utilisé trois receveurs, samedi soir: S.J. Green, Jamel Richardson et Brandon London. Green a connu son meilleur match de 2012, mais le difficile début de saison de Richardson s'est poursuivi. Le demi-inséré a échappé quelques passes qui semblaient facilement attrapables, et on sent moins l'enthousiasme et l'intensité qui le caractérisaient depuis quelques années. Les Alouettes doivent absolument pouvoir compter sur un Richardson dominant afin de gagner régulièrement.

Brandon London a été le meilleur joueur de l'attaque, multipliant les longs attrapés au-dessus de l'épaule. London représente la plus grande menace des Alouettes pour le long jeu, et l'équipe a besoin de sa combativité en ce début de saison cahoteux. Elle a aussi besoin d'une bonne mise au point.