Les partisans des Alouettes ont peut-être raison de s'inquiéter, finalement. Oui, même après un seul match.

C'est une désolante performance qu'ont offerte les Als lors de leur match d'ouverture, dimanche soir à Calgary. Les Stampeders leur ont été supérieurs dans toutes les facettes: en attaque, en défense, sur les unités spéciales, au sol, dans les airs, sur les lignes de touche, partout, et sur toute la ligne.

L'élément le plus inquiétant de ce cuisant revers de 38-10? Le rendement de la ligne défensive et des secondeurs. Shea Emry qui écope d'une punition d'indiscipline en frappant le quart Drew Tate à la fin d'un jeu. Chip Cox qui n'a jamais été en mesure de ralentir Nik Lewis. La ligne qui a été incapable d'exercer la moindre pression sur Tate.

L'absence de John Bowman n'est pas négligeable, mais on peut se demander si les Alouettes possèdent les munitions afin de presser le quart-arrière avec constance. Aucun des nouveaux joueurs de ligne ne s'est mis en valeur, dimanche. De mauvais augure.

On ne sait même plus comment caractériser la défense des Oiseaux. Est-ce un système 3-4? Un 4-3? Un système hybride? Son appellation n'importera toutefois pas le moindrement si elle continue de jouer de la même façon. La défense de Jeff Reinebold devait être améliorée par rapport à celle de 2011. Elle a plutôt eu l'air folle à Calgary. Ça ne faisait pas sérieux.

Bien sûr, on doit laisser le temps à Reinebold d'implanter son système de jeu et sa vision. Sauf que dimanche, son groupe a été incapable d'arrêter la course, et a été incapable de presser le quart. C'est une recette qui mène invariablement au désastre. Les Eric Wilson, Anwar Stewart, Ramon Guzman, Diamond Ferri et Étienne Boulay ont sûrement ressenti une petite satisfaction, n'en doutons pas.

La pression est sur Reinebold. On a beau dire qu'on va faire ceci et cela, que la défense sera plus agressive, combative, rapide et polyvalente. On peut dire tout ça et encore plus. Mais les résultats doivent suivre ces beaux discours. Sinon, on appelle ça du blabla.

Heureusement pour le coordonnateur et sa défense, ce sont les Blue Bombers et leur attaque de tire-pois qui seront au stade Percival-Molson, vendredi soir. S'il fallait que Buck Pierce ou Alex Brink lance pour 300 verges...

Faut dire qu'Anthony Calvillo et ses receveurs n'ont pas vraiment mieux joué que la défense. Jamel Richardson, Éric Deslauriers et Brandon London ont tous échappé des passes qu'ils auraient dû saisir, et Calvillo a été victime de deux interceptions. Les faibles chances de remontée se sont d'ailleurs envolées avec sa deuxième, survenue dans la zone des buts des Stamps.

Ne disait-on pas que la division Est était maintenant supérieure à sa cousine de l'Ouest? Ça n'aura pris qu'un week-end pour constater que c'est loin d'être le cas. L'écart entre les deux divisions est peut-être même plus grand qu'au cours des dernières années si l'on se fie aux victoires faciles des Stampeders, des Roughriders et des Lions.

Et cette fois, pas sûr que les Als vont réussir à sauver l'honneur de l'Est.

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