Patrick Lavoie n'aura pas mis trop de temps à se faire aimer du public montréalais.

Après un touché au troisième quart la semaine dernière contre Winnipeg, il a récidivé hier soir, cette fois sur un jeu autrement plus dramatique, alors que les secondes s'égrenaient au cadran.

«Le premier touché était le fun, mais le deuxième est encore meilleur!», s'est-il exclamé, tout sourire, après la rencontre.

Les quelques instants qu'ont duré la fameuse séquence ont paru interminables. En situation de troisième essai à deux verges des buts, Anthony Calvillo a hésité avant d'envoyer le ballon à Lavoie. Et lorsque celui-ci l'a reçu, il lui a fallu un moment avant d'en prendre le contrôle, mais ses pieds étaient bien vissés dans la zone des buts.

«C'était tout un jeu de Calvillo, a raconté le Québécois. Il a vu que j'étais couvert, il a regardé dans une autre direction, puis quand je me suis dégagé, il m'a envoyé une passe parfaite.»

Question de compliquer un peu les choses, le jeu initialement prévu devait se dérouler au sol.

«J'ai regardé ma première option, puis ma deuxième, puis ma troisième, pour revenir sur ma décision, a dit Anthony Calvillo. Patrick a réagi de façon superbe.»

Adversité

L'entraîneur-chef Marc Trestman a sans surprise salué la performance de ses troupiers, dont il a souligné la capacité à «s'élever à la hauteur de l'adversité».

Il a également vanté le courage d'Anthony Calvillo qui, malgré un match en dents de scie, a été le chef d'orchestre de la poussée irrésistible en fin de rencontre.

«Ç'a été une longue bataille», a résumé le quart-arrière.

«Quiconque connaît la LCF sait que tout peut arriver, et on l'a prouvé de nouveau, a-t-il poursuivi. Mais la défense nous a aidés en créant des revirements et en contenant l'attaque des Stampeders au dernier quart.»

Le demi défensif Jerald Brown, fidèle à son habitude, s'est fait plutôt discret après le sifflet final, même s'il a été sacré joueur de la rencontre à la suite de son interception.

«J'espère que ce sera un tournant pour nous», a-t-il simplement dit.

Son unité n'a pas manqué de boulot en seconde demie, alors que Calgary a eu possession du ballon pendant 20 minutes.

«C'est beaucoup trop, a tranché le demi offensif Brandon Whitaker. Notre exécution en attaque n'était pas au point. Il nous reste encore du travail, mais j'ai confiance que les choses vont finir par cliquer.»

Le receveur Brandon London, lui, a été moins humble. On l'a d'ailleurs vu réclamer les encouragements de la foule en fin de match, à la fois sur le terrain et depuis les lignes de côté.

«Je suis un gars émotif, a-t-il ricané. Il n'y avait plus personne d'assis sur son siège dans les estrades. Je pense que c'était un bon moment pour célébrer.»