Tout le monde chez les Alouettes a sorti son beau linge, hier après-midi, pour procéder à une annonce que plusieurs attendaient depuis des mois: la prolongation du contrat de l'entraîneur-chef Marc Trestman.

L'Américain de 56 ans, à la barre de l'équipe depuis 2008, a maintenant en poche une extension de quatre saisons s'amorçant à la fin de la présente campagne.

«Il n'y a pas de mot pour décrire ma reconnaissance envers cette organisation, a-t-il dit en point de presse. J'aimerais rendre hommage à tous les gens avec qui j'ai travaillé depuis près de cinq ans.»

Parmi ceux-ci, il a cité son ami de longue date et patron Jim Popp, de même que le quart-arrière Anthony Calvillo, un athlète «auquel on voudrait ressembler», a-t-il dit.

L'incertitude régnait toujours autour du statut contractuel de Marc Trestman, notamment en raison de son contexte familial. En effet, sa femme et ses filles habitent en Caroline-du-Nord, où il passe la saison morte.

Trestman croit toutefois avoir trouvé à Montréal la stabilité qu'il cherchait.

«Mes filles sont maintenant à l'université à Raleigh, et cette ligue me permet de passer six mois par années avec ma famille, a raconté l'entraîneur. C'est un contexte optimal. J'ai toujours su que je voulais rester, car j'aime la qualité de vie que nous avons. Je suis content que mes patrons m'estiment suffisamment pour me garder ici.»

Trestman a en outre rappelé que son actuel emploi est celui qu'il a occupé le plus longtemps à ce jour, lui qui a été associé à huit équipes de la NFL et deux de la NCAA de 1981 à 2006.

L'appel de la NFL

Plusieurs rumeurs ont fait état d'un possible retour au sud de la frontière pour Trestman et Jim Popp au cours des dernières années.

Alors que le premier soutient qu'il n'a jamais été question pour lui de se négocier une porte de sortie advenant une opportunité dans la NFL, Popp s'est fait plus philosophe.

«Nous avons connu beaucoup de succès au fil des ans, a-t-il rappelé. Et quand on gagne, des personnes pensent à nous. Ça va arriver tant et aussi longtemps que nous allons gagner.»

Dans tous les cas, Trestman assure éviter de penser à son futur, préférant se concentrer sur son boulot actuel, point.

«Les dernières années ont passé en coup de vent, et c'est bon signe: cela démontre que j'ai consacré mon attention à mon travail et que j'ai profité de ce qui se présentait à moi, a-t-il souligné. Je n'ai pas perdu de temps avec des questions de projection.»

Un catalyseur

Pour décrire Marc Trestman, Jim Popp a parlé d'un «catalyseur» au sein de l'équipe, de même que d'un habile orateur, dont le mot d'ordre est l'humilité. 

Un élément qu'a d'ailleurs repris le propriétaire de l'équipe, Bob Wetenhall, lorsqu'il a présenté Trestman aux médias hier.

«J'ai rencontré Marc il y a cinq ans, et je lui ai demandé la qualité qui était à la source de son succès a raconté M. Wetenhall. Je n'ai jamais eu de réponse à ma question, car il ne m'a parlé que des joueurs qu'il a dirigés.»

Anthony Calvillo, lui, a vanté son souci du détail et «son habileté à faire passer son message». «Il explique les choses d'une manière qui a du sens, tellement qu'elles deviennent une seconde nature pour nous, a dit le quart-arrière. Je crois qu'il y a beaucoup de talent dans toutes les équipes de la ligue: la principale différence, c'est le coaching. Et c'est la raison pour laquelle nous avons connu tant de succès au cours des dernières années.»

Même s'il ne travaille avec Marc Trestman que depuis quelques semaines, Patrick Lavoie lui reconnaît surtout son énergie contagieuse, de même que l'attention qu'il porte à chacun de ses troupiers.

«Il ne se passe pas un jour sans qu'il nous parle individuellement, ne serait-ce que pour nous demander comment ça va, a dit le Québécois. Il est très proche de ses joueurs, et sa présence nous réconforte. Et à voir le temps et les efforts qu'il met dans la préparation de nos matchs, on a d'emblée envie de le suivre.»

Avec 50 victoires en saison régulière et 5 autres en séries éliminatoires, Marc Trestman arrive au troisième rang des entraîneurs ayant remporté le plus de victoires dans l'histoire des Alouettes. Il n'est devancé que par Don Matthews (63 au total) et Douglas Walker (65), qu'il pourrait bien dépasser dès cette année. Il a mené les Oiseaux à la Coupe Grey en 2009 et en 2010.