Les principaux concernés peuvent bien éviter le sujet autant qu'ils le veulent, les attentes sont très, très élevées envers les Argonauts de Toronto.

Après quatre saisons variant de médiocres à ordinaires, et à quelques mois du 100e match de la Coupe Grey, qui sera disputé dans la capitale ontarienne de surcroît, tous les yeux sont tournés vers l'entraîneur-chef Scott Milanovich et le quart-arrière étoile Ricky Ray. Ces jours-ci, le premier fait ses premiers pas à la tête d'une équipe professionnelle, tandis que le second fait carrément figure de sauveur depuis la transaction qui l'a amené à Toronto, en décembre dernier. Les deux hommes ont en commun d'avoir touché chacun à deux reprises au précieux trophée.

«Nous devons regarder strictement en avant, s'est contenté de dire Milanovich, hier.

«Ce qui est arrivé dans le passé ne compte pas. Tout ce qu'on veut, pour l'instant, c'est voir si on peut reproduire en situation de match ce que nous avons préparé au camp d'entraînement.»

Même séance de patinage du côté de Ricky Ray qui, en plus, doit composer avec un grand nombre de blessures parmi ses coéquipiers en attaque.

«Il y a beaucoup de nouveaux venus chez les entraîneurs et chez les joueurs, a-t-il résumé. Je ne suis qu'un joueur parmi une unité de 12. Tout ce que je veux, c'est aider l'équipe à gagner.»

Effet immédiat

Il demeure que la présence de Milanovich et de Ray se fait déjà sentir.

Dans le cas de l'entraîneur, ex-architecte de l'attaque des Alouettes, son souci du détail constitue sa marque de commerce.

«Je m'attends à ce que les Argos soient prêts [aujourd'hui]; ils vont en tout temps savoir où aller et quel jeu exécuter», a commenté le receveur des Oiseaux Brian Bratton.

«Quand Scott dit à un joueur de faire un jeu sur 6 verges, c'est 6 verges: pas 6,1 ou 5,9, a quant à lui noté le centre des Argonauts Marc Parenteau. C'est la même chose pour toutes les unités. Ce sont des petits détails qui, au bout du compte, font la différence.»

«Comme c'est un ancien quart-arrière, il [Milanovich] voit le jeu comme on le voit sur le terrain», a renchéri Ricky Ray.

Le pilote ne se gêne pas pour retourner les fleurs à son nouveau quart-arrière. «Ricky va poursuivre son adaptation pendant toute la saison, mais sa progression est très surprenante, a dit l'entraîneur. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit parfait tout de suite, mais il m'impressionne beaucoup.»

Ray fait également jaser parmi ses coéquipiers.

Pour sa part, le garde Jonathan St-Pierre vante non seulement son leadership silencieux dans le vestiaire, mais aussi (et surtout) sa rapidité d'exécution sur le terrain.

«Ça donne confiance d'avoir derrière soi un quart-arrière aussi expérimenté, a dit le Québécois. Le ballon décolle très vite, alors comme joueurs de ligne, on n'a pas besoin de bloquer aussi longtemps. Rendus au 4e quart, on a donc plus d'énergie.»

Comparaisons

Comme les Argonauts affrontent cet après-midi les Alouettes, et puisque Scott Milanovich a travaillé de près avec Anthony Calvillo au cours des dernières années, le jeu des comparaisons entre les deux organisations, et à plus forte raison entre Calvillo et Ricky Ray, est quasi inévitable.

Ni Milanovich ni Ray ne se risquent toutefois à aborder le sujet de front.

«Nous présentons un style similaire, mais nous avons tout de même des forces différentes, a simplement dit Ray. J'espère avoir le même succès que lui d'ici à la fin de ma carrière!»

«Je ne vais jamais les comparer, a tranché Milanovich. Je vais laisser Ricky donner sa couleur à notre offensive. S'il n'y avait qu'une chose que je voulais reproduire avec lui, ce serait les deux Coupes Grey remportées avec Calvillo...»